C’était l’une des attractions du dernier salon Promote au Cameroun au mois de février 2024, la présence sur le site des véhicules de la Société de transformation de bus (Sotrabus), spécialisée dans la construction de bus de transport de 45, 50 et 70 places. C’est la toute première unité de montage de véhicules au Cameroun et en Afrique centrale en général. C’est la démonstration de l’engouement des pays africains à tirer profit de la bonne santé du marché automobile africain en pleine croissance, en promouvant la production locale.
Selon l’Organisation internationale des constructeurs automobiles (OICA), en 2021, environ un million de véhicules ont été produits en Afrique. L’Afrique du Sud et le Maroc assurent plus de 90% de cette production et le royaume demeure le premier constructeur de voitures particulières du continent.
Mais, en dépit des effets d’annonces et des inaugurations de petites unités de montage dans certains pays africains, la production automobile ne décolle pas en Afrique. Ainsi, selon les données de l’Organisation internationale des constructeurs automobiles (OICA), au titre de l’exercice 2021, pour une production mondiale de 39 pays constructeurs automobile s’élevant à 80,14 millions de véhicules, largement dominé par les asiatiques (46,73 millions d’unités), la part de l’Afrique est de seulement 931.056 unités, soit une part de marché de 1,16%.
C’est dire que malgré qu’elle représente 17% de la population mondiale, l’Afrique ne figure presque pas dans l’échiquier de la construction automobile mondiale, à l’exception, toutefois, de deux pays : l’Afrique du Sud et le Maroc.
En effet, selon les données de l’OICA, ces deux pays produisent la quasi-totalité des véhicules construits en Afrique en 2021, une année marquée, il est vrai par la crise sanitaire qui a plombé certains petits producteurs du continent du fait notamment des freins liés aux restrictions sanitaires. Selon les données de l’OICA, les quatre pays africains recensés par l’organisation -Afrique du Sud, Maroc, Egypte et Algérie – ont produit un total de 931.056 unités.
Des incitations pour booster la production locale
Les pays comme le Nigeria et le Kenya, ont mis en place des politiques incitatives, visant à développer la production automobile nationale. Par exemple, La politique automobile nationale actuelle du Kenya vise à augmenter les exportations de produits automobiles vers la région de l’Afrique de l’Est de 5 % en 2018 à 15 % en 2022.
Pour cela, le gouvernement a introduit des plans d’incitations pour les véhicules assemblés localement, qui visent à remplacer les véhicules importés par des véhicules assemblés localement. De tels développements pourraient stimuler le marché automobile au Kenya.
Cependant, la concurrence accrue du marché des véhicules d’occasion et la faiblesse des installations de production de véhicules nationales, qui sont encore aggravées par les difficultés financières des ménages (même avec des taux d’intérêt faibles), constituent des préoccupations majeures pour l’industrie automobile de la région, fait remarquer Modor Intelligence.
Un marché africain dominé les marques étrangères
Le marché automobile africain est dominé par des constructeurs tels que Volkswagen AG, Toyota Motor Corporation, le Groupe Renault (y compris Dacia Sales), Daimler AG, Ford Motor Company, Hyundai Motor Company et Isuzu Motors. Les fabricants se concentrent sur diverses stratégies de croissance, telles que les expansions, les partenariats, les lancements de produits et les capacités de production, pour conserver un avantage concurrentiel sur le marché.
Plusieurs grands équipementiers de différentes régions du monde lancent les derniers modèles de voitures particulières dans la région pour améliorer leurs ventes et gagner des parts de marché. Par exemple, en juin 2023, BYD, leader mondial de la production de véhicules à énergies nouvelles, a présenté son dernier modèle entièrement électrique, le BYD ATTO 3, lors d’un événement de lancement de marque qui s’est tenu à Johannesburg, en Afrique du Sud.
Des perspectives positives pour le marché
La taille du marché automobile africain est estimée à 1,41 million d’unités en 2024 et devrait atteindre 1,89 million d’unités d’ici 2029, avec une croissance de 6,04 % au cours de la période 2024-2029, selon une analyse de Modor Intelligence. À moyen terme, le marché automobile africain devrait croître rapidement grâce aux incitations gouvernementales et à l’urbanisation croissante dans les principaux pays de la région, qui encouragent le développement des infrastructures , créant ainsi des perspectives positives pour le marché.