voitures

Afrique centrale : chute de 98% à la BVMAC au 1er trimestre 2025

La Bourse des Valeurs Mobilières de l’Afrique Centrale (BVMAC), a enregistré une chute vertigineuse de 98 % de la valeur de ses échanges, au 1er trimestre 2025, selon le bulletin de la côte trimestriel. L'indice de la BVMAC-AS, indicateur de la performance globale du marché, a affiché une variation moyenne négative de -6,91% par rapport au 1er trimestre 2024. Un signal d’alarme, mais aussi, un appel à la réforme pour une place boursière qui tarde à remplir son rôle moteur dans le financement des économies de la CEMAC.

4 Min Lecture
BVMAC

Selon les chiffres officiels publiés par la Commission de Surveillance du Marché Financier de l’Afrique Centrale (COSUMAF), la BVMAC n’a enregistré que 1,7 million de dollars US (1,02 milliard FCFA) de volume d’échanges au 1er trimestre 2025, contre plus de 72 millions de dollars US (47 milliards FCFA) au dernier trimestre 2024. Cette baisse de plus de 98% est principalement due au manque de nouveaux produits cotés, et à la faiblesse de la liquidité sur le marché secondaire (actions). Avec notamment, des transactions quasi nulles en dehors de SAFACAM et SCG-Ré, très faible diversification de titres (moins de 10 entreprises cotées) et faible participation des particuliers moins de 2% des investisseurs.

Malgré la chute, quelques entreprises comme SAFACAM (Société Africaine Forestière et Agricole du Cameroun) et SCG-Ré (Société Commerciale Gabonaise de Réassurance) ont réalisé d’importantes opérations SAFACAM : 441 890 dollars US (256 millions FCFA) de transactions en février 2025, SCG-Ré : plus de 690 453 dollars US (400 millions FCFA) sur la même période. Parmi les sociétés de bourse les plus actives, Financia Capital se distingue avec un volume échangé de 91 312 dollars US (52,9 millions FCFA) répartis sur 27 transactions, suivie par Elite Capital Securities, qui a réalisé 66 974 dollars US (38,8 millions FCFA) pour 31 opérations. Sur les 25 sociétés de bourse agréées, seules 12 ont effectivement participé aux échanges, les autres n’ayant enregistré aucune transaction durant la période.

Du côté des fonds d’investissement, certaines performances ont retenu l’attention. Le fonds Enko Capital Palmarès a affiché un rendement de +14,2%, tandis que le FCP ABD Komo a enregistré une hausse solide de +12,6%. En revanche, la plupart des organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) ont connu des progressions trimestrielles plus modestes, oscillant entre +0,97% et +2,32%, reflétant une gestion prudente dans un contexte économique incertain.

Causes structurelles de l’atonie et potentiel inexploité : un marché de 55 millions d’habitants

Plusieurs facteurs expliquent la stagnation persistante de la BVMAC : trop peu d’introductions en bourse : seules 5 à 6 introductions ont eu lieu en 5 ans, fiscalité peu incitative : absence de mesures fiscales fortes pour les investisseurs en bourse et communication institutionnelle faible. La BVMAC couvre six pays de la CEMAC avec une population combinée de plus de 55 millions d’habitants et un PIB régional de plus de 90 milliards USD. Pourtant : Moins de 0,3% de la population investit en bourse ; le ratio capitalisation boursière/PIB est inférieur à 1,5%, contre 30% en Afrique du Sud …

Pour les investisseurs audacieux, la morosité actuelle est une fenêtre d’entrée à faible coût. Les perspectives à moyen terme, notamment avec les réformes prévues et la stabilité macroéconomique relative de la CEMAC permettent d’envisager des rendements attractifs à condition de miser sur le long terme et sur les bonnes valeurs.

Pour en savoir plus...

Suivez-nous sur nos chaînes   chaîne Telegram Invest-Timechaîne WhatsApp Invest-Time

Partagez cet article