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FIAC 2023 : Electricity Development Corporation (EDC) expose son bilan et ses ambitions dans le système énergétique du Cameroun

Créée le 29 novembre 2006 dans un contexte de crise énergétique, EDC, entreprise évoluant dans le secteur de l’électricité dont le siège social est basé à Yaoundé est aux premières loges de la Foire internationale des affaires et du commerce de Douala, dans un contexte de « déficit grave » dans le réseau interconnecté sud alors que le gouvernement camerounais murit la réflexion d’une redistribution générale des cartes.

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Barrage Memve'ele, EDC

Le challenge en 2023 pour atteindre les objectifs de Electricity Development Corporation (EDC), c’est d’électrifier 150 localités dans la région de l’Est. Les équipements sont sur le terrain, les entreprises sont à l’œuvre.

Installée aux premières loges de la Foire internationale des affaires et du commerce de Douala (FIAC), cette entreprise publique dont le son siège social est basé à Yaoundé, sis à l’avenue des banques évolue dans le secteur de l’électricité. Elle a été créée le 29 novembre 2006 dans un contexte de crise énergétique.

Sa première mission confiée par le gouvernement du Cameroun a été le Programme thermique d’urgence (PTU), pour stopper les coupures d’électricité et les soulèvements des populations en colère au Cameroun, alors empêtré dans des coupures d’énergie intempestives.

EDC a alors conçu, réalisé et géré le PTU avec des centrales thermiques à Ahala (60 MW), Bamenda (20 MW), Mbalmayo (10 MW) et Ebolowa (10 MW).

Pour augmenter rapidement le débit du fleuve Sanaga et la production de l’électricité, EDC pilotera ensuite la construction du projet hydroélectrique de Lom Pangar. Un ouvrage important du dispositif énergétique du Cameroun réalisé de bout en bout depuis les études jusqu’à la fin par EDC.

Les retombées de Lom Pangar, projet catalyseur de l’énergie, c’est d’abord la centrale hydroélectrique de Natchigal. Avec une puissance installée de 420 MW, ce sera la centrale électrique la plus puissante du Cameroun à la date de mise en service prévue par le calendrier du chantier en 2024. Kikot (500 MW) également, dont le Directeur général et le conseil d’administration ont été installés récemment.

Le Président de la République du Cameroun réorganise EDC

Parallèlement au barrage réservoir de Lom Pangar, EDC construit l’usine de pied qui est aujourd’hui pratiquement opérationnelle. Trois turbines fonctionnent. La dernière est annoncée pour décembre prochain. La centrale de 30 MW sera opérationnelle.

Les lignes d’évacuation de l’électricité de Lom Pangar à Bertoua sont prêtes. La ligne de Bertoua à Abong-Mbang est en cours de construction tout comme celle de Bertoua à Batouri. De grands ouvrages d’évacuation Haute Tension de 90 kv.

Le 4 mai 2020, le décret N° 2020/245 du président de la République du Cameroun réorganise EDC en lui confiant le projet hydroélectrique de Memve’ele soustrait à un chef de projet. Il fallait parfaire l’ouvrage sur le plan technique. Achever les ouvrages d’évacuation. Et surtout construire la ligne Haute tension 225 kv de Nyabizan à Yaoundé la capitale du Cameroun.

A la faveur dudit décret, EDC voit son statut modifié et fonctionne désormais sous la forme de Société Anonyme « SA ». De plus, son champ d’actions sera élargi. Désormais, l’État lui concède en plus des aménagements thermiques du Programme thermique d’urgence, le patrimoine des aménagements hydroélectriques de Lom Pangar, Mbakaou, Bamendjin, Mapé, Memve’ele.

EDC réussit l’opération technique pour permettre à ce dernier barrage d’atteindre le maximum de sa capacité qui est de 211 MW. EDC a ainsi levé les blocages liés à la construction de la ligne Haute tension 225 kv de Nyabizan à Yaoundé, notamment les indemnisations.

Pour résoudre le problème de l’accès faible à l’électricité en zones rurales, EDC a aussi piloté le projet de renforcement et d’extension des réseaux électriques de transport et de distribution (Preretd) dont l’objectif est d’électrifier 600 villages au Cameroun. Des défis importants comme les zones de forêt, les indemnisations des populations ont été relevés « sans heurts », souligne-t-on à EDC.

Système énergétique en exploitation au Cameroun

En fait, EDC a touché à peu près à tous les secteurs de l’immense système énergétique en exploitation au Cameroun. D’abord dans le domaine de la production avec la centrale hydroélectrique de Memve’ele (211 MW) et l’usine de pied du barrage de Lom Pangar, une centrale électrique de 30 MW.

Ensuite dans le domaine du transport avec la construction de la ligne Haute tension Memve’ele-Yaoundé, la ligne d’évacuation Lom Pangar- Bertoua, la ligne Bertoua-Abong-Mbang tout comme celle de Bertoua-Batouri.

Barrage construit par EDC
Barrage, EDC

Et enfin dans le domaine de la distribution illustré par le projet de renforcement et d’extension de réseau électrique de transport et de distribution (Pretetd) dont l’objectif est d’électrifier 600 villages au Cameroun.

Ce qui permet ce commentaire :

Aujourd’hui, si on décide de remettre à EDC tout le système énergétique du Cameroun, il reposera sur un savoir-faire à l’œuvre ainsi que des résultats palpables depuis la production à la distribution par des expertises et un top management, tous des nationaux,

souligne un expert du secteur de l’électricité qui a requis l’anonymat.

Un cadre de l’entreprise présent samedi 4 novembre 2023 dans le stand de EDC à la FIAC de Douala ajoute :

Nous sommes la seule entreprise énergétique publique à prendre part à la Foire internationale des affaires et du commerce. Parce que nous sommes fiers de ce nous avons fait, nous n’avons pas peur d’aller à la rencontre du public, des citoyens pour dire avec des faits palpables qu’une expertise nationale existe et est disponible. Elle n’attend qu’à faire ses preuves. Nous disons aux visiteurs de notre stand, oui, il y a trop souvent des coupures d’électricité. Voici les raisons. Et voici ce que nous avons fait.

« Déficit grave » dans le réseau interconnecté sud du Cameroun

La question des coupures d’électricité est brulante d’actualité. On apprend dans une correspondance du Directeur général de Eneo datée du 2 novembre 2023, que Invest-Time a pu se procurer et authentifier, le « retrait soudain » de la totalité des groupes de deux centrales thermiques essentielles à l’équilibre offre-demande. Ce qui crée un « déficit grave » dans le réseau interconnecté sud du Cameroun.

Toute chose qui provoque, ajoute le Dg de Eneo, « une situation d’urgence » devant laquelle le gouvernement a instruit des mesures de restriction de fourniture de l’énergie qui touchent en priorité « les clients industriels ».

Invest-Time a appris qu’il s’agit en fait des centrales à fuel de Dibamba (88 MW), dans le Littoral, et à gaz de Kribi (216 MW), dans la région du Sud que Globeleq, l’entreprise britannique, producteur indépendant de l’énergie électrique a décidé de mettre à l’arrêt. Protestant ainsi contre l’accumulation des impayés auprès de Eneo qui attend à son tour l’apurement des impayés de l’État et de ses démembrements.

La décision de Globeleq d’arrêter ses centrales de Dibamba et de Kribi face aux impayés d’Eneo, indiquent nos confrère de Investir au Cameroun, prive le distributeur exclusif de l’énergie électrique au Cameroun Eneo d’au moins 180 MW de capacités.

Devant cette situation fort préjudiciable pour les entreprises et les ménages impactés, EDC refuse de raser les murs et formule un message qui se veut clair : « De notre côté, nous disons que Memve’ele tourne. L’usine de pied du barrage de Lom Pangar est en train de solutionner le problème d’énergie de la région de l’Est du Cameroun. Nous avons amené de l’énergie dans beaucoup de villages du Cameroun. Nous avons ainsi touché presque 2 millions de consommateurs. Nous sommes fiers d’être à la Fiac pour présenter toutes ces réalisations et attendons de nouvelles missions ».

L’entreprise cherche à se hisser au pic des compétences

L’organisation qui permet à EDC de se bomber ainsi le torse en matière de performance dans un écosystème en tension repose, dit-on, sur la compétence. L’entreprise cherche à se hisser au pic des compétences sur le plan technique.

A savoir, un Directeur général, Théodore Nsangou qui est à la base un ingénieur du génie civil, et un docteur en mécanique appliquée à la construction :

Quand on parle d’un barrage, c’est le génie civil et les équipements hydro électro mécaniques. Le Dg est dans son élément,

souffle-t-on à EDC. Des compétences aussi à la direction de l’Exploitation et à la direction des Etudes et des Projets.

Des compétences nationales issues pour l’essentiel de l’Ecole nationale polytechnique de Yaoundé, de l’Ecole nationale des Travaux publics de Yaoundé, de l’Ecole nationale supérieure des sciences agro-industrielles de Ngaoundéré, des IUT… Ces ingénieurs ont été formés et ont acquis de l’expérience sur les différents projets réalisés par cette entreprise.

Le second pilier de l’organisation mise en place est la « maturation des projets ». Nos sources indiquent que la Banque africaine de développement (BAD), principal bailleur de fonds du projet de renforcement et d’extension du réseau électrique de transport et de distribution (Pretetd), dont l’objectif est d’électrifier 600 villages au Cameroun, a préféré EDC à l’Agence de l’électrification rurale dont c’est pourtant la mission. La BAD aurait même demandé que d’autres projets soient logés à EDC.

EDC tend vers la commercialisation directe de son énergie

Par ailleurs, la Banque mondiale a incité les maitres d’ouvrage de projets similaires dans plusieurs pays africains à s’inspirer de l’expérience de EDC avec le projet hydroélectrique de Lom Pangar. A savoir le Rwanda, la Tanzanie, le Benin, le Togo qui sont venus surplace observer un savoir-faire de Camerounais qui inspirent d’autres Africains.

En perspective, EDC tend vers la commercialisation directe de son énergie. Le décret du 4 mai 2020 dit que EDC doit vendre son énergie. Le périmètre d’exclusivité de Eneo c’est la distribution mais les grands comptes qui sont les consommateurs de plus d’un MW peuvent directement, si les paramètres techniques le permettent, être connectés par EDC.

Avec aujourd’hui une expérience de 17 ans, EDC ne manque pas d’ambitions. Et en redemande :

Je ne vois pas quel challenge EDC ne peut pas relever aujourd’hui, si le gouvernement lui confie de nouveaux projets énergétiques,

glisse une source de Invest-Time.

Pour en savoir plus...

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