La société Africa Processing Company SA veut voir grand, et pourquoi pas tutoyer ses prédécesseurs, Sic Cacaos du Suisse Barry Callebault, Chococam du Sud-africain Tiger Brands, Atlantic Cocoa de l’Ivoirien Kone Donsongui et Neo Industry. Le 5e acteur dans la transformation locale du cacao au Cameroun veut surfer sur la vague de la réussite apparente de sa première usine de transformation, « Cacao des Lions », installée à Okoa Maria dans l’arrondissement de Mbankomo, département de la Mefou-et-Akono, région du Centre.
Lors de l’inauguration officielle de cette dernière, le 15 janvier 2025, au cours d’une cérémonie présidée par le ministre par intérim des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique, Fuh Calistus Gentry, la promotrice de la société Africa Processing Company SA, Lisette Claudia Tame n’a pas caché son ambition de construire à l’horizon 2028-2029, sur le même site, une autre unité de transformation d’une plus capacité, soit 24 000 tonnes de cacao par an. Et déjà, une réserve foncière est garantie pour cet autre projet. Sur l’hectare de terrain concédé par l’Etat à cette société, l’unité de transformation actuelle n’occupe que 300 m2, il reste donc 700 m2 pouvant servir à la construction d’une autre unité de transformation plus grande.
Les atouts de Africa Processing Company SA
Africa Processing Company SA qui arrive dans un marché de la transformation locale du cacao peut se vanter de disposer d’un certain nombre d’atouts. Son unité de transformation actuelle, dont le coût d’investissement s’élève à environ 999 233 dollars US (637 millions de FCFA), pour une capacité de 8000 tonnes par an, soit un chiffre d’affaires annuel de 2,6 millions de dollars (1,7 milliard de FCFA), avec 61 emplois directs et 241 emplois indirects générés, est l’une des rares à transformer le cacao en produits semi-finis et produits finis.
Des produits industriels destinés aux industries agroalimentaires et cosmétiques, aux boulangeries et aux pâtisseries. Notamment, la poudre de cacao naturelle et alcalinisée, le beurre de cacao, la masse de cacao. Mais aussi, des produits finis destinés à la consommation directe, à l’instar de la pâte à tartiner ; des sticks de pâte à tartiner ; de la crème dessert ; de la compote de cacao-banane ; de l’ananas et des dattes enrobées, ainsi que du charbon écologique. Bref, « des produits pour tous les âges et toutes les bourses, avec un prix d’entrée de 0,039 dollar US (25 FCFA) », précise Lisette Claudia Tame.
Aussi, l’usine de transformation « Cacao des Lions » d’Okoa Maria, selon sa promotrice, semble avoir réglé le problème d’approvisionnement en matière première, le cacao. Cette usine peut compter sur sa situation géographique, elle qui se trouve dans la région du Centre, le premier bassin de production de cacao au Cameroun, avec plus de de 51% de la production nationale.
Une filière cacao qui vaut 627 millions de dollars US (400 milliards de FCFA) de revenus
Avec 29,5% de la production nationale commercialisée transformée localement, soit 73 236 tonnes de produits dérivés du cacao exportés en 2023, dont 49 411 tonnes de pâtes de cacao et 23 825 tonnes de beurre de cacao. La filière cacao en général génère environ des revenus globaux de l’ordre de 627 millions de dollars US (400 milliards de FCFA) par an, selon les chiffres du ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique (Minmidt). Alors que la filière transformation du cacao génère des revenus globaux de plus de 240 millions de dollars américains, soit 150 milliards de Fcfa, selon les données de l’Institut National de la Statistique.
Des chiffres qui devront évoluer avec l’entrée en scène annoncée du groupe Puratos, qui opère dans la boulangerie, la pâtisserie et la chocolaterie, avec une capacité de traitement de plus de 200 000 tonnes de fèves de cacao chaque année, d’implanter une unité de transformation de fèves à Ebolowa, la capitale de la région du Sud du Cameroun. Après l’usine de près de 1,5 million de dollars US, soit près d’un milliard de FCFA de la société Sas Manta du Français Olivier Bordais, baptisée Chocolat Rouge, dont la première pierre a été posée le 31 mai 2024 à Obala, dans la région du Centre.