Le Cameroun ne veut plus revivre le cauchemar de pénuries de carburants à la pompe. C’est dans cette perspective que le gouvernement, en exécution des récentes instructions du chef de l’Etat, vient de solliciter les importateurs internationaux en vue de l’approvisionnement du marché local. Lundi dernier, la commission Ad hoc en charge des importations de ces produits hydrocarbures a lancé à cet effet un appel d’offres international en vue de l’importation de 750 000 tonnes métriques de carburants destinés à la constitution de réserves pour une période de cinq mois, de janvier à juillet 2024.
Dans les détails, le ministère de l’Eau et de l’Energie (MINEE) et la Caisse de stabilisation des produits hydrocarbures (CSPH) évaluent les besoins en stocks pour cette période comme suit : 260 000 tonnes de Super en 12 lots ; 362 000 tonnes de gasoil en 20 lots ; 81 000 tonnes de Jet A1 en 3 lots ; et 45 000 tonnes métriques de Fuel Oil 1500 en 6 lots. La mesure s’inscrit dans le sillage des récentes instructions du président de la République. Le 14 décembre 2023, le Chef de l’Etat a prescrit à son gouvernement, via une correspondance adressée au ministre camerounais de l’Eau et de l’Energie, de retourner à la formule de libéralisation du marché des importations de produits pétroliers.
Incendie partielle des installations de la Sonara en 2019
Une formule qui prospérait bien au lendemain de l’incendie partielle des installations de la Société nationale de raffinage (SONARA), en 2019. L’appel d’offres lancé concerne les importateurs majeurs dont les profils techniques et financiers sont généralement très alléchants et intéressants. On peut énumérer entre autres Totsa (Total Paris) dans le secteur du gasoil, Mocoh pour le Super et Sahara Energy pour le Jet.
Les soucis d’approvisionnement en carburant sont devenus récurrents ces dernières années, et ils ont été au cœur des préoccupations du président de la République du Cameroun lors de son adresse à la nation le 31 décembre 2023. Justifiant les récentes pénuries à la pompe en décembre dernier, le président Paul Biya a mentionné les subventions très onéreuses, qui ont coûté à l’Etat la rondelette somme de 1 milliard USD (640 milliards de F CFA) au cours de l’année écoulée.
L’annonce de la baisse de ces subventions, faite par le Chef de l’Etat, devrait induire une hausse des cours de carburants à la pompe. La dernière hausse d’en moyenne 20,6% date de février 2023. Le Super était alors passé de 630F à 730F CFA soit une augmentation de +15,8% ; le gasoil de 575F à 720F CFA en hausse de 25,2%. Malgré ces mesures, l’approvisionnement en carburants a continué à subir de fortes tensions consécutives à de sévères pénuries de ces produits à la pompe.