Le Fonds national de l’emploi (FNE) est l’une des curiosités sur le site de la deuxième édition de la Foire internationale des affaires et du commerce de Douala (FIAC). Cet organisme public camerounais a été créé par le gouvernement camerounais pour répondre aux aspirations des entreprises en mettant à leur disposition des profils d’emploi correspondant à leurs attentes.
Ce faisant, il contribue depuis quelques années à la réduction du taux de chômage et à la résorption du problème d’emploi au pays.
En somme, il travaille à la mise en relation des demandeurs d’emploi avec les entreprises ayant des postes de travail disponibles. le 04 novembre, le stand de 200 mètres carrés dédié à cette structure publique de promotion de l’emploi sur l’étendue du territoire camerounais ne désemplit pas.
Des centaines de personnes à la recherche d’un emploi décent s’y sont succédées depuis le 1er novembre dernier dans l’espoir de décrocher l’offre alléchante de leur carrière ou de leur vie professionnelle.
C’est le cas de Roger Nda, âgé dans la trentaine et responsable commercial d’une entreprise dont il s’est gardé de décliner l’identité sociale, ce samedi 4 novembre 2023.
J’ai décroché une opportunité, et je sors justement d’un entretien d’embauche comme cadre commercial d’une structure de la place. Je dois avouer que ça s’est très bien passé dans un cadre convivial. J’espère maintenant qu’au terme de cet entretien je vais trouver ce que je recherche
déclare-t-il.
Une dizaine d’autres impétrants attendent comme lui tout le long du couloir qui mène aux cinq salles d’entretien. Le processus commence à l’accueil par l’enregistrement de ceux qui prennent nouvellement langue avec le FNE, et donc qui, par le passé, ne se sont jamais fait enregistrer dans le fichier de recherche d’emploi de cette institution publique. Cette étape est appelée le « captage des compétences », et elle concerne également les candidats au recrutement qui ont été enregistrés avant la FIAC.
Un processus de recrutement rigoureux et « sophistiqué »
Le processus de recrutement obéit à une grande rigueur. Les dossiers de recrutement sont ensuite référés au secrétariat technique de la Bourse, véritable courroie de transmission entre les demandeurs et les dépositaires de l’offre disponible à en croire Aline Ndengue Mole, employée dans ce compartiment :
C’est le cœur même de l’organisation de la Bourse du travail. Tous les jours nous recevons les offres d’emploi que les chefs d’entreprise viennent exprimer sur place, ainsi que celles qui ont été exprimées avant même que la Bourse ne commence.
C’est au niveau de cette interface, en effet, que sont opérées les présélections de toutes les offres d’emploi qui seront proposées aux entreprises en fonction de leurs besoins. Les chefs d’entreprises intéressés effectuent alors un passage dans la salle de conférence pour exposer leurs offres, s’ils le souhaitent, ou bien ils réalisent des entretiens sur place à défaut d’amener tout simplement les dossiers pour examen à leur siège.
Au moment où Invest-Time réalise le reportage dans le stand du FNE, une jeune dame partie du Sénégal où elle est employée dans le service diplomatique d’un pays de l’Amérique du Nord, expose sur les offres professionnelles existantes (ou les plus courues) dans ce pays industrialisé. Elle souhaite cependant ne pas être citée dans notre reportage pour des raisons personnelles. Les passages pour les communications des entreprises sont programmés par le secrétariat technique de la Bourse du travail.
Quid des entretiens ? « Les tests psychotechniques permettent d’affiner le besoin de l’employeur », explique Paul Mabia, du service administratif et des Ressources humaines du FNE.
En effet, le postulant est soumis à un ensemble de « questions avatar » auxquelles il doit répondre dans un intervalle de temps précis et très limité. « Les réponses du candidat sont traitées automatiquement par deux ordinateurs munis d’un logiciel spécialisé appelé Centrale Test », ajoute Paul Mabia. Ce traitement est effectué depuis Paris en France. Il vaut également pour les tests effectués au fil des 13 précédentes éditions de la Bourse du travail organisées par le Fonds national de l’emploi.
Une « montée en puissance » des besoins dans le secteur des BTP
Les profils des demandeurs d’emploi sont variés, selon Eric Christian Mota, du service régional de la communication dans le Littoral :
Nous avons déjà enregistré 900 offres d’emploi pour des profils très divers qui vont, bien sûr, du scaphandrier à l’agent de ménage en passant par le Community Manager, les développeurs, les agents de sécurité, les gestionnaires de ressources humaines et les gestionnaires de stock. On a également des pilotes de drones.
Mais, au-delà des profils de Community Manager et de développeur informatique, les plus grandes tendances en termes postes de travail sollicités sont, entre autres, les métiers de service (commerciaux et vendeurs).
On note également « une montée en puissance du BTP (bâtiment et travaux publics), notamment les ingénieurs de génie civil », se réjouit Eric Christian Mota. Le secrétariat et la comptabilité complètent la longue liste des profils où les candidats se bousculent.