Le port de Douala-Bonabéri est à l’étroit, avec beaucoup de contraintes d’espaces. Cette infrastructure portuaire a également des contraintes du plan d’eau, avec une profondeur réduite. Tout comme il connait aussi une saturation de tous les terminaux portuaires. L’on n’oublie pas la congestion routière, avec une dynamique évolutive du trafic de 3% depuis 35 ans et 7% depuis les 5 dernières années.
Voilà une situation préoccupante du port de Douala-Bonabéri, telle que présentée par les responsables en charge de sa gestion. Une situation qui impose des aménagements nouveaux, s’il faut atteindre les objectifs fixés par le top management du PAD. Notamment, passer de 12 millions à 22 millions de tonnes de marchandises débarquées, entre 2020 et 2030, pour atteindre un trafic de 45 millions de tonnes de marchandises à l’horizon 2050. Bref, renforcer les capacités actuelles du port de Douala-Bonabéri.
C’est tout ceci qui justifie la mise en œuvre depuis quelques années d’un schéma directeur de développement 2020-2050 et d’un plan d’entreprise 2024, qui sont des outils stratégiques de développement du port de Douala-Bonabéri.
Un investissement de 463 millions de dollars US (280 milliards de FCFA)
D’un montant global de 463 millions de dollars US (280 milliards de FCFA), le projet va consister dans sa première phase en la construction de 450 mètres linéaires de quai ; des silos de capacité cumulées de 30 000 tonnes ; une route et un chemin de fer ; une station de pesage ; un atelier de maintenance ; un bâtiment administratif R+3 de 200m2 ; une station de fourniture d’électricité ; un système de lutte contre les incendies ; un parking équipé ; trois magasins de 2 000, 3 000 m2 et 10 500 m2 ; une aire de stockage ; des connections des pipes et guérite d’accès.
Un projet financé sous fonds propre et en partenariat public privé (PPP). Mais un seul PPP a été conclu à ce jour. Il lie le PAD à la société anglaise Kharam Trading Holding (KTH). Signé le 31 mars 2022, le contrat prévoit la construction sur la rive droite du fleuve Wouri d’un quai de 900 mètres linéaires et d’un terminal vraquier de 42 ha. Les travaux sont censés durer cinq ans pour un investissement de 385 millions de dollars US (233 milliards de FCFA) à mobiliser par le partenaire privé. Selon la convention, après 25 ans d’exploitation, les revenus de l’entreprise devraient se situer à 464 millions de dollars US (281 milliards de FCFA) et ceux de l’État (PAD et impôts) à 426 millions de dollars US (258 milliards de FCFA).
La phase 2 du projet consistera en la création de 450 mètres linéaires de quai, et la poursuite des travaux de la première phase. Il s’agit des silos de capacités cumulées de 30,000 tonnes ; une route et chemin de fer ; une station de pesage et d’un atelier de maintenance. Cette phase intègre également l’érection d’un bâtiment administratif R+3 de 200m2 ; une station de fourniture d’électricité ; une extension du système de lutte contre les incendies ; une extension du parking équipé ; la construction de magasins additionnels ; l’agrandissement de l’aire de stockage ; 900 ml de quai construit, y compris la fourniture de tous les équipements de manutention ; des silos de capacité cumulées de 60,000 tonnes construits et la mise en place des convoyeurs, des routes et chemin de fer construits, 4 magasins de 3000 et 2000 m2 ; 2 magasins de 10,500 m2 chacun ; des aires de stockage aménagées ; des pipes construits et mis en service ; un système de lutte contre les incendies construit, et deux bâtiments administratifs de R+3 construits.
Construire un port en eau profonde à Manoka
Adopté en décembre 2019, le schéma directeur de développement vise à faire passer la capacité du port de Douala de près 13 millions de tonnes à 45 millions à l’horizon 2050. Ce qui revient à tripler la capacité actuelle. Pour ce faire, il est prévu dans la première phase de moderniser et d’optimiser les infrastructures du site de Bonabéri, et dans la seconde, d’étendre le port vers le nouveau site en eau profonde de Manoka dans le 6e arrondissement.
Concrètement, la première phase consiste à l’enlèvement des épaves ; le dragage dans différentes zones ; la mise en service des nouveaux postes pétrolier et de chargement de bois ; l’extension du terminal à conteneur et la construction de nouveaux quais, terminaux, magasins, logements et bureaux. Elle est prévue s’achever en 2035 et devrait porter la capacité du port à 23 millions de tonnes par an dès 2030. Le projet d’extension, qui devrait s’achever en 2050, consiste à la construction de quatre postes conteneurs pouvant accueillir les plus grands navires du monde, un terminal céréalier et deux postes pour vrac minéralier et pour hydrocarbures. Il est en plus attendu la construction des voies de communication ; des bâtiments administratifs et des zones logistiques ; des infrastructures de tourisme et de loisirs…
Les premiers projets de la première phase sont achevés ou en cours. Ils sont financés sous fonds propres ou par l’endettement. Mais,
au regard de l’urgence de la réalisation de ces projets, de l’importance des investissements à consentir et la complexité des projets concernés, la démarche du financement alternatif est l’option privilégiée par le PAD pour la réalisation de ce programme d’investissements,
précise l’autorité portuaire.