La production d’or de la Côte d’ivoire devrait se situer à 52 tonnes en 2024 et 54 tonnes en 2025 avec l’entrée en production des mines d’or de Lafigué (Dabakala) en 2024. Ces données sont le résultat des perspectives réalisées par le ministère de l’Economie, du Plan et du Développement. La découverte en 2024 de la mine d’or de classe internationale, conforte les perspectives du secteur. Ses réserves sont estimées à 101 tonnes. En 2023, la Côte d’Ivoire a produit 51,185 tonnes d’or contre 48,32 tonnes en 2022 et 41,86 tonnes en 2021. Le potentiel aurifère national est estimé à 600 tonnes, localisées au nord, au centre, à l’ouest et au sud-est du pays, selon le ministère en charge de l’Economie.
Au total huit (8) mines d’or sont entrées en exploitation en 2021 : Ity, Bonikro, Tongon, Hiré, Agbaou, Sissingué, Yaouré et Daapleu. La production ivoirienne a progressé entre 2015 et 2023. Elle est passée de 23,54 tonnes à 51,185 tonnes, soit une hausse de 117,4%. Le maintien de la tendance haussière de la production aurifère est essentiellement dû aux effets combinés de la bonne tenue du cours de l’or et du renforcement des mesures de contrôle des exploitations minières. Cependant, la production est essentiellement exportée à l’état brut.
Un potentiel aurifère important
Depuis quelques années, la production ivoirienne d’or est croissante. Le secteur minier ivoirien, dominé par les productions de manganèse et d’or, représente 3 % du Produit intérieur brut (PIB). En 2024, le pays veut porter la contribution des mines à 5% du PIB et atteindre 6% en 2025. Début mai 2024 par exemple, un grand gisement aurifère “de classe mondiale” de 5 millions d’onces, soit 155,5 tonnes d’or avec une teneur moyenne de 0,72g/t, a été découvert dans le nord de la Côte d’Ivoire par le groupe minier Montage.
D’après Martino de Ciccio, Président-directeur général de l’entreprise canadienne, l’exploitation de la découverte nécessite un investissement initial de 666,111 millions USD (400 milliards de FCFA) avec la création de 4500 emplois directs et indirects. Les ressources minérales attendues de ce gisement sont évaluées à 5 millions d’onces, soit 155,5 tonnes d’or avec une teneur moyenne de 0,72g/t. Le Président du groupe Montage Gold annonçait le démarrage des travaux de construction de cette mine d’une durée de vie estimée à 20 ans, pour le dernier trimestre de l’année 2024, et l’entrée en production en 2027.
African Gold lance une levée de fonds de 1,34 million USD
Les données publiées par African Gold fin juillet dernier indiquent que son projet aurifère Didievi héberge au moins 452 000 onces d’or. Ces chiffres pourraient être revus à la hausse grâce au forage lancé par l’entreprise. Le forage a pour but d’étendre les ressources aurifères initiales à haute teneur et peu profondes récemment signalées dans la zone d’intérêt Blaffo Guetto au sein du projet. Une bonne nouvelle pour l’économie ivoirienne qui cherche à se diversifier.
Le 20 août dernier, African Gold annonçait une levée de fonds à hauteur d’1,34 million USD (de deux millions de dollars australiens) afin de financer le développement de son projet aurifère Didievi. Le projet Didievi (391 km2) est situé dans la ceinture de roches vertes birimiennes. Selon les informations publiées par le géant minier australien, la ceinture abrite les mines d’or Bonikro/Hire (4 Moz) et Agbaou (1,2 Moz) d’Allied Gold au sud et le gisement Fetekro de Endeavours de 2,5 Moz au nord.
L’exploration a permis de délimiter un système aurifère important à Blaffo Gueto, un prospect avec potentiel à Pranoi et au moins neuf prospects aurifères non testés. Le projet présente à la fois des opportunités de développement et de mise en valeur de gisements avec le potentiel de fournir davantage de gisements rentables, selon l’entreprise.
Des projets importants
Didievi n’est pas le seul investissement de African Gold en Côte d’Ivoire. La société minière a également de nombreux projets dont celui d’Agboville. Le projet (1 400 km2) est situé au sud-est du craton ouest-africain, dans le domaine du Sud-Comoé. Cette propriété est considérée comme très prometteuse pour l’exploitation de l’or. Elle est également riche en nickel, en cobalt, en cuivre, en lithium, en tantale, en niobium et en béryllium +.
Au cours du deuxième trimestre de 2019, un programme de forage à air comprimé de 6 000 mètres et 174 trous a été réalisé. Les résultats sont encourageants, d’après les informations publiées par l’entreprise sur son site.
Le défi de la transformation
Aujourd’hui, la Côte d’ivoire mise sur la transformation locale de l’or. Elle veut faire du secteur minier un pilier fort de son économie. En vue de promouvoir cette transformation locale encore faible, le gouvernement est engagé dans le développement de la formation professionnelle dans ce domaine ainsi que le démarrage des travaux de construction de l’usine d’affinage d’or par la Société pour le développement minier de la Côte d’ivoire (SODEMI) prévu en 2024 afin d’assurer le traitement des produits bruts au niveau local.
Dans le même ordre d’idées, le ministre des Mines, du Pétrole et de l’Energie, Coulibaly Seydou a invité les responsables des structures des mines et des carrières à fournir des données relatives aux parts des produits miniers locaux dans le tissu économique ivoirien au plus tard le 30 août prochain. C’était dans un communiqué publié le 16 août 2024. Cette demande s’inscrit dans la mise en place du cadre réglementaire et législatif du contenu local dans le secteur minier.