Le Cameroun sera prêt, au 31 décembre 2025, à se conformer au règlement européen sur la déforestation. Cette assurance a été donnée par le secrétaire exécutif du Conseil Interprofessionnel du Cacao et du Café (CICC), Omer Malédy, le 11 avril 2025 à Yaoundé, qui présentait l’état de mise en conformité des filières cacao et café au 25 mars 2025 sur le règlement européen sur la déforestation. De sa présentation, il est ressorti que, s’agissant de la mise en conformité des opérateurs privés, une plateforme de mutualisation des données de géolocalisation est déjà opérationnelle. Et, à la date du 25 mars 2025, plus de 95% des parcelles étaient déjà géolocalisées, soit 150 000 parcelles appartenant à 120 000 planteurs de cacao.
S’agissant du système traçabilité interne des exportateurs, la mise sur pied d’une application de traçabilité personnalisée est en cours. Cette application est destinée aux exportateurs. Elle est gratuite et développée sur financement de l’Union européenne. Elle sera livrée entre fin avril et début mai 2025. Cette application sera aussi déployée auprès des coopératives sérieuses, rassure-t-on. Sur l’exigence de zéro déforestation, une grande campagne de sensibilisation adressée aux producteurs est en cours.
Du côté des pouvoirs publics, l’action principale porte sur la légalité. Elle est définie par chaque pays. Et du côté du Cameroun, les travaux sont en cours sur les droits d’utilisation des terres ; le respect des forêts protégées ; pas de nouvelle déforestation ou dégradation après 2021 ; la protection de l’environnement ; le travail des enfants ou encore la règlementation de la commercialisation.
Néanmoins, le Cameroun, a tenu à préciser le secrétaire exécutif du CICC, a un plaidoyer auprès de l’Union européenne, c’est la considération de l’agroforesterie comme une préservation donc de la forêt. Car, le cacao et le café d’origine camerounaise sont agroforestiers. Le Cameroun doit donc être considéré comme un pays à risque faible, de par la fiabilité de son dispositif réglementaire, ses données et pratiques, avec par exemple 102 arbres par hectare de cacao cultivé.
En rappel, le Cameroun pour vendre son cacao sur le marché européen, son principal client, avec environ 70% des exportations, devra respecter, dès le 31 décembre 2025, sept exigences du règlement sur la déforestation. Ces exigences incluent le respect des droits d’utilisation des terres ; la protection de l’environnement ; le respect des droits des tiers ; le respect des droits du travail ; le respect des droits de l’homme protégés par le droit international ; le principe du consentement libre concernant les droits des peuples autochtones, ainsi que le respect des réglementations en matière de fiscalité, de lutte contre la corruption, de commerce et de douanes.
Cacao and Coffee Festival 2025 : la célébration de l’excellence et de la durabilité
Organisé sous l’égide (CICC) et du ministère du Commerce, le Cacao and Coffee Festival 2025, a drainé du grand monde à l’esplanade hôtel de Ville Yaoundé. Du 10 au 12 avril 2025, cet événement exceptionnel a permis de mettre en lumière les réalisations locales, tout en répondant aux défis mondiaux de cette filière stratégique. Selon ses organisateurs, cette édition a permis de célébrer la richesse et la diversité des produits locaux.
Le Cameroun, quatrième producteur mondial de cacao, est également reconnu pour son cacao fin aromatique, une variété rare et prisée sur les marchés internationaux. Cette spécificité aura été mise en avant tout au long de l’événement, avec une attention particulière portée à la qualité, à la traçabilité et à la durabilité des produits.
En parallèle, le café du Cameroun, connu pour sa saveur intense et ses arômes uniques, a également été mis en valeur. Des démonstrations de Barista, d’Aeropress et des ateliers permettant aux participants de goûter et d’apprécier la richesse gustative de ces deux produits emblématiques. Cette grand-messe du cacao et du café camerounais a été clôturée, le 12 avril 2025 par le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana.