La route Ngaoundéré-Garoua, longue de 240,85 km, sera donc entièrement reconstruite dans le cadre du Programme d’appui au secteur des transports, phase 4. Le dossier du projet doit être finalisé d’ici fin juillet 2024 pour être présenté aux instances de la BAD en novembre 2024. La BAD a donné son accord pour les acquisitions anticipées, permettant ainsi un lancement rapide des appels d’offres pour le recrutement des bureaux d’études et des entreprises. Les études d’impact environnemental et social, ainsi que le plan de gestion de la biodiversité du parc national de la Bénoué, ont été soumises à la BAD pour avis. Le certificat de conformité environnementale du projet sera transmis dans les prochains jours.
La Banque Africaine de Développement va en effet concourir à hauteur de 311,142 millions d’euros pour la mise en œuvre de ce projet de développement inclusif, dans le but d’apporter un souffle neuf au secteur économique de la région de Ngaoundéré, reconnue comme région à zone fragile. Outre la reconstruction du linéaire Ngaoundéré-Garoua, il est prévu l’aménagement d’infrastructures socio-économiques, la réhabilitation des routes de désenclavement des bassins agricoles, des appuis au secteur privé et des aménagements au bénéfice de l’Université de Ngaoundéré entre autres.
Un projet à trois composantes
La première composante du projet est intitulée « Infrastructures résilientes » et prend en compte la reconstruction de la section Ngaoundéré-pont Sala (128,9 km), y compris la construction de trois échangeurs (aux PK 1+187, PK 13+348 et PK 67+117), la station de pesage à Manwi ; la mise en œuvre du Plan de gestion environnementale et sociale (PGES) ainsi que les activités de reboisement le long de la route. Il y a également la reconstruction de la section pont Sala-pont sur la Bénoué (111,95 km) y compris la construction d’un poste de péage dans le village Ouro-Donka, pour ce qui est des travaux routiers.
Quant aux activités connexes du projet, elles concernent l’aménagement de 15 kilomètres de voiries urbaines dans les villes/localités de Ngaoundéré, Mbé, Gamba, Gouna et Ngong ; la réhabilitation des routes de désenclavement du bassin agropastoral de Poli (section carrefour Poli-Poli) ; la réhabilitation des routes de désenclavement des bassins cotonniers dans la région de l’Adamaoua ; des aménagements au profit de l’Université de Ngaoundéré. Mais aussi, la construction des infrastructures socioéconomiques pour les femmes et les jeunes dans les départements de la Vina, du Faro, du Mayo-Rey et de la Bénoué, l’appui à la mise en œuvre du Plan de gestion biodiversité à travers une convention d’assistance technique avec l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), la construction et l’équipement de deux centres de collecte et de commercialisation au profit des jeunes et des femmes, entre autres.
Les performances opérationnelles des acteurs du sous-secteur routier seront renforcées
Pour sa seconde composante, ce projet prévoit le renforcement des performances opérationnelles des acteurs du sous-secteur routier avec en prime, l’élaboration d’un catalogue de dimensionnement des structures de chaussées résilientes face aux effets du changement climatique au Cameroun ; l’évaluation technique institutionnelle et du modèle financier LABOGENIE, ainsi que du cadre règlementaire d’exercice des missions géotechniques au Cameroun. Il y aura aussi un audit technique, organisationnel et du patrimoine du Matgénie, l’acquisition pour le compte du ministère des Transports, des radars embarqués pour le contrôle de la vitesse. Tout comme sera mis en place un système d’information géographique sur la sécurité routière. Pendant que les populations riveraines seront formées aux gestes de premiers secours. L’on n’oublie pas la construction et l’équipement de deux stations météorologiques à Gamba et à l’entrée de la ville de Garoua et l’appui à l’émergence d’un secteur privé compétitif, entre autres.
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La troisième composante du projet, quant à elle, est réservée à la gestion du projet et la mise en œuvre du plan d’action à la réinstallation des riverains, prenant en compte les indemnisations. Bref, indique-t-on, il s’agira à coup sûr d’un projet inédit, au regard de l’appréciation qui peut être faite de sa configuration actuelle.
Lors de cette rencontre entre le Mintp et la délégation de la BAD, Emmanuel Nganou Djoumessi, a souligné l’importance de l’accompagnement des entreprises locales, une proposition bien accueillie par la BAD, qui a confirmé son soutien à la promotion des champions nationaux dans le secteur du BTP.