La course à l’investissement est lancée sur le continent africain depuis quelques années. Dans les rangs des pays à fort taux d’investissement en Afrique, ceux du golfe Persique se démarquent. En 2023, les Emirats Arabes Unis ont renforcé leur coopération avec l’Afrique. Le royaume s’est engagé à investir4,5 milliards de dollars dans les énergies propres sur le continent. Avec de 60 milliards de dollars engagés de 2012 à 2022, les Émirats occupent le 4e rang des grands investisseurs sur le continent, derrière la Chine, l’Europe et les Etats-Unis. Un engagement entaché par les répercussions environnementales, selon Africanews.
Rappelons que malgré ces défis, les Émirats Arabes Unis demeurent le leader des investisseurs du golfe Persique en Afrique, suivis par l’Arabie Saoudite, le Qatar et le Koweït. L’attraction du continent africain s’explique par l’intérêt croissant des entrepreneurs africains envers cet État du Golfe, où plus de 21 000 entreprises du continent sont déjà implantées.
Lors de l’ouverture de la Conférence économique saoudo-arabo-africaine, le 9 novembre 2023 à Riyad, L’Arabie saoudite a annoncé la signature des accords de 533 millions de dollars US avec des pays africains. L’objectif étant d’investir dans les secteurs tels que les minerais critiques, l’énergie, l’éducation et l’agriculture. Un investissement qui permet au Royaume séoudien d’étendre un peu plus son influence sur le continent. L’Arabie Saoudite revendiquait déjà 75 milliards de dollars d’investissement sur le continent.
Les investissements saoudiens en Afrique s’élèvent déjà à 75 milliards de dollars. C’est un bon chiffre, mais je pense que nous ne faisons qu’effleurer la surface, au regard du grand potentiel dont nous avons parlé aujourd’hui,
a souligné Khalid Al-Falih, ministre saoudien de l’Investissement à l’ouverture de la Conférence économique saoudo-arabo-africaine l’année dernière.
De la coopération pour pénétrer les secteurs porteurs en Afrique
En 2022, le Koweït et l’Algérie ont convenu de soutenir les projets de développement dans les pays africains, notamment dans la région sahélo-saharienne. Cela a été rendu possible grâce à une coopération entre le Fonds koweïtien pour le développement économique arabe et l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement.
Pour la réussite de ce projet, les deux parties ont exhorté les opérateurs économiques à saisir les opportunités d’investissement offertes. Dans la foulée, elles ont appelé les gouvernements africains à prendre des mesures appropriées à l’effet d’apporter le soutien nécessaire et réunir le climat adéquat pour le succès des opérations d’investissement. Un partage d’expérience dans le domaine des hydrocarbures a également été l’un des points forts de cette alliance.
Le Koweït s’est donné la mission d’apporter son soutien aux économies africaines. Pour ce faire, le pays finance les projets sur le continent à travers son Fonds de développement économique arabe. Depuis quelques années, ce fonds soutient le développement socio-économique de la Tunisie. A ce jour, ledit Fonds koweïtien a, jusque-là, financé 38 projets dans divers secteurs. Des investissements ont également été réalisés dans le secteur du tourisme. Outre les investissements mobilisés dans ce secteur, le Koweït a investi dans d’autres domaines dont l’industrie, l’agriculture, les services et l’habitat, pour une enveloppe de 350 millions de dollars US.
Le Qatar pour l’inclusion financière sur le continent africain
L’inclusion financière se construit en Afrique tous les jours. De plus en plus de personnes utilisent le mobile money pour effectuer des transactions. A mesure que les autorités comprennent mieux le secteur, les régulations sont simplifiées dans certains pays du continent. Les transactions entre opérateurs offrent des possibilités et les transferts transfrontaliers gagnent du terrain.
Selon l’Agence Ecofin, le nexus, un important pilier du développement du continent se multiplie entre les banques et le mobile money. Un secteur porteur sur lequel le Qatar a misé. En juillet 2021, la Qatar Investment Authority (QIA), a signé un accord pour investir jusqu’à 200 millions de dollars dans l’entreprise Airtel Mobile Commerce, la branche de l’opérateur de télécommunication Airtel Africa, dédiée aux activités de mobile money.
Ce partenariat lui a permis d’obtenir une participation minoritaire d’environ 7,6% au capital de l’entreprise, selon l’Agence Ecofin. Le Qatar se donne ainsi l’opportunité de tirer profit d’un secteur d’activité qui affiche une solide croissance. Au premier trimestre de 2021/2022, les transactions Airtel Money ont atteint 14,6 milliards de dollars US, en hausse de 62,7% comparées à celles de la même période en 2020. Cette croissance s’illustre aussi dans les revenus, avec un bénéfice après impôts et amortissement de 57 millions de dollars US.
A travers cet investissement, le Qatar se donne les moyens d’en apprendre davantage sur les progressions et les tendances de l’inclusion financière en Afrique subsaharienne. Le Directeur général du Qatar Investment Authority, Mansoor bin Ebrahim Al-Mahmoud saluait cette initiative lors de l’annonce de la transaction.
Nous sommes ravis de nous appuyer sur Airtel Africa pour promouvoir l’inclusion financière auprès de l’importante et croissante population d’Afrique subsaharienne,
peut-on lire dans les colonnes de l’Agence Ecofin. L’Afrique représente donc un terrain fertile pour les investissements.