Les prévisions de croissance du Botswana pour l’exercice 2024 régressent. Elles passent à 1%, contre 3,6% en avril dernier. Cette situation est due à la baisse de la production de diamant dans le pays. Rappelons qu’en février dernier, le ministre botswanais en charge des Finances, Peggy Serame prévoyait une croissance économique de 4,2 % pour le pays. Un objectif jugé irréalisable par la Banque centrale, en raison de vents contraires persistants sur le marché mondial du diamant. Ce, d’autant plus que le Botswana tire 30% à 40% de ses revenus et 75 % de ses recettes en devises de la vente du diamant.
Selon le FMI, le déficit budgétaire devrait également se creuser, passant de 3,45% à 6%, en raison d’une baisse des bénéfices tirés du secteur minier.
Le ralentissement économique continu est principalement dû à une baisse de la production de diamant. Un certain assouplissement budgétaire est justifié cette année compte tenu de la baisse des recettes minières, mais l’exécution de l’ambitieux budget d’investissement devrait être ralentie pour contenir la détérioration du déficit et donner la priorité aux projets les plus rentables,
a indiqué l’institution de Bretton Woods dans un communiqué.
Un marché fragilisé par le diamant synthétique
Le Botswana est le premier producteur mondial de diamant en valeur. En 2022, cette matière première a généré 4,7 milliards de dollars US de valeur en diamant. Des chiffres qui renforcent le leadership du pays dans la production de ce minerai en Afrique. La mine de Karowe produit entre 395 000 et 425 000 carats de diamant chaque année. Le pays en produit annuellement une vingtaine de millions.
Aujourd’hui, le diamant représente environ 33% du Produit intérieur brut (PIB) du Botswana et 75% de ses recettes en devises. Toutefois, l’essor du diamant synthétique a un impact sur l’économie du Botswana. La demande croissante des diamants de laboratoires fragilise le marché. Le marché des diamants naturels est actuellement en crise. L’on enregistre une baisse de la demande des pierres naturelles, au profit de celles de synthèse. C’est dire que l’intérêt des consommateurs pour les pierres synthétiques est de plus en plus croissant. Le Botswana estime que les diamants de laboratoire constituent une menace pour son économie, portée par une industrie diamantaire qui représente environ 40% des recettes publiques.
La ruée vers les diamants de synthèse pourrait impacter les projets à long terme du Botswana. Le pays prévoit un investissement de six milliards de dollars US, en partenariat avec De Beers. Ceci, afin de prolonger la durée de vie de la plus grande mine de diamant d’Afrique, Jwaneng. La première phase de ce projet nécessite un investissement d’un milliard de dollars US.