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Climat d’affaires : Comment le géant américain ExxonMobil signe son grand retour au Gabon

Le géant américain ExxonMobil a signé son grand retour au Gabon le 22 octobre 2025. En marge de l’African Energy Week 2025, un protocole d’accord a été conclu entre la multinationale et le ministère gabonais du Pétrole et du Gaz, représenté par Sosthène Nguema Nguema. Cet accord stratégique, portant sur l’exploration de blocs offshore profonds et ultra-profonds, ouvre une nouvelle ère pour le secteur pétrolier national, en perte de vitesse depuis plus de deux décennies.

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Le Gabon mise à nouveau sur son sous-sol pour relancer une économie encore dépendante des hydrocarbures. Après des années de déclin et d’incertitude, le pays vient de signer un protocole d’accord stratégique avec le géant américain ExxonMobil pour l’exploration de blocs en offshore profond et ultra-profond. Cet engagement, annoncé lors de l’African Energy Week 2025, traduit une volonté claire du gouvernement de réinventer son modèle pétrolier et de restaurer la confiance des investisseurs internationaux. Selon le ministère du Pétrole et du Gaz, la production gabonaise est passée sous la barre des 200 000 barils par jour, un recul qui inquiète dans un pays dont les hydrocarbures restent le moteur économique.

 Le protocole avec ExxonMobil cible les zones encore largement inexploitées du bassin sédimentaire gabonais, offrant un potentiel géologique important pour le pétrole et le gaz. Pour la compagnie américaine, le Gabon représente une opportunité stratégique de diversification de ses activités africaines, après sa présence au Nigeria, en Angola et au Mozambique. À ce jour, seuls 27,5 % du domaine pétrolier gabonais sont exploités. Les 72 % restants, encore inexplorés, concentrent les eaux profondes et ultra-profondes, zones d’exploration désormais prioritaires pour le gouvernement. L’objectif affiché est d’accroître la production nationale et attirer des investisseurs internationaux sur un marché longtemps sous-exploité.

 Le protocole signé avec ExxonMobil, bien que non contraignant à ce stade, constitue un signal fort de confiance dans la gouvernance économique gabonaise, après plusieurs réformes du code des hydrocarbures visant à simplifier les procédures et sécuriser les investissements. En parallèle, TotalEnergies a adressé une lettre de manifestation d’intérêt pour reprendre l’exploration de certains blocs, confirmant l’attractivité retrouvée du marché gabonais. La stratégie gouvernementale consiste donc à diversifier les partenaires, attirer des majors expérimentées et maximiser le potentiel offshore du pays.

Un potentiel encore sous-exploité

Le Gabon détient plus de 2 milliards de barils de réserves prouvées et un important gisement gazier. L’exploration en eaux profondes et ultra-profondes est perçue comme la clé pour maintenir la production au-dessus de 220 000 barils par jour, malgré les perturbations techniques qui ont entraîné une baisse de 5 % de la production en 2025 par rapport à l’année précédente. Plusieurs opérateurs internationaux ont déjà investi dans ce segment. BW Energy et VAALCO Energy ont signé des contrats de partage de production pour 08 ans sur les blocs Niosi Marin et Guduma Marin, avec des engagements de forage et d’acquisition sismique. BW Energy détient également des parts dans la licence Dussafu, déjà en production via 14 puits raccordés à une unité flottante (FSPO) aux côtés de Panoro Energy et de Gabon Oil Company.

De son côté, Perenco a annoncé une découverte « importante » sur Hylia South West, tandis que CNOOC mène depuis 2023 des forages d’exploration sur les blocs BC-9 et BCD-10, estimés à 1,4 milliard de barils récupérables. Ces avancées démontrent le potentiel encore largement inexploité des eaux profondes gabonaises. Le Gabon ne se limite pas à l’exploration. Le pays investit massivement dans les infrastructures pour devenir un hub pétrolier et gazier régional. Le terminal de GNL de Cap Lopez, porté par Perenco, représente un investissement de 2 milliards de dollars et devrait produire 700 000 tonnes de Gaz Naturel Liquéfié (GNL) et 25 000 tonnes de Gaz de Pétrole Liquéfié (GPL) par an dès 2026.

 La capacité de raffinage de SOGARA est également prévue pour passer à 1,5 million de tonnes de brut par an, tandis que les capacités de stockage nationales seront renforcées de 60 à 90 jours de consommation. Cette infrastructure permettra non seulement de sécuriser la production gabonaise, mais aussi d’attirer de nouveaux investisseurs en offrant un environnement industriel complet et intégré. Les autorités gabonaises misent sur la complémentarité entre pétrole et gaz pour maximiser les recettes budgétaires et soutenir la diversification économique.

Impact économique et perspectives fiscales

L’industrie pétrolière constitue une part essentielle de l’économie gabonaise, représentant une part majeure des revenus d’exportation et du budget de l’État. Le retour d’ExxonMobil et l’arrivée de nouveaux acteurs devraient générer des retombées fiscales importantes et créer des emplois directs et indirects dans le secteur. Le développement des blocs offshore et des infrastructures associées pourrait également stimuler des investissements dans les services, la logistique et la construction. Le gouvernement entend transformer ce potentiel en moteur de croissance durable. Le protocole avec ExxonMobil s’inscrit dans une logique de long terme, visant non seulement à relancer la production mais aussi à renforcer l’attractivité du pays pour les majors et les investisseurs privés. Les premières campagnes d’exploration devraient déboucher sur de nouvelles mises en production dans les deux à trois prochaines années.

L’accord avec ExxonMobil illustre également une volonté d’équilibrer croissance économique et préservation de l’environnement, avec des engagements stricts en matière de normes environnementales et de biodiversité. Le partenariat stratégique avec ExxonMobil constitue un signal de confiance pour le marché. Le Gabon se positionne comme un pays attractif pour les investisseurs étrangers, capable de concilier gouvernance, cadre réglementaire stable et perspectives de croissance. Ce retour de la compagnie américaine pourrait relancer la dynamique du secteur, attirer d’autres majors et stimuler une nouvelle phase de développement économique, fondée sur l’exploitation responsable et optimisée des ressources pétrolières et gazières.

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