Le Salon International de l’Agriculture (SIA) 2025 se tient à Paris Expo depuis, le 22 février 2025, et ce jusqu’au 2 mars prochain. Le pavillon africain est l’un des points forts de cet évènement. Il accueille des exposants de divers pays africains, chacun présentant une gamme de produits agricoles, allant des cultures traditionnelles, aux innovations modernes. La Côte d’Ivoire, qui ne manque quasiment jamais ce rendez-vous autour de l’agriculture, a bien garni son stand avec des couleurs. Même si la Côte d’Ivoire est connue pour son café et son cacao, elle entend faire connaître d’autres produits tels que le coton et l’anacarde et inciter la diaspora à investir dans ces filières. En effet, pour sa première présence au Salon, le Conseil du coton et de l’anacarde (CCA), le régulateur de ce secteur en Côte d’Ivoire affiche les ambitions et le potentiel sous exploité de ces deux produits.
Le cajou et le coton sont aujourd’hui des produits qui retrouvent leur place de choix dans l’économie ivoirienne et montrent les atouts dont regorge l’agriculture ivoirienne pour faire de la Côte d’Ivoire, un modèle économique et agricole pour la sous-région, mais aussi, pour l’Afrique. Dans ce pays, la noix brute de cajou est vendue à 0,67 USD (425 FCfa) le kilogramme. Pour la campagne 2023-2024, la Côte d’Ivoire a enregistré une production de 347 922 tonnes de coton, contre 236 186 tonnes en 2022-2023, soit une augmentation conséquente. Ce qui démontre suffisamment la vitalité du secteur. Pour le directeur général du CCA, Mamadou Berté, la nouvelle vision des autorités ivoiriennes est de promouvoir des champions nationaux dans tous les domaines de l’économie et le CCA entend jouer pleinement son rôle en accordant une place de choix aux potentiels aux investisseurs dans ce secteur.
« Agir pour une transformation structurelle des filières coton et anacarde en Côte d’Ivoire »
La présence du Conseil du coton et de l’anacarde au SIA n’est qu’une étape dans le programme ambitieux que compte déployer la direction générale pour redorer le blason d’une filière qui transformera d’ici 2030, environ 50% de la production nationale de cajou grâce aux actions déjà initiées par le Conseil. Le mercredi 26 février 2025, le Conseil a offert une conférence portant sur les mesures d’organisation et de développement des filières du coton et de l’anacarde dans le cadre des activités du Salon. Karim Berté, directeur de la transformation au sein du CCA a exposé sur le thème : « agir pour une transformation structurelle des filières coton et anacarde en Côte d’Ivoire » face à des professionnels internationaux de l’agriculture. Il a présenté les mesures incitatives complémentaires au code des investissements, liées à la transformation locale de l’anacarde et du coton. Il a notamment souligné que depuis 2014, il a été mis en œuvre un programme qui a apporté des acquis directs aux acteurs dans la transformation de l’anacarde en facilitant l’accès à des financements.
Des zones agro industrielles pour transformer le coton et l’anacarde
Notons qu’en Côte d’Ivoire, trois nouvelles zones industrielles ont été développées et vont être aménagées pour servir de bassin industriel pour les entreprises qui veulent investir dans l’anacarde et le coton, apprend-on de notre confrère, Abidjan.net. L’industrialisation de la filière est la priorité du gouvernement et la nouvelle direction du CCA entant en faire une réalité en attirant grâce à une stratégie ambitieuse, tous les potentiels investisseurs. D’après Karim Berté, pour atteindre l’objectif de transformation de 50% de noix de cajou d’ici 2030, il est essentiel d’augmenter la capacité nominale de transformation déjà installée, qui était d’environ 300 000 tonnes en 2022.
A noter que la Cote d’Ivoire est le premier producteur mondial de noix de cajou, avec 1,25 million de tonnes en 2023. Si le directeur de la transformation du Conseil du coton et de l’anacarde n’a pas donné exactement les besoins en financements pour les deux filières, il a indiqué les ambitions de la Côte d’Ivoire à faire de la ville de Bouaké et sa région, la zone du développement textile ivoirien, et de Yamoussoukro, Séguéla, Korhogo et Bondoukou, des zones agro-industrielles anacarde.
Le Salon International de l’Agriculture à Paris, inauguré, le 22 février 2025 par le président français, Emmanuel Macron est une occasion de découvrir les richesses de l’agriculture française et internationale, rencontrer les professionnels du secteur pour partager les expériences du monde agricole. Le programme du Salon inclut des conférences, des ateliers interactifs, des démonstrations mettant en avant les innovations technologiques et les pratiques durables qui façonnent l’avenir de l’agriculture. Plusieurs pays africains y sont représentés pour exposer leurs produits, à l’instar du Maroc, du Cameroun, du Soudan, du Ghana, de Madagascar, de Tanzanie, du Kenya et du Nigeria, entre autres.