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Cobalt : comment la RDC tente de stabiliser les prix avec la suspension des exportations

Avec des réserves estimées à 170 000 tonnes de cobalt en 2023, le premier producteur mondial, la République démocratique du Congo a stoppé ses exportations pour quatre mois. Cette décision pourrait avoir un impact sur le marché mondial de la transformation de cette matière première.

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Du mouvement sur le marché mondial du cobalt. La République démocratique du Congo (RDC) a suspendu ses exportations de cobalt pour quatre mois. Selon l’Autorité de régulation et de contrôle du marché du ministère des Mines de la RDC, cette mesure vise à maîtriser l’excédent sur le marché international. Lequel excédent a entraîné une baisse des prix de cette matière première sur le marché. Depuis le début de l’année 2025, les transactions sur un Contrat de différence (CFD) qui suivent le marché de référence de cette matière première indiquent que le cobalt a baissé de 2 750 USD/T, soit 11,32 %. Ces données ont été rendues publiques par Trading Economics. Le niveau record du cobalt a été atteint en mars 2018. Il était de 95250,00 USD.

L’offre mondiale de cobalt est passée de 145 000 tonnes entre 2018 et 2020 à 230 000 tonnes en 2023, soit une augmentation de 58%, selon l’Institut d’études géologiques des États-Unis, repris par Minéral Info. Les deux pays à l’origine de cette envolée, la RDC et l’Indonésie. La production congolaise de cobalt est passée de 104 000 tonnes en 2018 à 170 000 tonnes en 2023, soit une augmentation de 63%. Dans le détail, la RDC représente 74% de la production mondiale. Elle est passée de 70% en 2018 à 74% en 2023.

La Chine, leader mondial dans la transformation du cobalt congolais

Six acteurs représentent environ 80% de la production du pays. L’entreprise suisse Glencore compte pour 25% de la production congolaise. De son côté, le géant chinois CMOC se positionne comme le deuxième producteur avec 15% du total congolais. Il exploite le gisement de Tenke Fungurume. Selon Minéral Info, CMOC serait devenu en 2023, le premier producteur de cobalt de la RDC grâce à la mise en production du gisement de Kisanfu. Le groupe kazakh Eurasian Resources Group (ERG), qui exploite la mine de Kakanda et contribue à environ 10% de la production congolaise. De son côté, l’entreprise nationale Gécamines, détenue à 100% par l’État congolais participe à l’exploitation des sites miniers en consortium avec des acteurs internationaux.

Malgré son statut de leader mondial de la production de cobalt, la RDC peine à donner de la valeur à sa matière première. C’est sans doute pour cette raison que l’essentiel de la production du pays est acheminé vers la Chine. L’Empire du milieu arrive en première place des pays qui raffinent le cobalt congolais, avec plus de la moitié des stocks en 2016. En 2024, la Chine a importé 80 % de la production de cobalt en RDC. En 2022, la Chine a raffiné 140 000 tonnes de cobalt, tandis que le reste du monde transforme 40 000 tonnes, selon Le Grand Continent. Cette capacité de transformation confère à Pékin 77 % des parts de la capacité de raffinage de cobalt au monde.

Les enjeux autour de la transformation

« L’or bleu » représente un enjeu important dans l’industrie automobile et bien d’autres secteurs. D’après le Cobalt Institute, la demande mondiale pourrait atteindre 388 000 tonnes d’ici 2030. La demande dans le secteur des batteries des véhicules électriques pourrait progresser jusqu’à 98 000 tonnes, soit 65%. 15% de cette production sera dédiée aux batteries des équipements électroniques (41 000 t). Les mêmes prévisions indiquent que 5% (57 000 t) iraient vers les superalliages et les 15% restants seront alloués aux autres applications (19 000 t).

La Chine est un géant mondial de l’industrie des batteries électriques, de l’industrie automobile, de la téléphonie, etc. Le cobalt est incontournable dans la production de bon nombre de ces produits. Avec les 3/4 de l’extraction mondiale, la RDC reste le pourvoyeur majeur de ce minerai critique qui alimente les industries étrangères.

Selon le rapport Mordor intelligence sur l’« Analyse de la taille et de la part du marché chinois des batteries pour véhicules électriques : tendances et prévisions de croissance jusqu’en 2029 », la taille du marché chinois des batteries pour véhicules électriques est estimée à 54,59 milliards USD en 2024. Ce marché devrait atteindre 69,19 milliards USD d’ici 2029, avec un Taux de croissance annuel composé (TCAC) de 4,85 % au cours de la période de prévision (2024-2029). L’arrêt des exportations du cobalt par la RDC se pose donc comme le « facteur x » dans l’ascension de l’industrie des grandes puissances. 

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