Le secteur minier représente 18% du PIB du Botswana. L’économie du pays en dépend fortement. Selon les données recueillies auprès de la direction générale du trésor français, le pays est le second producteur mondial de diamant brut (avec 16 millions de carats produits en 2020), qui représente environ 35% des recettes fiscales et 90% des exportations. Le géant mondial du diamant De Beers va y investir un milliard de dollar dans la mine de Jwaneng. Objectif, rendre le secteur plus performant, dans un contexte où la demande en pierres précieuses est en baisse.
L’offre mondiale de diamants naturels étant en baisse, la poursuite du projet souterrain de Jwaneng crée une nouvelle valeur pour les investisseurs,
a déclaré Al Cook, PDG de De Beers. L’unité Anglo American et le gouvernement du Botswana, actionnaires de la Debswana Diamond Company ont approuvé les dépenses qui transformeront la fosse de Jwaneng en une exploitation souterraine. Cette opération permettra sans doute de concurrencer les géants mondiaux du secteur. Toutefois, l’Inde, qui taille et polit 90% de la production mondiale a suspendu ses opérations d’achat de pierres précieuses afin de gérer les stocks accumulés, selon Zone de Bourse.

Botswana-De Beers, vers un partenariat gagnant-gagnant
Le gouvernement botswanais et la société Anglo American, détentrice majoritaire de De Beers, ont conclu un accord (Le Figaro) en juillet 2023. L’entente prévoit un nouvel accord de vente sur dix ans des diamants bruts produits par Debswana, coentreprise détenue à parts égales par le gouvernement et De Beers, et une extension de 25 ans de ses licences d’exploitation minière. Rappelons qu’avant la signature de cet accord, De Beers recevait 90 % des diamants bruts et le Botswana 10%. Le contrat avait été signé après des mois de négociations intenses. Pour ce faire, le pays a fait pression sur l’entreprise sud-africaine en annonçant participer à hauteur de 24% au capital du Belge HB Antwerp.
Si nous ne parvenons pas à une situation gagnant-gagnant, chaque partie devra faire ses bagages et rentrer chez soi,
avait affirmé le président botswanais, Mokgweetsi Masisi, à nos confrères de Jeune Afrique.
L’industrie du diamant, le pilier de l’économie sud-africaine
Le secteur minier est l’un des principaux domaines d’investissement en Afrique du Sud. Selon Africa News, il a contribué au PIB à hauteur de 24 millions de dollars en 2022 et emploie 450.000 personnes. Cependant, un projet de loi amendant la loi de 1986 sur les diamants, voté en 2005, avait favorisé les petites et moyennes entreprises évoluant dans ce secteur d’activité, au détriment des géants.
Chaque fois que des restrictions financières ont été imposées au marché du diamant elles ont entraîné des fraudes,
avait laissé entendre Nicky Oppenheimer à la presse sud-africaine. Selon Fashion Network, ce projet de loi vise à créer un climat des affaires favorable pour les tailleurs et joailliers sud-africains en leur fournissant davantage de diamants bruts. Ceci, afin de créer des emplois et d’accroître les bénéfices des ressources minières internes.
Il va donner un coup de pouce aux petites et moyennes entreprises ; bien sûr, les gros industriels le verront comme une menace,
affirmait à cette période Herbert Mkhize, directeur du Conseil national du développement économique et du travail (Nedlac), un organisme qui regroupe l’industrie, le gouvernement et les syndicats. Dans un article publié en mars 2022, Africa News rapporte que l’industrie du diamant a identifié un certain nombre d’initiatives qui pourraient libérer le potentiel de ce secteur.
Il s’agit notamment de s’attaquer à la loi sur la taxe à l’exportation et de se concentrer sur la création d’un environnement d’investissement favorable à la valorisation des pierres précieuses. Ce milliard de dollar investi dans la mine de Jwaneng au Botswana intervient alors que le diamantaire sud-africain veut consolider son statut de leader mondial dans la production des pierres précieuses.
Lire aussi :