Le Fonds Africa50, créé lors des Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (Bad) de 2013 à Marrakech (Maroc), dans le but de doter l’Afrique d’un mécanisme de financement innovant « permettant d’accroître la mobilisation de ressources à grande échelle et d’attirer des financements privés pour résorber le déficit en infrastructures du continent africain », vient de franchir une étape sans précédent en mobilisant 500 millions de dollars auprès d’un parterre d’investisseurs issus des 4 coins du globe.
Au terme de l’assemblée générale des actionnaires de ce Fonds, tenue début juillet à Lomé (Togo), 17 actionnaires africains constitués de fonds souverains, d’institutions de financement du développement, de banques, de fonds de pension, de gestionnaires d’actifs et agences de retraite, etc., ont signé des contrats de souscription et des lettres d’intention d’investir ce montant pour le financement de projets dans les secteurs des télécommunications, les transports, l’eau, les énergies, etc.
Ceci est impressionnant et c’est une première pour l’Afrique. Il est remarquable et sans précédent que 17 institutions africaines prennent part à une initiative aussi transformatrice pour investir dans un fonds africain pour les infrastructures,
salue le président de la BAD et président du conseil d’administration d’Africa50, Akinwumi Adesina.
Il souligne qu’avec ce fonds, le Groupe Africa50 se positionne
comme un acteur de premier plan pour aider à tirer parti des plus de 98 000 milliards de dollars d’actifs mondiaux sous gestion.
Outre la Bad qui finance sur fonds propres cette initiative à hauteur de 20 millions de dollars, les autres investisseurs sont : la Société financière internationale (Sfi), la Nigeria Sovereign Investment Authority, la Banque arabe pour le développement économique en Afrique, la Banque ouest-africaine de développement, CDC Sénégal, CDC Bénin, CNSS Togo, CDG Invest et Attijariwafa Bank Maroc.
Le banquier camerounais Alain Ebobisse, Directeur général d’Africa50 dont la collecte de ces 500 millions de dollars constituait l’action phare de la feuille de route depuis 2016, est plus que satisfait d’être parvenu à faire prendre ces engagements historiques à des investisseurs institutionnels africains aussi importants. Il est convaincu que cela
marque le début d’une nouvelle ère de collaboration et d’investissement dans le secteur des infrastructures en Afrique.
Bien plus,
cette initiative menée par des Africains est une démonstration puissante de notre vision commune pour transformer le paysage des infrastructures en Afrique. Ensemble, nous allons catalyser les ressources financières africaines pour jeter les bases d’un avenir meilleur, moteur de prospérité, de création d’emplois et de développement durable pour tous les Africains.
Une dizaine d’années après sa mise sur pied, Africa50 passe à une étape décisive de son déploiement et a l’avantage que ses ambitions croisent celles d’un certain nombre de structures de financement sur le continent, à savoir contribuer significativement à la croissance économique et au développement de l’Afrique, en investissant de manière rentable, responsable et durable dans les infrastructures.
C’est le cas, par exemple, du Nigeria Sovereign Wealth Fund, qui a une vocation claire : « apporter le développement au Nigeria et, partant, au continent ».
Notre investissement dans le Fonds d’accélération des investissements en infrastructures d’Africa50 est une opportunité d’accroître notre impact sur le développement en Afrique, tout en générant des rendements financiers attrayants,
explique Aminu Umar-Sadiq, son PDG et administrateur général. Certain que « l’Afrique est une région dotée d’un énorme potentiel », ce qui en fait « une priorité essentielle » pour la structure qu’il dirige, le Directeur général de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique, Sidi Ould Tah, se dit ravi que cette banque ait rejoint
un partenaire crédible comme Africa50 dans ce partenariat révolutionnaire pour intensifier le développement des infrastructures sur le continent.
Pour mémoire, le Fonds d’accélération des investissements en infrastructures d’Africa50 est un fonds de capital investissement dédié aux infrastructures, à capital fixe de 12 ans, qui mobilise des capitaux institutionnels importants et à long terme auprès d’institutions africaines et internationales.
Il se donne pour mission de conduire des investissements à fonds propres et quasi-fonds propres – essentiellement en prenant des participations majoritaires – dans des projets d’infrastructures à travers l’Afrique.