Le ministère des Mines de la République centrafricaine accuse, dans un décret, publié samedi 8 juin, Daqing SARL, une société chinoise d’extraction d’or et de diamants, d’“intelligence avec les groupes armés, d’exploitation illégale, d’introduction illégale de sujets étrangers dans les zones minières, de non-paiement des taxes et d’absence de rapports d’activité”. Le décret du gouvernement de la République centrafricaine décide de la suspension des activités la société minière chinoise dans le pays.
D’après l’Agence France presse (AFP), Daqing SARL opérait à Mingala, une ville du sud de la République centrafricaine en proie à des combats entre les forces armées du pays et la Coalition des patriotes pour le changement, un groupe armé antigouvernemental. Le pays est doté de vastes richesses minières, notamment en or et en diamants, mais reste l’un des plus pauvres du monde. Les entreprises étrangères ont d’énormes difficultés à procéder à l’exploration minière à cause des groupes rebelles qui opèrent en toute impunité dans ce pays en proie aux conflits.
L’insécurité est une problématique bien connue comme contrainte majeure dans l’exploitation minière en République centrafricaine. Le rapport du panel des experts de l’ONU sur la Centrafrique, dans son rapport 2017 indiquait déjà que « les activités d’extraction de diamants et, principalement, d’or, continuent de représenter une source importante de revenus pour les groupes armés présents dans l’ouest du pays ». Les entreprises IMC, Zhigou Mining et Thien Pao, selon de nombreux témoignages, étaient accusées de payer des groupes armés qui menaçaient leurs travailleurs.
Selon le ministère des Mines et de la Géologie, la République centrafricaine dispose d’importantes ressources minières dont l’exploitation rationnelle peut favoriser son développement économique et contribuer à la réduction de la pauvreté. Plus de 400.000 Km2 (sur les 623 000 km2) soit environ 60% de la superficie totale du pays offrent un socle précambrien riche en minerais.
Le plan minier réalisé en 1995, avec le concours de la Banque Mondiale, a identifié plus de 470 indices minéraux repartis sur l’ensemble du territoire national, parmi lesquels on trouve le diamant, l’or, l’uranium, le lignite, le fer, le cuivre, le calcaire, le colombo tantalite, le manganèse, le pétrole etc. Mais comme le rappellent les experts de l’ONU, « la traçabilité de la production est toutefois très limitée et la majeure partie est exportée illégalement ».