Alors que le sommet annuel des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) se tient le 22 août prochain à Johannesbourg en Afrique du Sud, la banque de développement « New Development Bank (NDB) » fondée par ces pays a clôturé mardi 15 août 2023 la vente aux enchères de ses premières obligations en rand sud-africain, rapporte l’agence d’informations Reuters. Une vente d’obligations organisée à la fois par Standard Bank et Absa Bank dans un contexte où NDB subit des pressions pour augmenter sa collecte de fonds et ses prêts en monnaie locale.
Selon les résultats des enchères délivrés par deux investisseurs à l’agence d’informations Reuters, les deux obligations de la New Development Bank (NDB), une obligation de 1 milliard de rands (52,3 millions de dollars) à cinq ans et une obligation de 500 millions de rands à trois ans, ont attiré 2,67 milliards de rands d’offres au total.
Autrement dit, le billet à cinq ans de 1 milliard de rands (52,3 millions de dollars) et le billet à trois ans de 500 millions de rands ont attiré 2,67 milliards de rands (136 millions de dollars) d’offres au total.
Yuan chinois
Dans une interview avec Reuters, le ministre sud-africain des Finances, Enoch Godongwana a déclaré que la NDB, qui a été fondée pour donner aux membres du BRICS plus de contrôle sur le financement du développement, ne faisait pas assez de prêts en monnaie locale, la plupart étaient jusqu’à présent en yuan chinois.
Une remarque visiblement prise en compte par la banque dont l’objectif affirmé est d’augmenter les prêts en monnaie locale d’environ 22% à 30% d’ici 2026, mais qu’il y avait des limites à de -dollarisation. Le marché obligataire sud-africain a eu du mal ces dernières années à attirer de nouveaux émetteurs pour répondre à la demande croissante des investisseurs nationaux à la recherche d’actifs de crédit de qualité.
L’obligation en rand à trois ans de la NDB était tarifée à un taux variable de 95 points de base (bps) au-dessus du taux moyen interbancaire de Johannesburg (Jibar) à trois mois, tandis que l’obligation à cinq ans était tarifée à Jibar + 105 bps.
Les obligations d’État sud-africaines comparables les plus récentes étaient une obligation à 4,5 ans au prix de Jibar + 90 points de base et une obligation à sept ans au prix de Jibar + 120 points de base, a déclaré Raphi Rootshtain, gestionnaire de portefeuille chez Sasfin Wealth, cité par Reuters. “Il est intéressant de noter que la plupart des activités de prêt sous-jacentes en Afrique du Sud sont destinées à des sociétés d’État (SOE)”, a déclaré Rootshtain. “Ainsi, la NDB deviendra effectivement le nouveau véhicule de financement par procuration pour les entreprises publiques, ce qui devrait comporter un risque supplémentaire.”
Réchauffement climatique
Kumeshen Naidoo, responsable des marchés des capitaux d’emprunt chez Absa Bank, a déclaré à Reuters que “la vente avait 94% des offres conformes ou inférieures aux prévisions de prix, tandis que les taux d’émission représentaient les écarts les plus serrés réalisés par un émetteur non gouvernemental en 2023”
Basée à Shanghai, la banque de développement des BRICS s’est donné pour objectif de mobiliser les ressources pour les infrastructures et projets de développement dans les pays membres de la coalition et d’autres économies émergentes et en développement.
Elle entend servir d’institution financière multilatérale et régionale pour la croissance et le développement mondial. La banque, dont l’ambition est clairement d’offrir une alternative au diktat des institutions de Breton Woods entend aussi fournir de 2022 à 2026, un soutien financier de 30 milliards de dollars aux pays membres, dont 40 % des fonds seront utilisés pour ralentir le processus de réchauffement climatique.