Des producteurs ont mis en place des méthodes pour accroitre la production locale de foie gras. Ces derniers ont identifié les graines de maïs susceptibles de donner un foie gras de qualité.
C’est surtout après le confinement qu’on a vu qu’il y a un maïs, plutôt jaune ivoire, c’est le meilleur maïs à donner aux canards pour avoir le meilleur foie gras, soit en texture, soit en couleurs, soit en goût. On ne gave plus les canards avec du maïs jaune par exemple, on ne les gave pas avec n’importe quel maïs,
a expliqué Miora, gérante du « Coin du Foie Gras » au micro de RFI. Outre cette sélection, RFI apprend que 200 éleveurs ont opté pour des entonnoirs en plastique pour augmenter le nombre de canards gavés par heure.
On utilise un entonnoir en plastique pour verser le maïs dans le cou du canard. Avant, je gavais les canards à la main et ça prenait trop de temps : jusqu’à 2 heures pour 30 canards. Maintenant, avec cette technique, c’est plus rapide, et ça évite de stresser l’animal,
a laissé entendre un éleveur. Cet exercice répond à des exigences bien précises puisque les producteurs tiennent compte du poids. Les paysans doivent gaver les canards entre 400 et 500 grammes, le grammage idéal pour un produit de qualité. En effet, 70% de la population malgache vivait de la production du foie gras en 2021, selon Madagascar Treasure Island. Une activité rentable qui n’a cessé de se développer. Ce secteur a pris un tournant décisif avec la fermeture des unités de production lors de la crise du covid-19 en 2020.
Un marché vital pour l’économie du pays
Le foie gras est un business rentable à Madagascar. Des entreprises spécialisées dans la production de cette denrée ont vu le jour. Parmi elles, « Le Coin du Foie Gras », une unité de production lancée par Miora Randriatsaratolotra en 2004. Avec ses 3 tonnes produites chaque année, « Le Coin du Foie Gras » est l’une des premières entreprises productrices de foie gras dans le pays. Selon Le Monde, elle fait vivre directement une centaine de personnes, et indirectement près de 400 autres.
On gave les canards à la main, on leur masse le cou pour ne pas les stresser. Et le maïs qu’on leur donne est cultivé sans produits chimiques,
affirme-t-elle. La petite commune rurale de Behenjy est devenue la capitale locale du foie gras. Des éleveurs gavent des canards depuis 40 ans, selon Africa News. D’après le même média, le restaurant de la famille Rarivo commercialise le foie gras depuis trois générations. La production annuelle de la famille s’élevait à cinq tonnes en 2020. Seuls 240 kg étaient exportés vers la Chine et Mayotte.