La capacité de l’installation passera de 650 000 à 1 400 000 barils par jour, projet qui la positionnerait au sommet mondial des raffineries “monosite”.
Nous annonçons officiellement que nous allons agrandir la raffinerie Dangote, dont la capacité passera de 650 000 à 1,4 million de barils par jour. Une fois achevée, elle deviendra la plus grande raffinerie jamais construite sur un seul site, devant celle de Jamnagar, en Inde.
A déclaré Aliko Dangote lors d’un point de presse à Lagos. Un pari géant pour l’Afrique
Ce projet d’extension s’inscrit dans la volonté affichée de Aliko Dangote de voir l’Afrique et plus particulièrement le Nigeria, devenir maître de sa chaîne énergétique.
Cette expansion reflète notre confiance dans l’avenir du Nigeria, notre foi dans le potentiel de l’Afrique et notre engagement à construire l’indépendance énergétique de notre continent.
A-t-il souligné. Enjeux techniques et stratégiques
Lancée en 2023, la raffinerie Dangote est déjà une prouesse technologique, capable de transformer le brut nigérian en produits raffinés pour le marché local et régional. L’agrandissement permettra au pays de réduire drastiquement sa dépendance aux importations de carburants, tout en positionnant le Nigeria comme un fournisseur clé de certains pays africains. L’extension de la raffinerie, située dans la zone de libre-échange de Lekki, à Lagos, vient répondre à plusieurs défis :
- Réduire la dépendance du Nigeria aux importations de produits raffinés, malgré sa position de grand producteur de brut.
- Profiter de la montée de la demande sur le continent, mais aussi d’un repositionnement potentiel à l’export.
- Tirer parti de l’expérience acquise lors de la première phase de construction pour réduire le temps et les coûts de cette seconde phase.
10% du capital ouvert aux investisseurs
Pour concrétiser cette extension, le Groupe Dangote prévoit d’ouvrir jusqu’à 10% du capital de la raffinerie à de nouveaux investisseurs et de mobiliser environ 5 milliards de dollars auprès de partenaires financiers, dont la Banque africaine d’import-export (Afreximbank). Les travaux devraient s’étendre sur trois ans, selon les estimations du groupe.
Tout dépendra de la capacité du marché nigérian à absorber la participation que nous proposerons.
A expliqué Dangote. 65 000 emplois en perspective
L’effet attendu sur l’économie nigériane et africaine est multiple. D’abord, la création de dizaines de milliers d’emplois (dont une large majorité locale) va soutenir l’emploi industriel.
Nous aurons besoin d’environ 65 000 travailleurs pour cette extension, dont la grande majorité seront des Nigérians.
A précisé Dangote, insistant sur l’impact direct du projet sur l’emploi local. Ensuite, une capacité de raffinage accrue peut aller de pair avec une baisse potentielle des coûts d’importation et une meilleure souveraineté énergétique. Enfin, le positionnement international de la raffinerie pourrait renforcer la place du Nigeria sur les marchés mondiaux du pétrole et des produits raffinés.
Les défis qui subsistent
Pour autant, tous les obstacles ne sont pas encore derrière. Le financement, bien que partiellement anticipé, reste important. Le timing est ambitieux. L’approvisionnement en brut, la logistique, la maintenance, la gestion environnementale et la compétitivité internationale seront des points d’attention. De plus, l’impact réel sur les prix pour le consommateur nigérian reste à démontrer, alors que des pressions inflationnistes et des taux de change affectent déjà le secteur.
Avec cette annonce, Aliko Dangote affirme non seulement son ambition personnelle, mais celle d’un continent qui veut reprendre la main sur ses ressources et ses chaînes de valeur. Plusieurs africains ont salué ce projet. La question est désormais de voir si calendrier, financement et exécution suivront ce rythme ambitieux.
