À la fin de 2011, 89% de la population mondiale avait accès à des sources d’eau améliorées. Un peu plus de la moitié de la population (55%) bénéficiait de la commodité d’un approvisionnement par canalisation à domicile et des bénéfices sanitaires associés. Sur environ 768 millions de personnes n’utilisant pas des points d’eau améliorés, 344 millions vivent en Afrique. La fourniture d’eau potable et de services d’assainissement améliorés est l’un des principaux défis auxquels les pays africains font face.
Et, à défaut de l’approvisionnement en eau potable à domicile par canalisation, la fourniture d’eau potable à travers les forages devient de plus en plus un enjeu économique, avec des marchés de plus en plus lucratifs. Des opportunités qui, pour l’heure, échappent encore aux investisseurs africains, la Chine par exemple, ayant fait sa chasse gardée.
23 milliards de FCFA (37,4 millions de dollars US) pour 145 forages au Cameroun
Après les régions du Nord et de l’Extrême-nord Cameroun, ayant bénéficié de 80 forages d’eau, équipés de pompes à motricité humaine, la République populaire de Chine, a également gagné un marché de construction de 145 forages dans les régions du Centre et du Sud.
La pose de la première pierre de ces installations avait eu lieu à Nkong-Binguela dans l’arrondissement de Mbankomo, département de la Mefou-et-Akono, région du Centre. C’était sous la présidence du ministre camerounais de l’Eau et de l’Energie (Minee), de l’époque, Basile Atangana Kouna, accompagné pour la circonstance de Wei Wenhua, ambassadeur de la République populaire de Chine au Cameroun.
Le diplomate avait alors assuré que :
le gouvernement chinois prend énormément en considération le bien-être des populations africaines, notamment celles du Cameroun.
Et, espérait alors que cette donation estimée à 22,9 milliards de FCFA, (environ 37,2 millions de dollars US), allait améliorer le niveau de vie des habitants des localités concernées, précisant, par ailleurs, que
la Chine est prête à accorder davantage, afin de consolider son amitié avec le Cameroun.
Pour sa part, tout en remerciant le gouvernement chinois au nom du Cameroun, Basile Atangana Kouna avait précisé que « ces 145 forages seront construits sous financements non-remboursables de la République populaire de Chine ». Le délai d’exécution des travaux était de 18 mois à compter de la date de leur démarrage. Dans les détails, le Sud devait recevoir 54 forages et les 91 autres devaient aller au Centre.
200 forages d’eau construit par les chinois à Madagascar
En août 2017, le gouvernement chinois avait financé la construction de 200 forages d’eau à Atsimo Andrefana et Menabe, régions du sud-ouest de la Grande Ile. Le ministre malgache de l’Eau, de l’Energie et des Hydrocarbures, Lantoniaina Rasoloelison, avait alors expliqué que le gouvernement chinois avait accepté de financer la construction de ces 200 forages, d’un montant de 5,4 millions de dollars (4,8 milliards d’euros).
Ce projet devait permettre à une quarantaine de communes d’accéder à l’eau, car Atsimo Andrefana et Menabe étaient alors les deux régions où la population souffrait le plus du manque d’eau. Les taux d’accès à l’eau potable dans ces localités étaient alors très faibles, fixés respectivement à 28% et à 30%.
L’accord de mise en œuvre de ce projet avait été signé, le 18 août 2017, à Antananarivo, afin de permettre à Madagascar « d’augmenter à 67% le taux d’accès à l’eau potable de sa population d’ici 2030, selon les Objectifs de développement durable (ODD) », avait souligné le ministre.
Une équipe de travail dédiée spécialement à cet effet avait été dépêchée à Madagascar pour effectuer une reconnaissance complémentaire et conclure avec le gouvernement malgache l’accord de mise en œuvre du projet pour le démarrer dans les meilleurs délais »,
avait indiqué Ai Yinfang.
De l’eau potable accessible en milieu rural au Sénégal grâce à la Chine
Dans certaines zones du Sénégal, la corvée d’eau est une tâche sans fin, surtout pour les femmes. Pour quelques litres d’eau, ces dernières parcourent chaque jour plusieurs kilomètres à pied.
Mais aujourd’hui, avec le projet d’eau en milieu rural, cette difficulté ne sera bientôt plus qu’un mauvais souvenir. Les habitants du village Naité attendaient ce jour depuis longtemps.
Un forage a été effectué et l’eau coule désormais dans ce village enclavé, situé au Nord du Sénégal, qui a longtemps souffert du manque d’eau. Avec leurs réservoirs posés sur des charrettes tirées par des ânes, tous, femmes, enfants et personnes âgées vont chercher de l’eau.
Je suis venu pour prendre de l’eau, parce qu’ici nous avions beaucoup de difficultés pour l’eau. Maintenant, on a entendu que l’eau va sortir, tout le monde est venu pour en prendre,
indiquait Saidou Soladao, habitant du village Naité.
Ce forage de Naité fait partie d’un projet d’alimentation en eau potable et de construction d’infrastructures en milieu rural, qui vise à réaliser 251 forages en 18 mois, sur toute l’étendue du territoire sénégalais. De même, le projet permettra de construire 181 châteaux d’eau et d’installer 1800 kilomètres de canalisation, pour répondre au besoin de plus d’un million de personnes.
Ce programme est financé à hauteur de 60 milliards de francs CFA par la Chine via Eximbank. L’entreprise chinoise CGCOC est chargée de l’exécution des travaux. Sun Ming, ingénieur du CGCOC Group, a travaillé dans le désert pendant un an. Il habite dans une école abandonnée, transformée en dortoir avec d’autres travailleurs chinois.
Il faut admettre qu’en Afrique de l’ouest, l’accès de la population à l’eau potable reste un défi considérable, surtout dans les zones rurales. Au Sénégal, ce projet d’eau financé par la Chine permettra une réduction de certaines disparités régionales. Il permettra aussi de poser les fondements d’une relance de l’agriculture et de l’élevage. Avec la réalisation des forages et des châteaux d’eau, d’ici fin 2018, les populations en milieu rural profiteront d’un meilleur accès à l’eau potable,
indiquait Han Yingya, journaliste de CGTN Français.
20 millions de dollars pour 1 029 forages dans plusieurs régions au Ghana
L’entreprise chinoise Jiangxi Zhongmei Engineering Construction Company Limited, a mis en service 1 029 forages dans plusieurs régions au Ghana. Ce projet financé par le gouvernement, avec l’aide du gouvernement chinois, a coûté 20 millions de dollars.
Les travaux de ce projet avaient démarré en 2015. Parmi les 1 029 forages désormais fonctionnels, 52 ont été équipés de pompes électriques, 976 de pompes manuelles et un forage solaire a été installé à Asante Akyem Nord, dans la région d’Ashanti (au Centre-sud).
L’ensemble est disséminé sur tout le territoire : 182 forages ont été construits dans la partie supérieure est du Ghana, 148 dans la région de la Volta, 13 dans le Grand Accra, 155 dans la région du Nord, 146 dans le Brong Ahafo, 162 dans la région de l’Est, 148 à Ouest, 28 dans la région Ashanti et 10 dans le centre.
Selon Jiangxi Zhongmei, chaque forage desservira plus de 300 personnes. Globalement, 500 000 personnes bénéficient ainsi de l’accès à l’eau potable, selon le gouvernement ghanéen. La réalisation de ce projet a coûté en tout 20 millions de dollars. Le financement a été assuré par le gouvernement ghanéen avec le soutien de la Chine.
Lors de la cérémonie d’inauguration de ces infrastructures, la ministre a laissé entendre que le gouvernement prévoyait de construire en tout 25 000 forages à travers tout le Ghana. Jiangxi Zhongmei devait certainement être de la partie pour la suite de cet important projet.
La Chine construit 08 forages manuels dans les quartiers précaires de Brazzaville
Le maire de la ville, Christian Roger Okemba, a inauguré, au quartier Massengo, dans le neuvième arrondissement Djiri, un premier forage manuel construit par l’ambassade de Chine, afin de desservir la population riveraine. Les huit autres forages manuels devaient être construits par la suite, dans le cadre de la coopération multilatérale entre la mairie de Brazzaville et l’ambassade de Chine au Congo. Le projet est financé sur fonds de cette ambassade, en collaboration avec une société chinoise. L’initiative a été saluée par les bénéficiaires et les autorités locales.
47,56 millions d’euros pour l’eau potable au Burkina Faso
Ici, il ne s’agissait pas seulement des forages, mais de la construction de plusieurs installations pour renforcer l’approvisionnement en eau potable. Le gouvernement de ce pays d’Afrique de l’Ouest a donc signé des accords avec la Chine et l’Arabie Saoudite pour le financement des projets à hauteur de 47,56 millions d’euros (près de 31,2 milliards de francs CFA).
La Chine et l’Arabie Saoudite soutenant alors les efforts du Burkina Faso pour augmenter le taux d’accès à l’eau, estimé actuellement à 74%. Les deux pays avaient signé des accords de financement avec le gouvernement burkinabé pour la mise en œuvre de plusieurs projets d’eau potable dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.
Dans le cadre de ce partenariat, Exim Bank of China devait débloquer plus de 31 milliards de francs CFA (47,3 millions d’euros) sous forme de prêt concessionnel pour renforcer le système d’approvisionnement en eau potable des villes de Tenkodogo, de Garango, de Bittou et de Bagré. Ce financement devait permettre la construction d’une usine d’eau potable d’une capacité de 25 000 m3 par jour. L’installation devait être construite par l’entreprise chinoise Construction Engineering Company (CGCOC).
La production de l’usine devait être stockée dans quatre réservoirs, puis acheminée aux populations via un centre de distribution qui sera construit à Tenkodogo, la capitale de la province du Boulgou et de la région Centre-Est du pays. CGCOC réalisera les travaux en 30 mois. La seconde partie du financement devait provenir de l’Arabie Saoudite, soit plus de 196 millions de francs CFA (299 333 euros).
Les cabinet-conseils Projects House Engeneering Consultancy et EDS International devaient utiliser ces fonds pour la préparation et l’analyse des dossiers d’appels d’offres, ainsi qu’à la réalisation des études et la supervision de l’ensemble des travaux dans le cadre de la phase 5 du programme saoudien de forage de puits et de développement rural en Afrique (PSFA).
Prévu pour une durée de quatre ans, le PSFA devait permettre de réaliser 100 forages équipés de pompes à motricité humaine et 10 systèmes d’adduction d’eau potable (AEP) au profit de 65 000 personnes. Le financement du programme était assuré à 93,64 % par le royaume d’Arabie Saoudite pour un montant d’environ 3 milliards de francs CFA, l’équivalent de 4,6 millions d’euros.