Le numérique est important pour aller plus vite, pour réduire les distances, et pour faire en sorte d’améliorer la gouvernance.
C’est pourquoi la République de Côte d’Ivoire ambitionne une gestion optimum du numérique pour améliorer la gestion du service public et avoir des gains de productivité.
Le Projet d’appui au renforcement de l’administration électronique s’inscrit ainsi dans la vision du gouvernement d’utiliser les TIC comme levier de la modernisation de l’administration afin que celle-ci accompagne le développement d’une économie numérique.
Mercredi 5 juillet 2023 à Abidjan, le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement a donné son feu vert à l’octroi d’un prêt de 75 millions d’euros à la Côte d’Ivoire, pour renforcer la digitalisation des procédures administratives.
A côté de la BAD qui participe au financement du Projet d’appui au renforcement de l’administration électronique avec un prêt de 75 millions d’euros (68 % du coût total du projet) ; la coopération allemande y contribue à hauteur de 20 millions d’euros (18 %) et le gouvernement ivoirien pour 16,05 millions d’euros (14%).
Retombées du projet
Selon un communiqué de la BAD publié le 10 juillet 2023 sur son site internet :
le projet vise à améliorer la gouvernance, la qualité et la couverture des services publics offerts aux citoyens grâce à la digitalisation des procédures administratives. Plus spécifiquement, le projet entend renforcer la productivité de l’administration ivoirienne en réduisant les coûts et les délais de transactions des opérations administratives au profit des usagers (individus, entreprises et administration elle-même qu’elle soit centrale, déconcentrée ou locale).
Les retombées de ce projet sont attendues au moins à trois niveaux.
Il va permettre à la Côte d’Ivoire de se doter d’un Data center aux normes internationales et d’un centre d’opérations de sécurité couplé avec une infrastructure à clé publique pour le stockage, le traitement et le partage sécurisé des données publiques.
Secundo, ces infrastructures vont s’accompagner de la mise en place d’une plateforme d’interopérabilité et d’échange de données, d’e-participation et d’OpenGov (gouvernement ouvert), qui permettront d’élargir l’offre actuelle de services administratifs en ligne.
Enfin, le projet va permettre d’améliorer l’ensemble de l’écosystème numérique, grâce au renforcement du cadre règlementaire via la conduite de plusieurs études sectorielles, l’amélioration des dispositifs de protection de la vie privée, l’appui à la formation et à l’innovation, ainsi que la mise en place d’un Observatoire national du développement numérique.
Capacité à innover
L’objectif est de fournir aux usagers des services publics un accès numérique dématérialisé aux services et données de l’État de Côte d’Ivoire.
Ce qui leur permettra de profiter de la qualité, de l’accessibilité et de la transparence dans leurs interactions avec l’administration publique,
précise le communiqué de la BAD. En outre, les administrations elles-mêmes vont bénéficier de services numériques pour faciliter l’exécution, l’exploitation et la mutualisation des ressources informatiques afin d’améliorer l’agilité, la performance et la capacité à innover.
Quant aux agents publics, ils bénéficieront d’un environnement de travail et d’outils numériques à même d’améliorer leur confort et leur efficacité au travail, ce qui devrait booster leur productivité.
La transformation numérique des pays africains n’est donc pas une fin en soi mais représente un levier important pour leur développement économique qui se traduit par la croissance économique, la création d’emploi, le développement de compétences et le développement de nouvelles opportunités commerciales, comme le souligne l’article de l’agence ecofin portant sur le financement de la transformation numérique en Afrique.
Une étude publiée par l’Union internationale des télécommunications a par exemple démontré qu’une hausse de 10% de la pénétration d’internet haut-débit mobile en Afrique engendrait une hausse moyenne de 2.5% du PIB/habitant.
La disponibilité de réseaux mobiles permettrait dans certains cas le développement de nouveaux marchés et services : en Afrique du Sud, une étude a démontré que la couverture d’une région du pays par un réseau mobile a entrainé une augmentation significative du taux d’emploi.
Au Kenya et en Tanzanie, le lancement de services financiers et de micro-paiements via mobile a permis la diminution du prix des services bancaires et du nombre de personnes « non bancarisées » dans ces pays.
Au Ghana et au Cap Vert, l’introduction d’applications de santé mobiles (m-health) a eu comme conséquence un accès plus facile et abordable à des services de santé de meilleure qualité.