La Société Nationale d’Investissements a un nouveau Président du Conseil d’administration (PCA). Johny Razack a été nommé à ce poste par décret présidentiel, le 25 avril 2024. Cette décision s’inscrit dans le cadre de la réforme des entreprises publiques engagée par le gouvernement depuis peu. La SNI n’a pas échappé à cette restructuration. L’institution a récemment été transformée en société à capitaux publics, avec l’État comme unique actionnaire. Un changement de cap qui devrait voir l’entreprise jouer un rôle plus important dans la mise en œuvre de la politique économique du gouvernement.
Des challenges en perspective
Le décret portant réforme de la SNI a été signé, le 10 juillet 2024. Il donne à la société d’investissement, une plus large marge de manœuvre dans l’atteinte de ses objectifs. La SNI peut désormais créer des filiales pour porter la réalisation de ces objectifs stratégiques. Notamment, à travers l’exercice d’activités réglementées, procéder à la mobilisation et l’orientation des financements, en vue de favoriser l’investissement productif dans divers secteurs : industriel ; agricole ; minier ; financier ; commercial et des services. « A ce titre, elle est notamment chargée, à travers ses filiales : du financement des investissements ; des opérations de capital-risque et de capital-développement ; de l’exercice d’activités d’intermédiation en bourse et de gestion d’actifs ; de la réalisation d’études et de l’appui-conseil ; du suivi des entreprises publiques », renseigne le décret.
C’est donc la tête du Conseil d’administration d’une entreprise avec plein d’ambitions que le fils de Garoua prend. Lesquelles ambitions arrivent alors que la SNI fait face à de mauvaises performances. Dans son rapport sur les entreprises en 2019, publié début 2022, la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR) mettait en évidence une dégradation globale des performances du portefeuille de la SNI, dont le taux de rentabilité nette des sociétés s’établit à -51,05% en 2019, contre -37,56% en 2018, entre 2016 et 2018. Le CTR observait également que son actif immobilisé est passé de 108,079 millions de dollars US (62,2 milliards de FCFA) à 88,966 millions de dollars US (51,2 milliards FCFA). Son résultat net suit aussi cette tendance baissière. Il a chuté d’un excédent de près d’un milliard à un déficit de près cinq milliards de FCFA.
Un parcours riche en expérience
Né, le 1er septembre 1973 à Garoua, Johny Razack a fait ses classes dans les universités camerounaises et françaises. L’administrateur civil principal est diplômé de l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) de Paris en 2004 et de l’Ecole Nationale d’Administration et de la Magistrature (Enam) du Cameroun en 2000. Son passage en France, notamment dans les institutions républicaines françaises lui a permis de gagner en expérience. Laquelle expérience le fils de Garoua a mis au service de l’administration camerounaise, où il a occupé de nombreux postes de responsabilité.
L’enfant de la Bénoué a été nommé cadre à la cellule de suivi du Secrétariat général du ministère de la Planification, de la Programmation du Développement et de l’Aménagement du Territoire ((Minplapdat) (aujourd’hui ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat)) en 2000. En 2005, ce haut fonctionnaire a fait ses preuves en tant que chef de service du personnel par intérim à la Direction des Affaires générales du même ministère. L’actuel Secrétaire général du ministère du Travail et de la Sécurité Sociale a également occupé les fonctions de directeur du courrier gouvernemental et des archives dans les services du Premier ministre entre 2005 et 2015. La SNI bénéficie donc du regard avisé d’un homme capé de 25 années d’expériences au sein de l’administration camerounaise.