Des perturbations enregistrées sur le Réseau Interconnecté Sud. C’est ce qui ressort du communiqué signé du ministre de l’Eau et de l’Energie, Gaston Eloundou Essomba, le 14 janvier 2025. Selon le membre du gouvernement, ces perturbations sont dues à une baisse de régime de l’ordre de 70 mégawatts dans les centrales hydroélectriques de Songloulou et d’Edéa. Les raisons évoquées sont le faible remplissage des barrages réservoirs pendant la saison des pluies de 2024. Ce qui a entraîné un déficit hydrologique de plus de deux milliards de m3, comparé à l’année 2023. Par ailleurs, le débit interannuel communément observé pendant la période d’étiage, qui contribue à renflouer le volume d’eau dans les barrages, affiche une baisse inédite de 50%.
Une baisse de production est également observée dans la production de la centrale hydroélectrique de Memve’ele. Du fait d’« un étiage particulièrement sévère », elle est passée de 200 mégawatts en novembre à 35 mégawatts aujourd’hui, selon le ministre camerounais en charge de l’Eau et de l’Energie. Ce déficit s’est aggravé depuis l’arrêt de production en septembre 2024, des centrales thermiques de Kribi et Dibamba, gérée par le producteur indépendant Globeleq. Ce dernier réclame au distributeur Eneo environ 12,564 millions de dollars US (8 milliards de Fcfa) d’impayés. Globeleq redémarrera ses groupes contre paiement de cette dette. Il est important de noter que cette infrastructure dont le montant d’investissement s’élève à près de 706,779 millions de dollars US (450 milliards de Fcfa) ne dispose d’aucun barrage de retenue d’eau en amont.
Le gouvernement en quête de solution
Le gouvernement, informe-t-on, n’est pas indifférent face à cette crise qui secoue le secteur électrique au Cameroun. Dans son communiqué du 14 janvier, le ministre de l’Eau et de l’Energie a prescrit un certain nombre de mesures visant à atténuer ces perturbations et garantir un retour à la normale dans les meilleurs délais. Il s’agit entre autres de l’optimisation des centrales de production existantes, en sollicitant la mise à disposition de leurs pleines capacités ; du renforcement de l’approvisionnement en combustible des centrales thermiques du Réseau Interconnecté Sud ; de la mise à contribution des industries, via le réaménagement de leur plage de consommation et leur effacement pendant les périodes de forte demande.
Un frein pour l’industrie nationale ?
Cette situation intervient dans un contexte particulier. Fin juin 2024, le distributeur de l’énergie électrique au Cameroun, Eneo rassurait les chefs d’entreprises sur l’offre énergétique. En effet, une délégation conduite par le président du Groupement des Entreprises du Cameroun (Gecam) à la centrale hydroélectrique d’Edéa, avait été édifiée sur les travaux de modernisation des infrastructures. L’opération avait pour but de répondre à la demande industrielle estimée à environ 400 mégawatts.
Le secteur électrique est important pour l’économie d’un pays. Conscient de cela, le management d’Eneo Cameroun rassurait les industriels camerounais quant à sa contribution au développement de l’industrie dans le pays.
Edéa illustre à suffisance les efforts d’ENEO pour maintenir et développer les outils de production à sa charge, mais aussi, améliorer la distribution de l’électricité. Le GECAM incarne la force industrielle et la force économique du Cameroun. Il est donc tout naturel que Eneo s’ouvre, pour expliquer ses réalisations et défis, et comprendre également les contraintes des membres du GECAM,
déclarait Amine Homman Ludiye, alors Directeur général d’Eneo.