La première édition des Rencontres économiques du Cameroun se déroule du 26 au 27 février à Yaoundé. Célestin Tawamba, le président du GECAM et son équipe ont réussi le pari de réunir les plus grands décideurs économiques du Cameroun, tout comme d’ailleurs, à la rencontre du gouvernement. Ce, dans une nouvelle plateforme qui se veut le catalyseur du dialogue économique entre le secteur privé et public. Parmi plus de 300 dirigeants d’entreprises et d’investisseurs du Cameroun, d’Afrique et des partenaires internationaux au Cameroun présents à cet événement, il y a Tony Elumelu. Invité spécial à cet événement, l’homme d’affaires nigérian, économiste et fondateur de la banque panafricaine United Bank of Africa, dans sa prise de parole à l’ouverture de cette rencontre, a indiqué que pour un meilleur relèvement de l’économie camerounaise, l’Etat devrait créer des conditions favorables pour faire la promotion des entreprises. Entre autres suggestions faites par l’homme d’affaires nigérian, il y a le développement des infrastructures. Selon lui, « aucune économie ne peut se développer sans infrastructures ». Egalement Tony Elumelu milite pour la mise en place des politiques efficaces pour l’autonomisation des jeunes. Car, estime-t-il, la fuite des cerveaux est devenue un problème majeur pour de nombreux pays africains, dont le Cameroun.
Célébrer les entreprises
Cette vision de développement économique de Tony Elumelu est amplement partagée par Célestin Tawamba, pour qui, « l’Etat ne doit pas avoir honte d’avoir des champions, l’État ne doit pas avoir honte d’avoir des entreprises qui sont fortes. Ce sont elles qui créent la croissance et emploient », a-t-il confié à la presse. Au cours de cet événement placé sous le thème « Relance de l’économie camerounaise dans le contexte de l’économie mondiale : Quelles sont les clés », il y a au programme des ateliers thématiques de haut niveau, dont les discussions portent sur des solutions concrètes pour renforcer la compétitivité des entreprises, favoriser l’investissement et assurer une croissance durable de celles-ci.
« Les ateliers qui vont se tenir apporteront des réponses. Sur le plan structurel par exemple, il faut des réformes économiques dans lesquelles tout le monde se reconnaît. Telle que la vision des petites enseignes qui demandent à être revue, compte tenu de tous les bouleversements qu’il y a eu dans le monde. Lorsque vous faites une vision cinq ans avant et après, en cours de route, il y a un certain nombre d’effets, de crises, nous devons pouvoir revoir notre stratégie. Nous souhaitons que ces rencontres soient un nouveau départ pour les partenariats avec les pouvoirs publics, avec les partenaires au développement. Que ce soit le lieu où on fait la promotion des champions, des jeunes entrepreneurs ; qu’on donne l’espoir aux jeunes Camerounais, et qu’on dise aux gens que la route du Canada, c’est peut-être bien, mais ce n’est pas la meilleure. Le mieux, c’est rester chez vous, c’est mettre à profit vos compétences », a indiqué le président du Gecam.
« Les Rencontres économiques du Cameroun ne remplacent pas le Cameroon business forum »
Notons qu’avant l’arrivée des Rencontres économiques du Cameroun, l’Etat camerounais organisait déjà un évènement similaire, notamment le Cameroon business forum. L’instauration d’un nouvel événement visant à ressembler le gratin du monde des affaires au Cameroun, est la matérialisation d’un des objectifs fixés par l’équipe dirigeante actuelle au Gecam, en fonction depuis près d’un an. En effet, lors de son discours d’ouverture du premier Conseil du Gecam, le président Célestin Tawamba avait annoncé l’organisation d’un événement annuel réunissant le patronat et les autorités publiques, dans la capitale, Yaoundé. Cependant, « les rencontres économiques du Cameroun ne remplacent pas le Cameroon business forum. Les deux doivent être complémentaires », a souligné le Premier ministre camerounais, Joseph Dion Ngute, qui a présidé la cérémonie officielle d’ouverture de ces Rencontres économiques du Cameroun, le 26 février 2025 à Yaoundé.
En rappel, les Rencontres économiques du Cameroun arrivent dans un contexte où le pays vise un taux de croissance de 8 % du PIB d’ici 2030, tel que planifié dans sa Stratégie nationale de Développement (SND30). Pour atteindre cet objectif, le Cameroun prévoit une croissance de 4,1 % en 2025, après 3,8 % en 2024. Le Fonds monétaire international (FMI), dans son Rapport sur les perspectives économiques régionales publiées en novembre dernier, est d’ailleurs très optimiste, et prévoit pour le Cameroun, une croissance économique de 4,2 %, la plus élevée des six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).