Le soleil brille effectivement dans la capitale du « Soleil levant ». Grâce aux nombreux projets implémentés dans le cadre du programme « Capitales régionales » financé sous fonds du Contrat de Désendettement-Développement (C2D), Bertoua, la capitale régionale de l’Est a subi une véritable mutation. Comme l’indiquait encore Alexis William Djandogle Narkou, chef du service de l’entretien des drainages et du patrimoine à la Communauté Urbaine de Bertoua (CUB), le 13 décembre 2024, lors du voyage de presse des journalistes du pool C2D,
le premier impact se constate sur la physionomie de la ville de Bertoua qui a connu un grand saut en termes de développement des infrastructures. Au cours des années précédentes, la capitale de la région de l’Est n’était pas si développée. Avec les nouvelles infrastructures, non seulement la population évolue dans un cadre de vie sain, mais de milliers d’autres personnes migrent à Bertoua pour s’installer, notamment les commerçants. La ville s’est davantage développée. La mobilité est améliorée et les équipements sont nouveaux et bien construits.
S’agissant de l’entretien de ces infrastructures, Alexis William Djandogle Narkou précisera :
Vous savez qu’en période de saison sèche, leur entretien est un peu difficile. On peine un peu à les entretenir. Mais on fait avec le peu de moyens dont nous disposons. Et en saison pluvieuse, lorsque vous reviendrez, vous constaterez que ces infrastructures ont retrouvé tout leur attrait.
La phase 2 du programme vivement attendue
Si Bertoua fait aujourd’hui fière allure, il faut reconnaitre que certaines infrastructures construites lors de la première phase de ce projet sont, soit pas utilisées de manière optimale, c’est le cas du marché moderne de Mokolo II, presqu’à l’abandon, à cause des difficultés d’accès, soit inachevé, comme le parc Sembe Lecco. S’agissant particulièrement du marché de Mokolo II, Livan Stella Maguele, vendeuse de poissons fumés avoue qu’
Avant, nous étions des vendeurs au carrefour, en bordure de route. Donc, pour nous, le marché de Mokolo II a été la bienvenue car il nous offrait un bon cadre sécurisé pour écouler nos produits. Malheureusement, nous rencontrons beaucoup de difficultés. Nous avons beaucoup de peine à écouler nos produits. Vous pouvez injecter un capital de 100 000 à 150 000 FCFA, mais vous n’arrivez pas à rentrer dans vos fonds. Nous étions très nombreux au départ, mais beaucoup ont abandonné parce qu’ils avaient injecté de l’argent sans retour sur financement. Il n’y a pas la clientèle, et la marchandise se gâte. Les clients ne viennent pas, sous le prétexte que le marché est éloigné, et surtout qu’il est enclavé car la route d’accès au marché n’est pas bonne. C’est pour cela que plusieurs commerçants ont démissionné et d’autres refusent de venir s’installer.
Même son de cloche de la part de Marie Louise Ando, propriétaire d’une boutique de vêtement qui affirme que
Nous sommes très bien installés. Notre marché est très beau, il est très bien aménagé, il est bien sécurisé. Le seul problème est que nous n’avons pas assez de clientèle pour pouvoir vendre et entretenir nos familles. Nous ne pouvons pas apprécier ce marché de la même manière que le marché central. Nos marchandises ne s’écoulent pas normalement et rapidement comme nous le souhaitons. Nous avons des difficultés à vendre, et par conséquent, à prendre soin de nos familles.
Avant de lancer un appel à l’aide au gouvernement.
Actuellement, nous souhaitons l’aide du gouvernement afin qu’il aménage la route qui mène au marché de Mokolo II. Nous avons vraiment besoin que le gouvernement fasse quelque chose pour que ce marché explose véritablement comme tous les autres. Nous ne nous en sortons pas. Vous pouvez le constater : voilà une grande partie des boutiques qui sont fermées parce que les commerçants ont démissionné. La plupart de ces boutiques-là sont pourtant prises. Le véritable problème, c’est que lorsque quelqu’un vient s’installer, il compte sur cette activité pour nourrir sa famille. Et comme il ne s’en sort pas, il est dans l’obligation de fermer et de vaquer à d’autres occupations ailleurs…,
regrette-t-elle. Mais, cette commerçante garde quand même espoir. Elle qui affirme que
Nous espérons qu’avec le temps, ça va aller. Je vous assure que le marché Mokolo II a plusieurs avantages. Pour louer un espace ici, c’est vraiment favorable, ce n’est pas difficile comme ailleurs. Les boutiques ici sont louées à 5 000, 10 000 et 15 000 FCFA par mois, selon la surface. Donc, ce n’est pas cher. On n’a pas de problème de location ici. L’unique problème, c’est que les clients ne viennent pas et c’est à cause de la route.
L’aménagement de cette route qui mène vers le marché de Mokolo II, tout comme le parachèvement de l’autre versant du parc Sembe Lecco, et bien d’autres, sont autant de projets qui attendent l’implémentation de la phase II du programme « Capitales régionales » dans la ville de Bertoua.
Près de 18 km de routes aménagés
Parmi les nombreuses réalisations du C2D dans la ville de Bertoua, l’on note l’aménagement de 16,23 km de routes en Béton Compacté au Rouleau (BCR) et 1,43 km de pavés, soit près de 18 km de voirie. Plus de 4,5 hectares aménagés, avec la construction de plus de 250 boutiques réparties dans les différents marchés. Il y a également la construction du parc Sembé Lecco sur une superficie totale de près de 3 hectares avec des aménagements tels que l’éclairage de l’ensemble du site avec candélabres solaire autonomes, 02 terrains multisport, une salle de fête, un restaurant, etc.
Tandis que le jardin ENIA et le jardin Rotary occupent respectivement 2 660 m² et 2 000 m². L’on n’oublie pas la construction d’infrastructures routières, telles que les allées du marché central ou encore le pont de la Djadombe reliant les quartiers Monou 1 et Monou 2, ainsi que des équipements marchands comprenant le marché Mokolo II et le centre commercial de Mbartoua. De plus, des espaces publics ont été aménagés, notamment le parc Sembé Lecco et le Carrefour ENIA, ainsi que des services urbains tels que des forages, des éclairages publics et des latrines.