Le Conseil des ministres du Niger, dirigé par le général de brigade Abdourahamane Tiani, président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie et chef de l’État, qui s’est tenu lundi 24 juin 2024 a discuté de questions cruciales pour la nation et entendu plusieurs communications dont celle du Premier Ministre sur la reprise des échanges avec le Tchad pour le transport du pétrole nigérien via un pipeline, selon un compte rendu. Ce pipeline est celui de 1 080 km construit entre le Tchad et le Cameroun.
La reprise des échanges avec le Tchad pour le transport du pétrole nigérien est envisagée en raison de “l’impasse diplomatique avec le Bénin”. Les relations entre le Niger et le Bénin se sont tendues ces derniers mois. Ces tensions ont conduit à la fermeture de la frontière terrestre entre les deux pays en avril 2024. Le coup d’État perpétré à Niamey par le général Tiani a amené nombre de pays d’Afrique de l’Ouest, dont le Bénin, à arrêter toute coopération avec le Niger.
Or, le Niger a inauguré en 2023 un pipeline de 1.000 km reliant ses champs pétrolifères au port de Sémé au Bénin. Ce pipeline est supposé permettre au Niger d’exporter son pétrole brut vers le marché international. Cette infrastructure construite à environ 1 200 milliards de FCFA a été inaugurée le 1er novembre 2023 par le Premier ministre de transition du Niger, Ali Mahaman Lamine Zeine.
Ce n’est pas la première fois que le Niger envisage d’acheminer son pétrole brut via le pipeline Tchad-Cameroun, lequel à ses yeux, est le plus court pour le convoi. « Avec le pipeline Tchad-Cameroun, il nous suffira de construire un pipeline d’à peu près 600 km pour faire la jonction entre le Niger et ce pipeline existant », disait en novembre 2017, celui qui était alors le ministre nigérien des finances, Hassoumi Massaoudou.
Comme le rappellent certaines sources médiatiques, en 2013, un accord avait été déjà signé par les ministres en charge du pétrole du Niger et du Cameroun à Yaoundé suite à l’application de la loi n°96/14 du 5 août 1996 du Cameroun portant régime du transport par pipeline des hydrocarbures en provenance des pays tiers. Un accord fixant les conditions de transit sur le territoire camerounais des hydrocarbures en provenance du Niger et leur évacuation jusqu’à la côte atlantique camerounaise.
Pour le Cameroun et le Tchad, les attentes se situent dans les revenus que tireront éventuellement les deux pays du paiement d’un droit de transit.