Le développement du digital est au centre des préoccupations des acteurs du secteur en Afrique centrale. Du 23 au 25 octobre 2024, les professionnels du numérique dans la sous-région se réuniront à Yaoundé pour la 3e édition du Central Africa Digital Fair (CADIF). Durant deux jours, ces derniers partageront des expériences sur les axes de développement de ce secteur en plein essor. En prélude à ce grand rendez-vous du numérique, une conférence de presse a été organisée à l’hôtel des députés de Yaoundé ce 25 juin 2024.
Au cœur des échanges avec les professionnels des médias, les innovations du CADIF acte 3. L’intégration de la femme et des jeunes dans le processus de développement du digital constitue la rupture avec les éditions précédentes qui abordaient des thématiques plus générales.
Pour cette année, nous avons pensé qu’il serait judicieux de mettre un accent particulier sur la femme et le jeune. Raison pour laquelle en marge de la thématique principale, nous avons dédié un espace spécifique à la femme et au jeune parce que nous avons compris qu’ils sont le moteur de l’économie. Pour vraiment travailler à l’essor d’un secteur, il faudrait mettre en avant la femme et le jeune,
affirme Christelle Youbi, membre du comité d’organisation.
Rattraper le train du digital
Placée sous le thème, « la souveraineté numérique en Afrique centrale à l’ère de l’intelligence artificielle : enjeux, défis et perspectives », La 3e édition du CADIF se tiendra dans un contexte où le développement du numérique est encore à la traîne en Afrique centrale. L’urgence de mettre en place une politique commune de protection du cyberespace dans les pays de cette sous-région se fait donc ressentir. « Les Etats de l’Afrique centrale doivent s’unir, former un bloc homogène afin de mener ensemble le combat de la souveraineté parce qu’il s’agit là de se défendre contre les mastodontes et les multinationales qui viennent nous imposer leur technologie et leur culture sans tenir compte de nos réalités locales. Cette conférence permettra aux experts de proposer des solutions afin que les pays africains puissent, ensemble, contribuer à l’amélioration de l’écosystème du digital », explique Jean Calvin Mengoumou Ayissi, promoteur du CADIF.
Créer un écosystème du numérique
Pour les experts, la plateforme offerte par le CADIF est une solution concrète à la construction d’un climat des affaires favorable dans cette partie du continent. « L’entrepreneuriat digital résout un problème de société par des solutions innovantes et crée de la richesse. Aujourd’hui par exemple, des applications de taxi sont venues résoudre le problème des agressions. Le gouvernement et les hommes d’affaires doivent se mettre ensemble pour que ces solutions partent du Cameroun pour conquérir le monde.
Pour cela, il faut créer un écosystème pour soutenir les initiatives comme celles de Marc Arthur Zang qui a créé le Cardiopad. Le Cameroun n’a pas su créer un environnement pour vendre cette innovation vantée à cette époque comme révolutionnaire. Le Cardiopad aurait pu porter plusieurs autres entreprises mais nous n’avons pas su capitaliser. On aurait pu créer une entreprise pour fabriquer les emballages du Cardiopad et autres », argue Samuel Ervé Mandeng, DG de Cameroon Digital Boost.
Le salon de Yaoundé vise à enrichir le débat sur l’importance de la souveraineté numérique des États de l’Afrique Centrale. Pour ce faire, il permettra de mettre en avant le dynamisme et le potentiel de l’entreprenariat féminin dans ce domaine en pleine expansion, en accord avec les objectifs de la Chaire Unesco de l’Afrique Centrale, Accès-TIC.