Le ministre camerounais du Commerce, intervenant en qualité de Président de la 14ème Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a invité les États membres de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) à faire preuve de plus d’engagement et de volonté politique pour trouver une solution à la problématique de l’insécurité alimentaire ; une problématique qui concerne tous les Etats membres. Ces mesures permettront d’atteindre l’objectif de doubler la production agricole actuelle pour nourrir le monde en 2050, comme prévoient les statistiques de l’OMC.
Le ministre a également relevé qu’il ne sert à rien de convoquer le multilatéralisme, si les pays en développement ne sont pas dotés de moyens capable de leur permettre de nourrir le monde et de participer au commerce international. Le ministre a relevé à cet égard les mesures de restrictions des exportations de céréales prises par certains États dans le cadre de la pandémie du covid-19, contrevenant ainsi impunément aux engagements souscrits à l’OMC.
Résoudre la problématique de l’insécurité alimentaire à travers trois mesures
C’est la raison pour laquelle il a émis des propositions. Entre autres mesures proposées par le ministre, l’impératif pour les États membres de l’OMC de s’assurer, en s’engageant à adopter, ou à clarifier, selon le cas, les règles de nature à adresser efficacement la problématique de l’insécurité alimentaire.
C’est le cas notamment des règles sur la détention des stocks publics à des fins de sécurité alimentaire, ou celles relatives aux restrictions à l’exportation, que certains États continuent d’enfreindre, privant ainsi une partie du monde, notamment en Afrique, de denrées nécessaires à leur alimentation, au risque de provoquer des tensions politiques et sociales,
peut-on lire dans un texte rendu public par la cellule de communication du ministère du Commerce (Mincommerce) du Cameroun.
Le ministre a aussi souligné l’adaptation des mécanismes de l’aide au commerce, qui est une avancée majeure à l’issue de la 6ème conférence ministérielle de l’OMC tenue à Hong Kong en 2005, mais qui ne touche pas la vraie cible.
Il s’agit pour le ministre du Commerce d’orienter prioritairement l’aide vers ceux qui en ont réellement besoin, notamment les pays africains et que cette aide soit dirigée vers l’amélioration de l’offre par le biais de la recherche, pour répondre aux défis climatiques, de la vulgarisation des technologies de production et des semences de haute qualité et de l’intégration du numérique dans le domaine de la production des produits agricoles,
indique le texte de la cellule de communication.
Comme autre mesure proposée par le ministre, la mutualisation et la coordination des politiques dans l’ensemble des Organisations intervenant en matière de régulation et de sécurisation de l’approvisionnement du marché.
Ces Organisations travaillent aujourd’hui chacun dans son couloir, ce qui se traduit par la non atteinte des objectifs assignés. Il s’agit de l’OMC, qui s’occupe de la régulation, de la FAO, du PAM, sans oublier les méga institutions à l’instar du FMI et de la Banque Mondiale.
En concluant son intervention, le ministre a émis le vœu de voir la ville de Yaoundé, qui abritera les assises de la 14ème conférence ministérielle de l’OMC, devenir un nouveau départ et constituer une avancée décisive vers l’atteinte des objectifs majeurs de l’OMC.
9,1 milliards d’habitants dans le monde à l’horizon 2050
Selon un rapport de la FAO intitulé « How to feed the world 2050 » (Comment nourrir le monde en 2050), la population mondiale atteindra les 9,1 milliards d’habitants à l’horizon 2050, soit une augmentation de 34 % par rapport à aujourd’hui. La plupart de cet accroissement aura lieu dans les pays en voie de développement. L’urbanisation continuera à progresser à un rythme accéléré, et environ 70 pour cent de la population mondiale sera urbaine (par rapport à 49% aujourd’hui).
Afin de nourrir cette population plus importante, plus urbaine et plus riche, la production alimentaire doit augmenter de 70%. La production annuelle de céréales devra atteindre 3 milliards de tonne environ comparée aux 2,1 milliards actuels et la production annuelle en viande devra augmenter de plus de 200 millions de tonnes pour atteindre 470 millions de tonnes.
Ce rapport avance la thèse que l’on peut parvenir à un accroissement nécessaire de la production alimentaire si les investissements requis sont faits et si des politiques favorables à la production agricole sont mises en place. Toutefois, augmenter la production ne suffit pas pour atteindre une sécurité alimentaire. Il faut lui associer des politiques qui favorisent l’accès en combattant la pauvreté, spécialement dans les zones rurales, ainsi que des programmes mettant en place des filets de sécurité efficaces.