L’enjeu de ce match est d’abord financier. La CAF doit satisfaire ses nombreux sponsors. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Au niveau des sponsors, rien qu’en 2023, mentionne un rapport de l’Africa Sports Unified (ASU),
la CAF a annoncé une liste de douze nouveaux partenaires. Parmi les soutiens historiques de la CAF, TotalEnergies, la société française de l’énergie et du pétrole, est le sponsor officiel de la CAF dans le cadre d’un contrat de huit ans signé en 2016 pour un montant déclaré de 250 millions de dollars. Sans compter 1XBet, la société de paris russe, partenaire depuis 2019, qui a signé un accord sur dix ans d’une valeur de 65,4 millions de dollars (60 millions d’euros).
À cela se sont ajoutés l’an dernier des géants comme Unilever et Visa qui n’ont pas rechigné à trouver un terrain d’entente avec l’instance faitière du football africain. Cerise sur le gâteau : le troisième du tournoi perçoit davantage d’argent que le quatrième. 3 millions de dollars contre 2,5 millions de dollars. Mais le vainqueur de la CAN touchera la coquette somme de 7 millions de dollars, un peu plus de 4,2 milliards de F cfa, (5,5 millions de livres sterling), soit une augmentation de 40 % par rapport à la dernière édition de la CAN. Et le malheureux finaliste percevra 4 millions de dollars.
La CAF remplit un stade de plus, qu’elle peut vendre à ses sponsors et diffuseurs. Le Comité local d’organisation s’offre alors des revenus provenant des milliers de places vendues en plus de la visibilité à la télévision. Autre avantage de la rencontre : elle permet à la CAF d’occuper le terrain et de faire patienter avant la grande finale de la compétition, programmée le lendemain. Même si, de loin, ce n’est pas le match le plus attendu, il nourrit les fans de football africain habitués à suivre la grande fête du football depuis le 13 janvier 2024.
Sportivement, cette petite finale a souvent permis aux équipes de gagner des places au classement Fifa. Néanmoins, il y a comme un goût de défaite qui habite le match pour la troisième place. Il oppose samedi à 20h TU au stade Félix Houphouët Boigny la RDC à l’Afrique du Sud, deux équipes qui ne sont pas parvenues à se qualifier pour la finale de cette Can ivoirienne.
Quand on regarde ce match face au Nigéria, c’est l’Afrique du Sud qui mérite de se qualifier pour la finale. Mais c’est le foot. Maintenant on doit se concentrer pour cette petite finale qui sera dure mentalement. On va surtout donner du temps de jeu à ceux qui n’ont pas joué. Tout le monde doit participer. On a envie de finir troisième,
a affirmé Hugo Broos à au micro de Canal+, après la demi-finale perdue devant les Super Eagles mercredi soir. Si le match pour la troisième place est souvent celui de trop pour les sélections éliminées aux portes de la finale, la RDC entend bien jouer le jeu à fond ce samedi face à l’Afrique du Sud :
On est déçu (…). Mais on doit vite se remobiliser pour ce match pour la troisième place. Nous sommes des compétiteurs, nous devons nous regrouper rapidement. Nous avons un match samedi pour assurer la troisième place. Nous devons nous préparer dans tous les aspects, c’est quelque chose de grand si on obtient la médaille de bronze,
indique le technicien français de la RDC, Sébastien Desabre.