Les importations massives de ces produits par les Africains, selon la Chambre de commerce et de l’industrie de Dubaï, font croitre de deux chiffres chaque année le volume des échanges commerciaux entre Dubaï et l’Afrique.
Mais, bien au-delà de ces marchandises aux prix imbattables, qui écument les étals des marchés africains, ou encore des opportunités d’emplois qu’offre aux Africains la cité émiratie des affaires, de nombreux experts soutiennent que les Africains gagneraient à inverser la tendance actuelle du business avec les Emirats arabes unis et les autres pays du Moyen-Orient, à l’instar de l’Arabie Saoudite.
Il s’agit désormais, précisent les tenants de cette thèse, non pas de doper les importations depuis Dubaï, mais d’attirer les investissements directs des pays du Moyen-Orient vers le continent noir, en s’appuyant sur le désir actuel des dirigeants de ces pays de diversifier leur tissu économique, en se démarquant progressivement de la stratégie désormais caduque du tout-pétrole.
Nous sommes face à la région qui a la plus forte croissance du monde. Six des dix économies à la croissance la plus rapide sont juste à côté de nous, en Afrique,
indiquait par exemple Hamad Buamim, directeur de la Chambre de commerce et de l’industrie de Dubaï, révélant ainsi les bonnes dispositions des opérateurs économiques émiratis à investir en Afrique.
Les Moyen- Orientaux veulent ce qu’il y a de mieux. Les cadres locaux sont nombreux à déplorer que les étrangers qui leur offrent des services en simplifient ou dépouillent le contenu par rapport à ce qu’ils proposent en Occident, au lieu d’adapter l’offre aux besoins locaux,
prévenait cependant Philip Anderson, un universitaire ayant une bonne connaissance du Moyen-Orient.
En Arabie saoudite, l’heure est également à l’offensive sur l’Afrique. Lors du Global Business Forum on Africa, organisé en mars 2017, les dirigeants de ce pays n’ont pas caché leur intention d’utiliser les réserves du fonds souverain, qui avoisinaient alors les 2000 milliards de dollars, pour rechercher des opportunités d’investissements rentables sur le continent africain. En juillet de la même année, Djeddah annonçait qu’il s’appuiera sur le Fonds saoudien pour le développement (FSD), afin d’injecter 10 milliards de dollars dans l’économie sud-africaine.
Autant d’initiatives qui sont des opportunités à saisir pour les opérateurs économiques africains, en dépit de la barrière de la religion, qui s’érige généralement entre les investisseurs moyen-orientaux et de potentiels partenaires étrangers.