C’était annoncé depuis octobre 2023, c’est désormais officiel. Le site de e-commerce Amazon fait son entrée dans le marché sud-africain. Le géant américain intervient dans un contexte où l’Afrique du Sud a connu une forte augmentation des achats en ligne. Une situation née de la pandémie de coronavirus. Depuis lors, le commerce électronique s’est implanté. En réponse, les détaillants ont doublé leurs investissements dans le secteur. Amazon s’attaque donc à un marché sud-africain en plein essor.
L’entreprise américaine prépare son entrée en Afrique depuis l’année dernière. Pour ce faire, le 17 octobre 2023, Amazon a invité les commerçants indépendants sud-africains à enregistrer leurs produits sur sa plateforme. Amazon met ainsi un pied dans un marché dominé jusqu’à présent par la plateforme Takealot, créée en 2011 par Naspers. Pionnière de la vente en ligne en Afrique, Takealot, revendique 10 millions de visites mensuelles pour l’année 2022. La plateforme devra donc faire face au réseau de vendeurs d’Amazon. Pour s’imposer dans ce marché, Amazon a déjà mis en place un plan d’action.
Amazon.co.za proposera des livraisons le jour même et le lendemain dans plus de 3 000 points de retrait. Les acheteurs bénéficieront d’une livraison gratuite lors de leur première commande, puis d’une livraison gratuite pour les commandes suivantes à partir de 500 rands (27,07 dollars),
a indiqué Amazon.co.za dans un communiqué.
Un marché africain en plein essor
L’Afrique n’est pas un marché inconnu à Amazon. L’entreprise de Jeff Bezos n’est pas à son premier investissement sur le continent. En 2017, elle a racheté Souq.com, le numéro 1 de la vente en ligne en Égypte et au Moyen-Orient (avec 45 millions de visiteurs par mois), pour 600 millions de dollars (environ 570 millions d’euros), selon l’AFP. Le site de e-commerce a depuis été repris à son nom. Au cours des 10 dernières années, le marché du e-commerce a tenté de prendre son envol en Afrique, avec des résultats mitigés. En effet, Afrimarket, CDiscount et Africashop (soutenu par le groupe CFAO) ont dû mettre la clé sous la porte, tandis que le panafricain Jumia peut, lui, se targuer d’une présence dans 11 pays et plus de 32 millions de visiteurs mensuels, selon Jeune Afrique.
Près de 520 millions d’acheteurs en Afrique à l’horizon 2025
La crise sanitaire qui a ébranlé le monde a offert une opportunité aux investisseurs africains. Des start-up ont vu le jour au cours des deux dernières années, notamment Qshop, lancée en 2021 au Nigeria. Elle compte 15 000 inscrits en 2023. Fondée par Tarebi Alebiosu, l’entreprise fait partie des 60 start-up sélectionnées et soutenues (entre 50 000 et 10 000 dollars, auxquels s’ajoutent 200 000 dollars fournis par Google Cloud) par le Google for Startups Black Founders Fund afin d’accélérer leur développement.
L’on observe également de pareilles initiatives dans d’autres pays africains. Par exemple, Sodishop a été lancé au Mali en 2018, par le Guinéen Boubacar Biro Baldé. L’entreprise de e-commerce spécialisée dans la livraison de repas à domicile compte 1 000 vendeurs et 3 000 acheteurs en ligne, répartis entre le Mali, la Côte d’Ivoire et le Sénégal.
Du Maghreb à l’Afrique australe, en passant par les autres régions du continent, le commerce électronique gagne du terrain. Le train a quitté la gare. Le nombre d’acheteurs en ligne en Afrique pourrait atteindre un total de 520 millions à l’horizon de 2025, selon Statista. Un marché qui attise par conséquent la convoitise des géants du secteur. Les investisseurs locaux doivent trouver des options pour gagner des parts dans ce marché qui semble avoir définitivement pris son envol.