Ce sont en tout 320 projets qui seront actifs pour l’entretien d’un linéaire total de 5 492,30 km de routes et 1 478,25 ml d’ouvrages d’art en 2025. Les projets inscrits dans le projet de Programme d’entretien routier 2025 sont ainsi constitués de projets à gestion centrale issus des besoins exprimés par les délégations régionales des Travaux publics sur les routes nationales, les projets à gestion décentralisée suivant les besoins priorisés par les collectivités territoriales décentralisées lors des rencontres régionales et d’autres projets dont les besoins ont été exprimés de manière diverse.
Pour cela, une ressource d’environ 95 millions de dollars US (60 milliards de FCFA) est prévue et en application de la clé de répartition du Fonds routier, la quote-part des ressources à considérer pour le MINTP, suivant un taux de 76,64% du montant global est de plus de 74 millions de dollars Us -47 milliard 784 millions FCFA).
Des orientations pour une meilleure tenue des routes en 2025
Il s’agit notamment d’harmoniser la cadence des travaux et les flux de payement des décomptes, pour une meilleure tenue des routes en 2025. Lors de la concertation du 26 décembre 2024, il a été relevé que l’élaboration du programme d’entretien routier 2025, et surtout, la bonne mise en œuvre des projets en cours ou programmés, est adossée sur des préalables tels que la performance des entreprises, le bon cadrage des travaux, le traitement des points critiques, le respect du phasage des projets et le payement des décomptes.
Pour l’année 2025, un accent particulier sera mis sur la bonne tenue des routes nationales, avec en prime, l’exécution des travaux confortatifs en cours sur les Nationales 3, 5, 7 et 10, la poursuite des projets phasés des programmes antérieurs, les projets routiers à gestion décentralisée et de nouveaux projets entre autres. Pour une meilleure tenue des routes en 2025, Emmanuel Nganou Djoumessi pense qu’
Il faut véritablement s’organiser, rationaliser les interventions. La première chose, c’est de conduire à achèvement les projets en cours. N’ouvrir de nouveaux chantiers que quand véritablement les circonstances l’exigent et accompagner les entreprises à utiliser les ressources disponibles, à les recycler dans les travaux routiers proprement dits. Ce qui suppose un bon attelage entre les membres des équipes projets (entreprises, missions de contrôle, ingénieurs de marché) pour atteindre l’objectif escompté. Cet objectif étant l’amélioration de la circulabilité. Ce qui nous a donc amené à allouer secondement les ressources importantes aux axes routiers d’importance économique capitale. Les travaux sont en cours sur les Nationales 3, 5, 10. Bref, la plus part de nos axes routiers, pour ne pas dire tous les axes routiers d’importance économique. Ils sont couverts par des contrats, et ces contrats ont été préparés à travers un mixage de ressources, (Fonds routier et budget d’investissement public). Les entreprises sont mobilisées. Mais je dois reconnaître que le rendement de ces entreprises est faible du fait des difficultés des paiements de leurs prestations.
Avant d’ajouter que
de plus en plus, nous allons aller, s’agissant des routes en terre, vers leur stabilisation avec le concours des produits innovants pour que la durée de vie d’une route en terre entretenue puisse tourner autour de 5 à 7 ans.
Des soucis avec le paiement des décomptes
La concertation du 24 décembre 2024, préalable à la mise en œuvre du Programme d’entretien routier 2025, a permis également de faire le point sur l’avancement des projets d’entretien en cours. L’on retient de manière générale que plusieurs entreprises déployées sur des axes routiers, restent confrontées aux problèmes de paiement des décomptes. De manière générale, la contrainte majeure évoquée par les entreprises mobilisées sur le terrain est le payement des décomptes, qui conditionne la qualité du déploiement des équipes. Comme l’a fait remarquer Emmanuel Nganou Djoumessi,
l’entretien routier fait face à un certain nombre de défis, je vais en citer les plus importants. D’abord, les couvertures budgétaires conséquentes, il faut allouer les ressources destinées à l’entretien des routes. Nous les avons, mais vous comprenez que la plus belle femme du monde ne peut donner que ce qu’elle a. Ensuite, il faut réussir à payer les entreprises et les missions de contrôle qui travaillent, leur accorder les avances de démarrage, payer pour les décomptes des travaux, payer pour les prestations exécutées par les missions de contrôle, et il n’est de secret pour personne que nous connaissons d’importants retards dans les paiements en raison des difficultés conjoncturelles qui sont les nôtres. La trésorerie n’est pas toujours satisfaisante.
Avant d’ajouter que l’autre
défi est les conséquences des changements climatiques. Parce que les quantités de pluie sont de plus en plus importantes, du fait de ces changements climatiques, les eaux de plus en plus entrent sur les chaussées qui ont vieillies parce que ayant été construites, il y a pour la plus part une vingtaine d’années. Les ouvrages de captage des eaux étaient dimensionnés pour des quantités de pluie de cette période-là. Aujourd’hui, il faut augmenter les sections hydrauliques de ces ouvrages de captage des eaux pour que ces eaux n’entrent pas sur les chaussées.
Yaoundé-Douala-Bafoussam, Yaoundé-Ayos-Bonis, Edéa-Kribi, Bafang-Nkondjock, Ebolowa-Ambam-Kye Ossi, Boumnyebel-Eseka-Lolodorf, Maroua-Mindif-Lara, Bamenda-Bafut-Wum, Yokadouma-Bangue-Moloundou, Eseka-Song Libot-Sibongo, Manki II-Mantoum-Massangam-Malanden-Foumbot, sont entre autres, les axes où des travaux d’entretien s’exécutent.
Mais, les travaux avancent convenablement dans l’ensemble malgré les difficultés
Le constat qui se dégage du compte rendu effectué par les entreprises est que plusieurs équipes sont mobilisées, les travaux avancent convenablement de manière générale, des difficultés d’approvisionnement en carburant sont relevées quelques fois, des difficultés d’accès aux sites pour ce qui est des zones où l’insécurité constitue un problème et plusieurs décomptes restent en attente de payement. Le Mintp a instruit pour la route Ebolowa-Ambam-Kye Ossi, l’exécution des travaux confortatifs, avec une budgétisation conséquente. Dans l’ensemble, il ressort qu’en dépit des difficultés relevées, les travaux doivent s’exécuter conformément aux contrats en cours. Le Mintp a encouragé celles des entreprises qui se déploient sur le terrain pour relever le niveau de services de certaines routes.
Etat des lieux des travaux en cours
Sur la route Yaoundé-pont de Ndoupe-Pont sur la Dibamba, les travaux sont réalisés à 11,20% et une première intervention a permis d’éliminer tous les points critiques le long du linéaire et les travaux actuels concernent le cantonnage et le traitement des zones critiques entre Edéa et Dibamba. L’on note que ce déploiement de l’entreprise s’effectue sans payement de son avance de démarrage et que dans la perspective, il est envisagé une amélioration du rendement de l’entreprise.
Sur la route Bekoko-Loum-Nkongsamba-pont du Nkam-Bafang-Bandja-Bandjoun, les travaux réalisés sont estimés à 35% et l’entreprise, en sus des interventions entamées, il y a un mois, se déploie sur la section Bafang-Bandja, dans l’attente du paiement de son décompte d’avance de démarrage. Les travaux d’entretien de la route Bamenda-Bafut-Wum dans le Nord-ouest, sur un linéaire de 80 km sont pour leur part exécutés à 54,28% et les Ets Wallang Richard sont confrontés à plusieurs contraintes, dont celle sécuritaire. Pour l’année 2025, une provision de plus d’un millions de dollars US (647 978 341 millions de FCA) est prévue.
Les travaux sur la route Yaoundé-Ayos-Bonis s’exécutent quant à eux sur trois sections, y compris la section urbaine. Les travaux réalisés à date sont estimés à 11% et l’entreprise prévoit d’accentuer sa mobilisation dès le mois de janvier 2025. La mobilisation de l’entreprise CETRA BTP a été évoquée sur l’axe Boumnyebel-Eseka-Lolodorf long de 88,11 km. Il ressort à cet effet que l’entreprise reste en attente du payement de son avance de démarrage pour son déploiement.
Alors que sur la route Yokadouma-Bangue-Moloundou, les prestations sont réalisées à 76% pour la phase 1 et l’entreprise NB SERA est confrontée à des difficultés d’approvisionnement en carburant. Les travaux d’entretien de la phase 1 de la route Manki II-Mantoum-Massangam-Malanden-Foumbot sur un linéaire de 123 km sont achevés et réceptionnés. Pour la phase 2 qui doit s’exécuter en 2025, une allocation de plus de 1,1 million de dollars US 5697 184 346 FCFA) est prévue.