Les Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) sont programmées du 22 mai au 26 mai 2023 dans la station balnéaire de Charm el-Cheikh en Égypte, selon une annonce publiée sur le site internet de la Banque. Mobiliser les financements du secteur privé en faveur du climat et de la croissance verte en Afrique est le thème approuvé pour les assemblées, qui couvrent à la fois la 58e Assemblée annuelle de la Banque africaine de développement et la 49e réunion du Fonds africain de développement.
Un thème venu à propos, eu égard aux données disponibles fournies dans la note conceptuelle de l’évènement publiée sur le site internet de la BAD, qui font état de 131 catastrophes liées à des conditions météorologiques extrêmes et au changement climatique enregistrées sur le continent en 2020 et 2021, dont 99 inondations, 16 tempêtes, 14 sécheresses et 2 incendies de forêt. « En particulier, le nombre d’inondations en Afrique a été multiplié par cinq, depuis les années 90 », apprend-on.
La BAD estime que l’Afrique a perdu, chaque année, quelque 5 à 15 % de la croissance de son PIB par habitant, entre 1986 et 2015, en raison des risques liés au changement climatique. Et selon les projections de la Banque, les perspectives ne sont guère meilleures, « en l’absence de politiques solides en matière de changement climatique, les projections montrent que l’Afrique pourrait perdre entre 2 % et 12 % de son PIB à l’horizon 2100, selon les scénarios de réchauffement climatique, contre moins de 1 % pour les États-Unis, l’Union européenne et le Royaume-Uni, ou entre 1 % et 5 % pour la Chine », alerte la BAD.
La lutte contre le changement climatique et la promotion d’une transition verte sont donc fondamentales pour le développement durable de l’Afrique. Mais cela nécessitera la mobilisation de ressources importantes. Sur la période 2020-2030, entre 1 300 et 1 600 milliards d’USD sont nécessaires, pour mettre en œuvre l’action climatique de l’Afrique.
La BAD note que par rapport aux flux de financement climatique reçus chaque année par l’Afrique, un déficit de financement climatique pouvant atteindre 127,2 milliards USD par an subsistera jusqu’en 2030, si ces tendances se maintiennent :
Avec la promesse non matérialisée de mobiliser et de fournir 100 milliards d’USD de financement climatique par les pays développés, et les contraintes budgétaires lourdes dans la plupart des pays africains davantage exacerbées par la pandémie de COVID-19 et l’invasion en cours de l’Ukraine par la Russie, d’autres sources de financement sont nécessaires pour le changement climatique et la croissance verte,
plaide la Banque.
Le rendez-vous de Charm el-Cheikh en Égypte est le plus important du Groupe de la Banque qui réunit chaque année environ 3 000 participants, dont les principaux responsables des organismes de développement bilatéraux et multilatéraux, les universitaires de renom et les représentants des organisations non gouvernementales, de la société civile et du secteur privé. Il permet à l’institution de faire le point, avec ses actionnaires, sur les progrès réalisés au cours de l’année écoulée.