C’est peut-être l’un des effets immédiats de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) qui est en train d’être implémentée sur le continent africain. Les transactions commerciales intra-africaines semblent mieux se porter. En témoignent, les statistiques qui font état d’une augmentation de 3,2%, atteignant les 192,2 milliards de dollars en 2023, alors que les échanges commerciaux mondiaux ont diminué de 5,2%, au cours de cette année.
L’on peut comprendre pourquoi, lors de la 4ème réunion du Conseil des gouverneurs du programme Ponts du commerce arabo-africain « Arab-Africa Trade Bridges (AATB) », tenu à Tunis, en République de Tunisie, les 02 et 03 juillet 2024, le Conseil des gouverneurs, déterminé à renforcer le commerce et l’investissement, a soutenu les initiatives de financement du commerce, la promotion de l’assurance-crédit à l’exportation et le renforcement des capacités commerciales.
Face aux défis actuels, les secteurs prioritaires identifiés pour les futures interventions incluent l’agriculture ; l’industrie textile ; la santé ; le secteur pharmaceutique ; les infrastructures ; le transport ; l’énergie ; ainsi que les équipements et technologies de construction. Ces efforts visent à doter les pays membres des infrastructures nécessaires pour améliorer leur compétitivité et catalyser les échanges commerciaux.
Pendant les deux jours des travaux, apprend-t-on, les représentants des pays membres du Programme Arabo-Africa Trade Bridges AATB, gouverneurs de la Banque Islamique de Développement (BID), ont évalué les actions mises en œuvre et examiné les perspectives de ce Programme, dans le contexte géopolitique actuel. Les discussions ont également porté sur le programme spécial de sécurité alimentaire « Food Security Program », doté d’un budget maximal de 1,5 milliard de dollars US. Ce programme est structuré autour de quatre piliers principaux : le commerce ; l’investissement ; l’assurance et les infrastructures, avec des activités transversales en développement des capacités et en assistance technique.
La rencontre de Tunis, précise-t-on, a par ailleurs permis de mettre en lumière le Programme AATB, une Initiative de la Société internationale islamique pour le financement du commerce (ITFC), du Groupe de la BID, l’un des partenaires financiers stratégiques du Cameroun. Ce Programme vise à renforcer les échanges économiques, commerciaux et d’investissement entre les pays arabes et africains. Ce programme multi-donateurs, multi-pays et multi-organisations regroupe des pays arabes et africains, notamment l’Égypte ; le Sénégal ; la Tunisie ; le Cameroun ; le Togo ; le Bénin ; la Mauritanie ; le Djibouti et la Guinée. La Côte d’Ivoire et le Burkina Faso ont récemment rejoint cette initiative.
Ses partenaires financiers du programme incluent la BID, l’ITFC, la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), l’AFREXIMBANK, la Société islamique pour le développement du secteur privé (ICD), la Société islamique pour l’assurance des investissements et le crédit à l’exportation (ICIEC) et le Fonds de l’OPEP pour le développement international (OPEC FUND).
Il faut préciser que le Cameroun, depuis son adhésion au programme en 2022, participait pour la deuxième fois à ce Conseil, établissant un partenariat prometteur aux perspectives riches et variées. Et, le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, Alamine Ousmane Mey, qui a porté la voix du Cameroun lors de cet événement, a souligné l’importance du programme Ponts du Commerce Arabo-Africain pour le Cameroun. Avant de mettre en avant les avantages que le pays tire de cette plateforme, en particulier en termes de développement économique, d’investissements et d’échanges commerciaux. Le Minepat a également salué l’alignement de la politique d’import-substitution du gouvernement camerounais avec les perspectives offertes par la ZLECAF.