Le marasme de la presse imprimée en Côte d’Ivoire est documenté par les résultats d’une enquête nationale commandée par l’Autorité nationale de la presse (ANP) et menée par la Société ivoirienne d’études et de sondages (SIVES) qui révèle qu’une vingtaine de quotidiens et autant d’hebdomadaires ont produit un chiffre d’affaires en vente qui n’a pas atteint un million de dollar US soit 890 000 USD (546 millions de Fcfa) en 2023 contre environ 10 millions de dollars US (6 milliards Fcfa) en 2011.
L’enquête nationale menée du 7 au 15 janvier 2024 dans cinq communes d’Abidjan et 12 villes de l’intérieur du pays explique pourquoi le chiffre d’affaires des ventes de la presse imprimée a plongé. La mévente des journaux est due à l’arrivée de l’internet/smartphone et des réseaux sociaux. Et l’échantillon de 1500 personnes âgées de 18 ans et plus interrogées estime que les journaux sont inféodés aux partis politiques, donc manquent de crédibilité.
73,7% d’Ivoiriens s’informent à travers l’internet/la presse écrite digitale
On apprend que 75,7% de personnes s’informent à travers la télévision, 73,7% à travers l’internet/la presse écrite digitale, 26,9% à partir de la radio, 20,9% via le bouche-à-oreille et 13,8% seulement par le biais de la presse écrite papier.
La cérémonie de présentation des résultats, le jeudi 27 juin 2024 à Abidjan-Plateau, présidée par le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly lui servi de tribune pour exprimer un vœu, que “les résultats de cette enquête viennent compléter les études déjà réalisées pour une meilleure prise en compte des problèmes des médias ivoiriens”.
L’initiative de l’ANP a indiqué son président, Samba Koné, vise à connaître les habitudes en matière d’information des Ivoiriens et souhaite que les résultats de cette enquête puissent être d’utilité publique. L’autorité nationale de la presse en Côte d’Ivoire a pour mission d’assurer la régulation de la presse. A ce titre, elle est chargée de veiller au respect de la liberté de presse ainsi qu’aux dispositions de la loi ; de garantir le pluralisme de la presse ; de veiller au respect des règles d’éthique et de déontologie de la profession de journaliste ; d’exercer un pouvoir disciplinaire sur les acteurs du secteur de la presse et de veiller au respect des règles relatives à la création, à la propriété et aux ressources de l’entreprise de presse. Traore Lassina, Directeur de la société ivoirienne d’études et de sondages (SIVES), structure ayant réalisé cette enquête, a présenté les différentes étapes de la réalisation de cette étude avant d’en donner les conclusions.