La salle des conférences du Groupement des entreprises du Cameroun (Gecam), à Douala, a accueilli la toute première réunion de la commission Industrie, créée en avril dernier par le président nouvellement élu de cette centrale patronale, Célestin Tawamba. Présent à l’ouverture des travaux, le patron du groupe Cadyst en a saisi l’occasion pour dévoiler la vision du développement industriel que le patronat camerounais veut promouvoir à travers la nouvelle commission.
Les maîtres-mots, selon le président du conseil d’administration du Gecam, demeurent la compétitivité et la rentabilité, gages d’un secteur industriel plus performant. Pour atteindre ces défis, la commission Industrie est appelée à « réfléchir, organiser et faire des propositions concrètes ». Celles-ci devraient servir de base pour formuler des plaidoyers à l’endroit des pouvoirs publics, dont les programmes économiques en cours avec les bailleurs de fonds seront désormais suivis à la loupe par la commission Industrie.
En effet, outre les études-diagnostic économiques qu’elle devra conduire, l’un des objectifs phares de la nouvelle commission Industrie consiste à analyser les politiques mises en oeuvre par le gouvernement camerounais en matière d’industrialisation. Un accent sera mis à cet effet sur la veille en matière des pratiques anticoncurrentielles, la promotion de la production locale et la structuration des filières non agricoles. Les avis techniques de la commission seront attendus sur ces volets et sur les questions énergétiques entre autres.
Le président du Gecam attache beaucoup d’intérêt à la nouvelle commission au regard de la place de l’industrie dans l’économie du Cameroun, de ce que le gouvernement attend de ce secteur dans la perspective de l’émergence économique, ou encore dans la mise en oeuvre optimale de la zone de libre échange continentale africaine (Zlecaf).
Plaidoyer pour une fiscalité adaptée aux filières industrielles
C’est une commission qui se veut inclusive, ouverte pas seulement aux membres du Gecam, mais à d’autres. Nous devons tout faire pour structurer véritablement notre industrie. Et puis, l’Etat a besoin de comprendre comment sont structurées les filières pour mieux adresser la fiscalité. Parce qu’aujourd’hui ils taxent parce qu’ils ne comprennent pas. Mieux on aura des filières qui seront structurées, mieux on pourra adresser justement la fiscalité adaptée à ces filières.
Célestin Tawamba
Le tandem désigné pour superviser les travaux de la nouvelle commission, a le profil requis, selon le président du Gecam. En sa qualité de CEO de Multiprint S.A., Ibrahima Ousmanou est un « homme de terrain », à l’en croire. Ce n’est donc pas un fait de hasard si la présidence de la commission Industrie est confiée à ce manager. CEO Founder du cabinet-conseil international en investissements JMJ Africa, Patrice Yantho, quant à lui, va mettre à profit sa casquette de conseiller-consultant auprès des promoteurs de grandes industries camerounaises et étrangères pour assurer les fonctions de vice-président de la commission.
D’entrée de jeu, il était important d’organiser une prise de contact avec les différentes industries afin d’échanger avec elles sur la vision qui est celle du groupement patronal, relativement aux problématiques de viabilité et de compétitivité. L’objectif étant de permettre aux industries camerounaises d’être plus efficaces, d’être compétitives et de pouvoir profiter des opportunités que va offrir la Zone de libre échange continentale,
a déclaré Patrice Yantho, le vice-président de la Commission.
Flambée des coûts d’énergie et de production
La commission Industrie démarre ses activités dans un contexte mondial marqué par une augmentation spectaculaire des coûts de production des entreprises de l’ordre de 15 à 25% pour certaines. Une hausse consécutive à la flambée du prix de l’énergie, des transports et de la logistique.
L’énergie va devenir de plus en plus chère (…) L’entreprise aujourd’hui fait face à des défis de rentabilité qui sont beaucoup plus importants que par le passé,
s’est alarmé le président du Gecam.