Le Comité en charge de la mise en œuvre et du suivi de l’accord-cadre de coopération entre le Port autonome de Kribi (PAK) et le Port autonome de Douala (PAD) a tenu sa toute première session le 18 mars 2024 dans la ville de Kribi. Le PAD était représenté à ces travaux par son chef de la Division de l’analyse, de la prospective et de la coopération, Joseph Nguene Nteppe, et le PAK par son conseiller technique numéro 10, Roger Melingui. Les travaux qui se sont tenus dans la salle des réunions du Port autonome de Kribi, ont porté sur des sujets d’intérêt commun aux deux places portuaires.
Notamment, la revue des axes de collaboration identifiés, les échanges sur le cadrage méthodologique de la réflexion concertée sur la réforme envisagée du secteur portuaire national. Selon le communiqué parvenu à notre rédaction, les échanges ont porté également sur le suivi croisé des opérations portuaires, la possibilité de représentations communes dans les pays de l’hinterland, la rétrocession des actifs du PAK gérés à titre transitoire par le PAD, et la mise en place d’une ligne de cabotage maritime entre les deux structures portuaires.
Un contexte de rude concurrence
Le 05 mai 2017, soit tout juste un an avant le démarrage des activités du PAK, le 18 mars 2018, un accord-cadre avait été signé entre le Port autonome de Kribi et le Port autonome de Douala en vue de structurer le cadre de coopération entre ces deux structures portuaires du Cameroun. Le 27 juillet 2023, les directeurs généraux des deux entreprises s’étaient retrouvés pour signer un accord cadre révisé visant toujours à renforcer leur coopération. Les participants à la session de lundi dernier ont rappelé le contexte de la création du Comité mis en place à cet effet pour la mise en oeuvre et le suivi dudit accord-cadre. Un contexte marqué par des incertitudes, ainsi que le rappelait, le directeur général du PAK, l’année dernière. Il évoquait alors
un environnement global rendu très incertain par la succession des crises sanitaires, géopolitiques, économiques et financières que le monde connaît depuis quelques années, et qui génère naturellement un impact négatif sur les trafics et recettes portuaires. Par ailleurs, ce contexte impacte également négativement l’équilibre budgétaire et financier de l’Etat, propriétaire des ports autonomes de Douala et de Kribi, ce qui nous contraint à faire preuve de plus d’ingéniosité pour attirer les capitaux nécessaires à notre développement,
affirmait Patrice Melon. Au sujet de la concurrence dans le secteur maritime, le directeur général du Port autonome de Kribi relevait :
Cet état de fait conduit les autorités portuaires à faire face à des géants mondiaux, auxquels les multiples casquettes de clients, pourvoyeurs de trafics et de concessionnaires, confèrent un pouvoir de négociation et d’influence stratégique de plus en plus important. Le pouvoir de négociation accru de ces acteurs est par ailleurs renforcé par un contexte marqué par l’intensification de la concurrence, eu égard à la multiplication des projets portuaires Greenfield et des projets de modernisation de ports existants, développés sur toute la côte ouest africaine et dans le Golfe de Guin.