Au terme de l’Assemblée générale des actionnaires du Fonds Africa50, tenue début juillet dernier à Lomé (Togo), 17 actionnaires africains constitués de fonds souverains, d’institutions de financement du développement, de banques, de fonds de pension, de gestionnaires d’actifs et agences de retraite, etc., ont signé des contrats de souscription et des lettres d’intention de débloquer un montant cumulé de 500 millions de dollars pour le financement de projets dans les secteurs des télécommunications, les transports, l’eau, les énergies, etc. sur le continent.
Derrière ce succès sans précédent, Alain Ebobissé, Directeur général de ce fonds dédié au financement des infrastructures en Afrique. Le président de la BAD et président du conseil d’administration d’Africa50, Akinwumi Adesina, a salué un événement « impressionnant », « une première pour l’Afrique »,
que 17 institutions africaines prennent part à une initiative aussi transformatrice pour investir dans un fonds africain pour les infrastructures.
Le Camerounais qui avait remplacé en 2016 le Sénégalais Alassane Bâ à la tête d’Africa50, peut se frotter les mains après une telle opération contenue parmi les actions phares de sa feuille de route.
De quoi rassurer le conseil d’administration qui lui avait renouvelé sa confiance en le reconduisant à l’unanimité à la direction générale pour un second mandat de 5 ans, en juillet 2021.
Depuis sa nomination en 2016 et tout au long des années de formation de l’entreprise, Alain a été un atout considérable pour Africa50, apportant sa vaste expérience mondiale et son expertise dans le développement d’infrastructures pour façonner les bases solides qui sous-tendent le succès présent et futur d’Africa50. Son leadership a contribué à faire d’Africa50 une entité pleinement opérationnelle avec une équipe de cadres et de professionnels hautement qualifiés, une structure de gouvernance solide, une culture axée sur les résultats et un solide portefeuille d’investissements, qui ont un impact et des rendements attrayants. Je félicite Alain et l’équipe pour les résultats obtenus jusque -là. Nous avons hâte de poursuivre notre parcours de croissance pendant le deuxième mandat d’Alain en tant que DG,
avait déclaré Akinwumi Adesina.
Les 500 millions de dollars qui sont en train d’être levés devraient permettre à Africa50 de grossir son portefeuille de projets sur le continent. Jusque-là, ce fonds participe au financement des travaux de construction des lignes de transport d’électricité Lessos-Loosuk de 400 kV et Kisumu-Musaga de 220 kV au Kenya, projet réalisé sous le modèle d’un partenariat public-privé (PPP) avec Power Grid Corporation of India Limited (Powergrid).
Il détient également 15% des parts dans Nachtigal Hydro Power Company (NHPC), société créée en 2016 par le gouvernement du Cameroun et ses partenaires dont Electricité de France (EDF) avec pour mission la conception, le financement, la construction, l’exploitation et la maintenance de l’aménagement hydroélectrique de Nachtigal et des ouvrages associés, dans le Centre du pays.
Cette infrastructure dont la mise en service partielle est attendue fin 2023 aura une capacité installée de 420 MW et augmentera, à terme, l’offre énergétique du Cameroun de 30%.
Étape décisive
Africa50 participe également dans le financement des travaux de construction de la centrale thermique à cycle combiné de Malicounda, au Sénégal ; ainsi que dans les projets solaires de Scatec en Égypte. Il s’agit d’un portefeuille de six centrales solaires de grande taille produisant au total 400 MW CC, construites dans le cadre de la Phase 2 du programme égyptien de tarif de subventionnement (FiT).
Ce fonds panafricain détient également 17% d’actifs dans la centrale solaire de Ségou, au Mali. Au total, Africa50 a participé au financement de 21 projets à travers 22 pays du continent au cours des 6 dernières années.
Ce fonds semble passer à une étape décisive de son déploiement et a l’avantage que ses ambitions croisent celles d’un certain nombre de structures de financement sur le continent, à savoir contribuer significativement à la croissance économique et au développement de l’Afrique, en investissant de manière rentable, responsable et durable dans les infrastructures.
Selon les experts, les besoins annuels en financements pour les projets infrastructurels en Afrique se situent entre 60 et 108 milliards de dollars. Le challenge reste donc entier pour Africa50 dont le rôle est justement de trouver ces moyens, et son Directeur général.
Alain Ebobissé qui est un expert de haut niveau du secteur des infrastructures et qui est passé, notamment, par la Société financière internationale (SFI), a les ressources pour aller chercher ces financements.
C’est un homme très engagé dans tout ce qu’il entreprend. En outre, il a une excellente vision à long terme des affaires susceptibles d’aboutir,
estime Ibrahim Togola, président d’Africa Power 1 (Mali), cité par Jeune Afrique. Agé de 55 ans, Alain Ebobissé est expert en gestion des projets, diplômé de l’International School for Management Development (IMD) de Lausanne, en Suisse.