Les jeunes entrepreneurs représentent une part importante du dynamisme économique et social du pays. Pourtant, ils se heurtent à un problème récurrent : l’accès limité aux financements. Les banques hésitent souvent à financer leurs projets, perçus comme risqués, en raison de l’absence de garanties solides et de la difficulté à présenter des bilans financiers crédibles. Le Fogajeune est conçu pour répondre à ces défis structurels.
Cette convention est une opportunité formidable pour les jeunes. Je crois qu’un consensus général est déclaré sur la nécessité d’accompagner les jeunes dans le financement de leurs projets,
indique Hervé Ayissi, Directeur Retail Banking chez Afriland First Bank.
Ce dispositif repose sur un modèle de partage des risques entre les banques partenaires et le gouvernement, réduisant ainsi les obstacles au financement tout en encourageant l’émergence de projets innovants.
Pour le cas de Afriland First Bank, nous avons indiqué que nous sommes disposés, dans le cadre de notre vision stratégique de la dernière année de notre plan stratégique 2025, d’engager des financements et des accompagnements pour 500 startups au Cameroun sur l’année 2025. C’est la même dynamique pour nos confrères. Et nous invitons les jeunes à se rapprocher des banques pour bénéficier de ces opportunités,
renchérit-il.
En effet, le Fogajeune a pour mission principale de compenser auprès des institutions financières, les pertes éventuelles dans les opérations de crédit du fait de la défaillance des emprunteurs c’est-à dire des jeunes entrepreneurs. Dans le processus de financement, le Fogajeune qui est appelé à créer une synergie d’actions avec des programmes et structures dédiées à l’insertion socio-économique des jeunes, va concentrer ses financements dans les quatre grands domaines du plan Triennal « Spécial-jeunes » (PTS-Jeunes) notamment l’agriculture, l’économie numérique, l’industrie/artisanat et l’innovation technologique.
Modalités de financement des projets
Le Fogajeune va se déployer à travers deux guichets de financement à savoir
le guichet financement direct, qui cible les primo entrepreneurs constitués en projets individuels, villages pionniers ou clusters économiques. Ce guichet accorde des subventions dont les montants n’excèdent pas 1.500.000, des crédits remboursables à taux bonifié de 0,8% pour un montant compris entre 10.000.000 et 25.000 .000. Le second guichet cible les jeunes entrepreneurs locaux et ceux de la diaspora en joint-venture avec leurs pairs restés au pays, déjà en activité et sollicitant des financements pour l’extension de leur projet
a déclaré Dr Thierry Evina Mimbama, chargé des relations publiques du Fogajeune.
Pour les investisseurs, ce fonds représente une opportunité de s’impliquer dans des projets structurants tout en bénéficiant de garanties solides. Il s’inscrit dans une dynamique visant à renforcer le tissu économique local, à travers la création d’entreprises durables et la génération d’emplois pour les jeunes. Françoise Puene, sénatrice et partenaire du Fogajeune explique :
vous savez que le Cameroun va se construire définitivement dans l’entreprenariat. Je suis là, j’ai pris l’engagement ferme de mobiliser ces jeunes, à les capaciter d’avantage et avec les partenaires financiers, à leur ouvrir ce boulevard d’accompagnement financier, qui reste l’épineux problème des startup-peurs. Par ce qu’ils ont des projets, mais il manque de financements. Je salue haut et fort cette grande initiative.
Pour accéder aux financements du Fogajeune, les jeunes doivent satisfaire six (06) critères généraux ; Être âgé entre 15 et 35 ans, être de nationalité camerounaise, être inscrit à l’Observatoire national de la jeunesse et détenir une carte jeune biométrique. Participer au réarmement moral, civique et entrepreneurial, avoir une idée de projet ou un projet rentable mais aussi et surtout générateur d’emplois. Enfin, ne pas être agent de l’État (fonctionnaire ou contractuel), travailleur du secteur privé ou travailleur des professions libérales.
Ce dispositif cible également les groupements de jeunes entrepreneurs, avec un suivi pour garantir la rentabilité des initiatives soutenues. Ce partenariat marque une étape clé dans la stratégie nationale de promotion de l’entrepreneuriat, et pourrait servir de modèle pour d’autres initiatives similaires en Afrique.