Mitwa Ng’ambi, CEO de MTN Cameroon l’annonce dans un communiqué adressé aux clients dimanche soir, 7 mai 2023 :
Nous allons accélérer notre plan d’investissement pour l’année 2023 qui a déjà été communiqué à l’Agence de régulation des télécommunications et au ministère des Postes et Télécommunications. Ceci, afin de parachever la modernisation en cours de notre réseau en vue de vous offrir une meilleure qualité d’expérience,
promet la patronne de MTN Cameroon, en guise de première prise officielle de parole depuis la campagne de boycott lancée par des consommateurs des services de communications électroniques au Cameroun en vue d’obtenir une réduction des tarifs et une amélioration de la qualité de service.
Même engagement pris aussi par le Directeur général de Orange Cameroun, Patrick Benon, ce lundi 8 mai dans un communiqué largement diffusé sur les réseaux sociaux :
Notre plan d’investissement pour l’année 2023, qui a déjà été communiqué à l’Agence de régulation des télécommunications et au ministère des Postes et Télécommunications connaîtra une accélération. Ceci en vue de vous offrir une expérience de meilleure qualité,
assure le Directeur général de Orange Cameroun.
Ces promesses d’accélération de plan d’investissement, annoncées, il faut le dire, depuis la fin d’année 2022, font suite à la concertation sur l’amélioration de la qualité de service au Cameroun et la protection du consommateur tenue en date du 27 avril dernier à Yaoundé, à la demande pressante du ministre des Postes et des Télécommunications, Minette Libom Li Likeng à laquelle prenaient part le régulateur et les opérateurs concessionnaires. Une concertation convoquée dans l’urgence d’un contexte de grogne des consommateurs où les opérateurs concessionnaires avaient dû s’expliquer sur les mesures prises à leur niveau, pour améliorer la couverture réseau, la tarification et surtout l’investissement, conformément à leurs cahiers de charges.
Les plaintes au quotidien des consommateurs grandissent et portent sur la dégradation de la qualité des services, avec entre autres griefs la médiocrité technique de l’offre lnternet ; les difficultés à émettre des appels téléphoniques (problème d’interconnexion, le temps de latence, le nombre de tentatives, etc.) ; les publicités mensongères et indésirées ; et l’absence de transparence dans la fixation des tarifs adressés aux consommateurs.
S’il est vrai que d’autres facteurs exogènes échappent au contrôle des opérateurs engendrant une mauvaise qualité des services, notamment : les coupures d’énergie, les coupures de la fibre optique due aux travaux de génie civil et des actes de vandalisme, il faut toutefois rappeler que les cahiers de charges joints aux conventions de concession obligent les opérateurs à fournir aux consommateurs des services de communications électroniques de qualité et leur recommande le respect des engagements d’investissements dans le secteur pour une disponibilité du service et l’innovation technologique.
Or des missions d’audit effectuées en 2022 par l’Agence de régulation des télécommunications ont dévoilé de très faibles niveaux de performances et débouché sur des recommandations forçant les opérateurs à soumettre au régulateur un plan d’investissements assorti d’un calendrier précis sur les mesures à prendre pour améliorer la qualité de service.
L’année 2022 s’achèvera même sur des engagements pris en date du 13 décembre par l’ensemble des opérateurs de services de communications électroniques, pour améliorer l’expérience du consommateur. Des engagements portant sur l’augmentation des investissements à réaliser au cours de l’année 2023 pour un montant total de 156 milliards de FCFA, une plus grande mutualisation des infrastructures et une meilleure gestion de la fibre optique.
Comme Invest-Time l’indiquait dans une publication précédente le 26 avril dernier, les réseaux des opérateurs ne sont cependant pas responsables de tout, loin s’en faut. Ils ne sont qu’un maillon de la chaîne de valeur nécessaire à l’amélioration durable de la qualité de service des communications électroniques au Cameroun. La mobilisation multisectorielle des moyens et le soutien des autorités camerounaises sont incontournables.