C’est l’une des contraintes majeures qui plombent l’implémentation des projets routiers au Cameroun, le paiement des décomptes. En dehors des projets routiers sur financements extérieurs, dans l’ensemble, l’exécution des projets routiers s’exécute de manière laborieuse. La performance des entreprises étant fortement influencée par le payement des décomptes et les approvisionnements divers.
Ce constat a, une fois de plus, été fait lors d’une réunion relative à la revue du portefeuille des projets routiers dont le ministère des Travaux publics assure la maîtrise d’ouvrage. L’exercice, préalable à la validation du plan de travail annuel 2025, avait pour but d’apprécier l’évolution des travaux à date sur les différents sites, de rationaliser le portefeuille des projets actifs, de mettre à jour les documents de gouvernance technique et administrative, entre autres.
Les travaux neufs, ceux liés à la réhabilitation, ceux en cours sur certaines routes communales ont donc été évalués, de même que leurs perspectives d’achèvement. Les travaux présidés par le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi devaient permettre, sur la base de la situation présentée, d’affiner davantage les méthodes de suivi pour atteindre les objectifs recherchés, en phase avec ceux de la SND-30.
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Si l’on relève une nette amélioration des performances dans le processus de passation des marchés, l’on note que les appels d’offres pour l’exécution des travaux routiers drainent encore des entreprises locales dont la performance n’est pas toujours conforme aux exigences du maître d’ouvrage. Dans ce sens, le bitumage progressif de certains axes routiers aura connu des résultats mitigés et caractérisés par les défaillances des entreprises.
Ouvrages d’art : 34 contrats actifs sur l’ensemble du territoire
De l’évaluation faite, le 17 décembre 2024 au Mintp, il ressort que 34 contrats liés aux ouvrages d’art sont actifs, qu’il s’agisse des travaux de construction, de réhabilitation, de maintenance ou du contrôle et de la surveillance des travaux. Sur les 34 contrats identifiés, 2 sont en phase de démarrage, 2 s’exécutent de manière quasi-satisfaisante, 5 projets évoluent à un rythme non satisfaisant, 4 projets sont en phase de contractualisation, 1 projet est en phase d’achèvement et 20 contrats aussi bien de travaux que de contrôle technique sont achevés et réceptionnés.
Les projets en phase de démarrage concernent la construction du pont sur le fleuve Dja entre Ngalla et Bissombo, après résiliation du contrat de l’entreprise Bun’s, un nouveau contrat a été signé, le 14 novembre 2024 avec l’entreprise CHEC Ltd pour l’exécution des travaux et les études d’exécution sont en cours, de même que la mobilisation sur les installations du chantier. Les travaux de protection des berges du Mayo Limani ont également été contractualisés et le démarrage des travaux a été notifié, le 1er novembre 2024.
Les deux projets qui s’exécutent à un rythme quasi-satisfaisant concernent les travaux de remplacement des buses par des dalots sur la Nationale 3, avec un taux d’exécution de 73% pour 8/10 dalots construits et la construction du pont sur le fleuve Nyong à Malombo pour laquelle, l’entreprise a achevé les études d’exécution, entamé les terrassements sur la voie d’accès côté Minka.
Parmi les projets à la traîne, les travaux de construction du pont sur le Mayo Pitchoumba avec un niveau d’avancement de 45,73%, ceux entamés sur le Mayo Kallioa avec un taux d’exécution de 7,08%, les travaux de réhabilitation de l’ancien pont sur le Wouri dont le taux d’avancement est de 46,50%, le projet de construction d’un pont sur le fleuve Lobo entre Assok et Ngombo avec un taux d’exécution de 11% et la reconstruction des ouvrages d’assainissement sur la route Nationale 3, Bekoko-Limbe-Idenau dont le taux d’évolution est de 7%.
Le projet en cours d’achèvement concerne la mission d’assistance à la maîtrise d’ouvrage, pour la mise en place d’un contrat pluriannuel d’exploitation et de maintenance du deuxième pont sur le Wouri et des sections réhabilitées de la Nationale 3 à Douala. Parmi les projets en cours de contractualisation, on dénombre l’aménagement de la digue de Kom et la construction de 6 dalots doubles sur la route Sobia-Nkolboutou, phase 2, l’achèvement des travaux de construction d’un pont de 70 m de longueur et de ses accès de 3,8 km sur la rivière Mmem à Olorunti sur le tronçon Widikum-Olorunti-Egbechu.
Mais aussi, le contrôle et la surveillance des travaux de cet ouvrage ; le contrôle technique et la surveillance des travaux de protection des berges sur le Mayo Limani ; la construction d’un pont et ses accès sur le fleuve Mbam à Nchiayang dans le département du Mbam et Inoubou et les travaux de remplacement des buses par des dalots sur la Nationale 3, lot pont de Ndoupe-Pont sur la Dibamba après résiliation du contrat de l’entreprise Routd’Af.
Les projets dont les contrats sont achevés concernent pour leur part, les projets achevés et réceptionnés provisoirement ou définitivement, mais en instance pour attente de paiement de décomptes ou impossibilité de la tenue des réceptions définitives en raison du contexte sécuritaire entre autres. Dans cet ordre, on peut dénombrer les travaux de reconstruction du pont sur le Mayo Limani et ses accès entre Amchidé et Limani ; la construction d’un nouveau pont en béton armé et ses accès sur le Mayo Soulabey dans la ville de Banyo. Les autres contrats sont liés au contrôle technique et à la surveillance des travaux.