Éclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie, nourrir l’Afrique, industrialiser l’Afrique, intégrer l’Afrique et améliorer la qualité de vie des populations africaines. Ce sont les priorités de développement auxquelles s’attache la BAD depuis l’adoption de la précédente Stratégie décennale (SD) pour la période 2013-2022. Ces cinq domaines prioritaires sont non seulement au cœur de la nouvelle SD 2024-2033, mais ils sont également intrinsèquement liés aux ODD et aux engagements pris par la Communauté Internationale en matière de lutte contre le changement climatique. Ils figurent également dans l’agenda 2063 de l’Union africaine et des Nations Unies favorisant ainsi une croissance durable.
La stratégie, approuvée par le Conseil d’administration, plus tôt cette année, définit donc des mesures décisives et urgentes que la banque prendra afin d’aider les pays africains à relever les multiples défis mondiaux et régionaux. La principale contribution de la Banque à cette vision et à cette mission réside dans ses priorités opérationnelles que constitue le ‘’High 5’’, qui combinent les priorités essentielles définies par les pays africains, avec les atouts fondamentaux de la Banque en tant que partenaire pour la réalisation de projets et programmes d’investissement de grande qualité et porteurs de transformation.
Accélérer le soutien aux pays africains
En dévoilant cette stratégie à l’ouverture officielle des assemblées annuelles de la BAD ( à savoir la 59e Assemblée annuelle du Conseil des gouverneurs de la Banque africaine de développement et la 50e Assemblée annuelle du Conseil des gouverneurs du Fonds africain de développement) qui viennent de se tenir du 27 au 31 mai 2024 au Centre de conférence international Kenyatta de Nairobi au Kenya, le président du Groupe de la BAD, Akinwumi Adesina, a déclaré qu’:
en tant que première institution africaine de financement du développement et banque de solutions africaines, nous sommes parfaitement conscients que la prochaine décennie sera décisive dans la transformation du continent. Par conséquent, alors que nous célébrons 60 ans de changement dans les pays et la vie des populations de l’Afrique, nous restons déterminés à accélérer le soutien que nous apportons aux pays africains.
Ces dernières années ont été bien difficiles pour l’économie africaine. Les conséquences de la pandémie à Covid-19 ont entraîné une aggravation de l’insécurité alimentaire et une crise naissante dans toute le continent. Dans le même temps, les impacts de changement climatique s’intensifient et s’accélèrent, parallèlement à une recrudescence des conflits et de l’instabilité politique. Aggravée par une démographie jeune confrontée à la difficulté d’accès à l’emploi, l’Afrique connaît un exode important de sa future main-d’œuvre à la recherche d’opportunités à l’étranger
L’atout de la population la plus jeune au monde
Au cœur de la vision stratégique 2024-2033 de la Banque africaine de développement, se trouve la croyance dans le vaste potentiel de transformation sociétale et économique de l’Afrique. Ces 20 dernières années, l’Afrique a réussi à mettre en place un grand nombre d’éléments fondamentaux, et a apporté des améliorations constantes à la vie des populations. Au cours des dix prochaines années, l’Afrique peut créer une croissance soutenue, stimuler la transformation et contribuer à la recherche de solutions mondiales essentielles, selon le Groupe de la BAD.
Ses progrès seront favorisés par ses atouts uniques dont une main-d’œuvre jeune et dynamique, des marchés de consommation urbains en expansion, l’intégration des économies nationales, un énorme potentiel en matière d’énergie propre et de vastes richesses en ressources naturelles. La population africaine est la plus jeune et connaît la croissance la plus rapide au monde, ce qui offre au continent une occasion unique sur le plan démographique. En plus, d’ici 2030, le continent comptera 477 millions de jeunes âgés de 15 à 35 ans, qui constitueront une main-d’œuvre potentielle pour la transformation de l’Afrique et du monde entier, d’après les experts de la BAD.
La stratégie décennale décrit comment la Banque investira dans le meilleur atout de l’Afrique : sa jeunesse dynamique. La population de l’Afrique, qui connaît la croissance la plus rapide dans le monde, offre au continent une fenêtre d’opportunité démographique sans précédent,
a déclaré Adesina. Pour Akinwumi Adesina, la croissance du PIB réel de l’Afrique passera de 3,1 % en 2023 à 3,7 % en 2024 et à 4,3 % en 2025.
Le bon exemple du Kenya
Lors de la cérémonie d’ouverture des rencontres annuelles de la BAD, le président kenyan William Ruto a annoncé dans un discours que son pays investirait un total de 120 millions de dollars dans la BAD dans les prochaines années. Selon le chef d’Etat kenyan, 100 millions de dollars seraient investis sur les trois prochaines années pour augmenter la participation de son pays dans l’institution financière panafricaine.
Il s’est également engagé à compléter cet investissement avec une enveloppe de 20 millions de dollars dans le Fonds de développement africain (FAD), le guichet de la BAD qui fournit des financements concessionnels aux Etats, pour sa 17e reconstitution, précisent nos confères de l’Agence Ecofin. La République du Kenya se veut donc être comme un exemple à suivre afin de permettre à la BAD de réaliser aisément ses missions ; même s’il reste encore que ces promesses se réalisent effectivement.
Nous avons déjà réalisé des investissements dans six initiatives majeures africaines et continuons de discuter de nos investissements futurs. Car notre conviction est que nous devons d’abord croire en nos propres institutions pour encourager les autres à faire de même,
a indiqué William Ruto.
Dans son discours, il a appelé la communauté internationale à une réforme profonde de l’architecture mondiale, fustigeant les coûts élevés du financement pour les pays africains. Une opinion partagée par le président de la BAD qui pense que la réforme de l’architecture financière mondiale doit répondre efficacement à l’augmentation des coûts budgétaires auxquels sont confrontés les pays africains pour accélérer leur développement.
Pour ce faire, nous devons également adapter les instruments de l’architecture financière mondiale,
a indiqué le président de la BAD.
L’institution financière panafricaine augmentera sa capacité de financement de plus de 70 milliards de dollars dans le cadre du lancement de la SD 2024-2033. La 59e Assemblée annuelle du Conseil des gouverneurs de la Banque africaine de développement et la 50e Assemblée annuelle du Conseil des gouverneurs du Fonds africain de développement ont eu lieu du 27 au 31 mai à Nairobi sur le thème « La transformation de l’Afrique, le Groupe de la Banque africaine de développement et la réforme de l’architecture financière mondiale ». Pas moins de 3000 participants ont pris part à cet événement, dont 13 chefs d’Etat et de gouvernement.