C’est un contexte particulier qui attend la filière mondiale du cacao à Yaoundé, au Cameroun. Le pays qui assure la présidence du Conseil international du cacao, à travers le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, sera l’hôte de la prochaine session du Conseil international du cacao, du 7 au 11 avril 2025 à Yaoundé. Si, comme l’avait déjà indiqué, le Directeur exécutif de l’Organisation Internationale du Cacao (ICCO), Michel Arrion, lors d’une audience, le 24 janvier 2025, avec le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, dans le cadre des préparatifs de cette session du Conseil international du cacao, « Nous allons examiner en profondeur les données relatives à la production, les flux commerciaux et l’évolution des prix », mettant en lumière la complexité du marché mondial du cacao.
Le ministre du Commerce, pour sa part, dressait plutôt un tableau résolument optimiste de la situation. « Les prix n’ont jamais été aussi bons et resteront très bons au cours de l’année 2025 », avait-il affirmé, soulignant un équilibre bénéfique pour l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur : producteurs, industriels et consommateurs. Mais, un enjeu majeur devrait émerger lors de cette session : la nécessité d’instaurer un dialogue transparent entre tous les acteurs. Alors que l’industrie déplore des prix élevés, et que les producteurs estiment ne pas être suffisamment rémunérés, le Cameroun entend donc jouer un rôle important. « Il s’agit de trouver le bon équilibre », avait indiqué le ministre du Commerce, confirmant la volonté du Cameroun de contribuer activement à la régulation du marché mondial du cacao.
Un autre enjeu, non moins important pour le Cameroun, qui ne pourrait pas être ignoré lors de cette session de l’ICCO, c’est le durcissement par l’Union européenne, le principal débouché pour les fèves de cacao du Cameroun, des conditions d’accès du cacao camerounais sur son marché, à partir du 31 décembre 2025. En effet, la petite fève camerounaise devra se conformer à plusieurs exigences légales pour être vendu sur le marché européen. Les acteurs de la filière cacaoyère camerounaise devront ainsi respecter sept exigences du Règlement sur la déforestation de l’Union européenne (UE).
Ces exigences incluent le respect des droits d’utilisation des terres ; la protection de l’environnement ; le respect des droits des tiers ; le respect des droits du travail ; le respect des droits de l’homme protégés par le droit international ; le principe du consentement libre concernant les droits des peuples autochtones, ainsi que le respect des réglementations en matière de fiscalité, de lutte contre la corruption, de commerce et de douanes.
En rappel, l’ICCO est une institution qui œuvre pour la coordination et la régulation du marché mondial du cacao. L’objectif de l’ICCO est de promouvoir la stabilité des prix, la durabilité de la production et le développement économique des pays membres. Pour cela, elle organise des activités aussi variées que la collecte et l’analyse de données sur le marché du cacao ; la coordination des politiques et des pratiques entre les pays membres ; la promotion de bonnes pratiques agricoles et environnementales ; le soutien du développement économique et social des communautés cacaoyères.
Les actions de l’ICCO permettent la régulation du marché mondial du cacao, la promotion de la durabilité et de la qualité de la production, ainsi que la protection des intérêts des producteurs et des consommateurs. Elles facilitent également le dialogue et la collaboration entre les parties prenantes, favorisant ainsi une meilleure compréhension mutuelle et des échanges plus équitables.