L’organisation de lutte contre le blanchiment de capitaux dénomée le Groupe d’action financière (GAFI) a enlevé le Sénégal de la liste « de surveillance renforcée », à l’issue d’une réunion tenue à Paris ce vendredi 25 octobre. Après s’être rendu au Sénégal au mois d’août, le GAFI a enlevé le pays d’Afrique de l’Ouest de cette liste « de surveillance renforcée » et a en revanche annoncé avoir ajouté l’Algérie, l’Angola, la Côte d’Ivoire et le Liban à sa « liste grise ».
La présidente a confirmé que « des mesures substantielles ont été prises pour traiter les points de son plan d’action », notamment en renforçant sa capacité à enquêter et à poursuivre les cas de blanchiment d’argent liés à la corruption. Un plan de 29 actions déclinées en 49 mesures. Le processus de mise en œuvre de ce plan d’actions s’est matérialisé par la présentation de 9 rapports de suivi et d’un rapport de synthèse. A l’issue de ces revues documentaires, le Sénégal a reçu, du 12 au 14 août 2024 à Dakar, la visite des experts de l’International Cooperation Review Group (Groupe de Revue de la Coopération) du Groupe d’Action financière (GAFI).
Cette action conforte l’image institutionnelle positive du pays et renforce, aux yeux de la communauté des investisseurs, l’attractivité de l’économie nationale en assurant un système financier plus sûr, plus stable et plus intègre,
se réjouit, dans une réaction publiée ce 25 octobre, la cellule de communication du ministère des Finances et du Budget du Sénégal.
Il faut relever que le 2 février 2024, l’Assemblée nationale du Sénégal a adopté la nouvelle loi uniforme relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive.
La « liste noire » du GAFI
Pour mémoire, le Sénégal a été inscrit en février 2021 sur la liste grise « de surveillance renforcée » à bien distinguer de la « liste noire » du GAFI, qui comprend pour le moment l’Iran, la Corée du Nord et la Birmanie. Le GAFI relevait ainsi le fait que le pays ne se conformait pas pleinement aux normes internationales en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et de la prolifération. Cette décision révélait toutefois que le Sénégal s’est engagé à collaborer avec ce groupe de travail pour remédier aux lacunes dans les délais convenus et se soumettre à des contrôles supplémentaires.
Selon l’Évaluation nationale des risques de blanchiment d’argent, l’un des principaux facteurs dans le pays était alors le trafic de drogue, une économie illégale qui générait près de 360 millions de dollars (200 milliards de francs CFA) par an. En 2011 déjà, l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) affirmait que la facilité d’acquisition de biens immobiliers au Sénégal était exploitée par les trafiquants de drogue basés en Europe dans le but de blanchir de l’argent. En 2013, il a été estimé qu’environ 96 % des 480 millions de dollars investis dans le secteur immobilier provenaient d’origines douteuses.