Sachant que le secteur de l’agriculture contribue à près de 15 % au Produit intérieur brut (PIB) et participe à l’emploi d’environ 20 % de sénégalais, ce financement va permettre le développement du pays. Le projet fait partie d’une batterie de nouvelles mesures prises par les nouveaux dirigeants à la tête du pays depuis le 2 avril 2024. C’est d’ailleurs dans ce cadre qu’une campagne agricole pour la période 2024-2025 a été lancée il y a quelques semaines, dans le but d’augmenter la production locale. Le gouvernement sénégalais prévoit en outre de numériser le système de distribution des intrants et d’attribuer un identifiant à chaque producteur bénéficiaire, pour ainsi assurer une traçabilité efficiente des subventions agricoles.
Réduire le prix des engrais
Ce programme est en cours au Sénégal depuis 2004. Il permet de réduire les prix des engrais, des semences et des matériels aux agriculteurs. Les produits agricoles ciblés par cette aide sont les céréales, l’arachide et certaines cultures horticoles. Pour le secrétaire général de l’Union régionale des associations paysannes de Diourbel (URAPD), Elimane Diouf, les autorités doivent d’abord recueillir l’avis des associations de producteurs pour espérer atteindre leurs objectifs. Reconnaissant qu’il y a des difficultés dans la distribution des intrants, il préconise « la réorganisation » des commissions de distribution pour permettre aux ayants droit de recevoir leur dotation, rapporte l’agence de presse sénégalaise.
Par ailleurs, afin de partir sur de bonnes bases, le Premier ministre, Ousmane Sonko, a engagé le ministre des Finances et du Budget, à prendre les mesures nécessaires pour solder la dette de l’Etat vis-à-vis des opérateurs pour les campagnes 2021, 2022 et 2023, au plus tard au cours de la semaine du 6 au 10 mai 2024. Il a aussi demandé l’audit de la campagne agricole 2023-2024 et de lui soumettre pour validation un plan d’apurement de cette dette validée.
Mise en place d’un mécanisme bien défini
Pour pouvoir atteindre les objectifs de la campagne agricole 2024/25, le Directeur régional du développement durable (DRDR), Daouda Hann plaidait, mardi 30 avril 2024, pour la mise en place d’un mécanisme permettant aux producteurs de disposer à temps de semences de qualité.
Il serait important que les commissions de distribution des intrants puissent réfléchir sur un mécanisme qui permet aux producteurs d’accéder aux semences et aux engrais, afin d’assurer un bon déroulement de la campagne agricole 2024-2025,
a-t-il préconisé à l’issue d’un comité régional de développement (CRD) consacré au bilan de la campagne agricole 2023-2024 et aux perspectives de celle 2024-2025. La principale difficulté, selon lui, « c’est l’accès aux producteurs réels, d’une quantité suffisante de semences et d’engrais ». Il estime alors que le problème de certaines commissions est que la distribution se fait par « carré », ce qui explique que les petits producteurs se retrouvent avec 1, 2 ou 3 kilos d’intrants seulement, rapporte le site d’information vivafrik.
Une quantité insuffisante qui ne permet pas aux producteurs de combler des superficies importantes,
déplorait-il. A l’heure actuelle, la souveraineté alimentaire guidera désormais les interventions de l’État tel que promis par le Premier ministre, Ousmane Sonko. Le budget de la campagne 2024/25 en hausse de 20% vient souligner le rôle déterminant que joue l’agriculture dans la création d’emplois pour les jeunes et les femmes, la lutte contre l’émigration clandestine et la lutte contre la pauvreté au Sénégal. Les détails sur l’allocation de ces 197 millions USD (120 milliards FCFA) n’ont pas été précisés. Lors du conseil interministériel du 3 mai dernier, ce sont quelque 23 mesures qui ont été annoncées dans l’optique du développement efficient de l’agriculture qui contribue actuellement à 15 % du Produit intérieur brut (PIB) du Sénégal.