Les années passent et ne se ressemblent pas pour Condor Electronics. L’entreprise, propriété des Benhamadi, a su s’imposer en l’espace d’une vingtaine d’années seulement comme un leader incontesté de l’électroménager en Algérie. En effet, Condor est aujourd’hui l’une des plus florissantes parmi les entreprises privées algériennes. L’entreprise fabrique de l’électroménager, des smartphones et a des projets pour la construction de voitures électriques et de batterie lithium. Ses produits de bonne facture ont pénétré tous les domiciles du pays et toutes les administrations. En plus, les produits Condor sont également exportés vers au moins 40 pays dont la France, la Jordanie, la Mauritanie, le Bénin, le Sénégal, la Tunisie, la Libye, le marché soudanais etc.
Le chiffre d’affaires des exportations de la société a d’ailleurs atteint 28,5 millions USD entre 2020 et 2022, avec pour objectif de tripler ces chiffres. Une persévérance saluée au plus haut niveau.
Vous êtes en train de sauver le pays. Grâce à vous (et aux autres) industries honnêtes, on est en train de faire des économies de devise. Et vous êtes sous notre protection,
s’est exprimé le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, aux responsables de l’entreprise lors de l’inauguration de la 31ème Foire de la production algérienne, propos rapportés par le média local La Patrie News.
Objectif exporter 100 millions de dollars
Le groupe privé Condor, leader algérien de l’électroménager multiplie les projets d’investissements et les partenariats notamment avec les groupes chinois dans de nombreux secteurs. L’objectif est de produire en Algérie pour le marché local et l’exportation vers l’Afrique et l’Europe. Le groupe familial des Benhamadi va commencer cette série d’investissements avec le lancement, avant la fin de l’année 2024, d’une usine de production de compresseurs pour réfrigérateurs en partenariat avec un groupe chinois.
Nous allons investir 160 millions de dollars dans divers projets industriels et nous visons à terme un chiffre d’affaires à l’export de 100 millions de dollars,
contre 35 millions de dollars actuellement, expliquait dans un entretien au média local TSA, Abderrahmane Benhamadi, président du groupe Condor. Lancée avec un partenaire chinois qui y détient 30%, cette usine nécessite un investissement de 100 millions de dollars sur trois ans, selon le patron de Condor.
Nous allons produire 14 à 16 modèles de compresseurs pour couvrir le marché national et exporter,
ajoute Benhamadi. Pour son partenaire chinois, il s’agit de mettre un pied en Algérie où il peut produire pour exporter plus facilement vers les pays voisins et l’Europe.
Autre projet dans les valises de Condor : la production de climatiseurs avec le géant chinois Hisense en Algérie, avec comme objectifs de les exporter vers l’Europe, l’Amérique et l’Afrique.
Nous avons un projet d’une usine de fabrication de climatiseurs avec Hisense d’une capacité annuelle de 1,5 million de tonnes pour les exporter vers l’Europe et d’autres continents,
dévoile Abderrahmane Benhamadi.
Aubaines tarifaires en Algérie
Dans un contexte mondial marqué par la multiplication en Occident des barrières tarifaires aux produits fabriqués en Chine, l’Algérie peut attirer des investisseurs chinois qui cherchent à contourner ces obstacles. Il s’agit pour les entreprises chinoises de s’associer avec des producteurs locaux pour étendre leurs activités et exporter vers les pays voisins, en bénéficiant des différents avantages tarifaires offerts par les accords signés par l’Algérie avec l’Union européenne (Accord d’association) et les pays arabes (Zone arabe de libre-échange) entre autre. Notons que Condor bénéficie également de l’interdiction, depuis 2018 par l’Etat algérien, de l’importation d’une centaine de biens pour lesquels il existerait une production locale.
Toutefois, certains observateurs pensent que l’Algérie devrait fournir de plus grands efforts pour réduire les effets néfastes du poids de la bureaucratie sur les affaires régnant dans le pays.
L’Algérie n’est pas assez compétitive par rapport à cet aspect qui est important. La gestion des ports, la gestion des transits sont des éléments importants et cela engendre des surcouts quand on s’adresse à l’étranger. Le régime du taux de change fait perdre aux entreprises algériennes d’énormes possibilités à se positionner à l’étranger. A mon avis, le taux de change est assez surestimé, le dinar est surestimé sur le plan officiel,
a indiqué l’expert en économie, Mahfoud Kaoubi, à notre confrère TV5 Monde.
Selon le ministère algérien du Commerce, les exportations hors hydrocarbures sont passées de 1,8 milliard USD en 2020 à 7 milliards USD en 2023. L’objectif des autorités est d’atteindre les 29 milliards USD d’ici à 2030.