L’Afrique du Sud trône au sommet du récent classement des pays ayant le plus grand nombre d’investisseurs dont la fortune atteint dix chiffres en dollars US en 2024. D’après ledit classement, publié par le magazine Forbes Afrique, la nation Arc-en-ciel totalise six milliardaires en dollars US, suivie de l’Egypte (cinq), du Nigeria (quatre) et du Maroc (deux). L’Algérie, le Zimbabwe et la Tanzanie comptent chacun un milliardaire en dollars US.
Au total, les milliardaires du continent africain cumulent des fortunes atteignant 82,4 milliards USD, en progression de 800 millions de dollars soit 1,1% en valeur relative en comparaison avec les performances de l’année précédente.
Cette progression, bien que modeste, est à mettre à l’actif de la reprise économique, après douze mois de conjoncture défavorable, marqués par une inflation persistante, la hausse des taux d’intérêt, une tendance baissière des marchés financiers, la volatilité des devises africaines, et les troubles sociopolitiques.
20 investisseurs africains ont un patrimoine individuel moyen de 4,12 milliards USD
Au plan individuel, ils sont 20, les investisseurs africains dont le patrimoine individuel moyen est de 4,12 milliards USD, largement au-dessus du Produit intérieur brut (PIB) annuel de certains pays du continent. A l’instar de la Gambie (2,5 milliards de dollars) et des Comores (1,5 milliard USD). Ce club de richissimes devrait s’élargir davantage vu que, dans le même temps, la galaxie des millionnaires du continent ne cesse d’évoluer. Selon une étude récente du cabinet Henley and Partners, cité par Forbes Afrique, cette progression devrait être de l’ordre de 40% d’ici 2032.
Sans surprise, le Nigerian Aliko Dangote demeure à la tête du hit parade des Africains les plus riches, avec une fortune estimée à 13,9 milliards de dollars en 2024. Il occupe ce fauteuil sans partage depuis 13 années consécutives. La mise en service de la plus grande raffinerie d’Afrique, en 2023 dans la zone franche de Lekki, au sud-est de Lagos, pourrait multiplier la fortune du Nigérian par 8, indique Forbes. Un patrimoine qui croit de 4 milliards USD par an.
Dangote est suivi par les Sud Africains Johann Rupert et Nicky Oppenheimer, dont les fortunes respectives sont estimées à 10,1 milliards USD et 9,4 milliards USD. Le premier est à la tête de Richemont, un groupe de luxe suisse comprenant au moins cinq sociétés. Oppenheimer, lui, a hérité d’une compagnie familiale d’extraction et du négoce de diamants, dont il assure le développement : De Beers.
Le groupe algérien Cevital perd 2,5 milliards USD en 2023
La palme de la fortune africaine ayant connu la plus forte progression annuelle, revient à l’Egyptien Nassef Sawiris : +1,4 milliard de dollars en 2023. En revanche, la baisse la plus spectaculaire est enregistrée par le premier groupe privé algérien Cevital, dont le promoteur, le Kabyle Issad Rebrab est interdit de toute fonction commerciale depuis le mois de mai 2023. Le groupe a perdu jusqu’à 2,5 milliards de dollars, soit près de la moitié de son chiffre d’affaires.
Sorti de ce palmarès depuis 2017, le Nigérian Femi Otedola, jadis propriétaire du distributeur d’hydrocarbures Forte Oil, et reconverti depuis lors dans le secteur de l’électricité, y marque son retour, avec une fortune estimée à 1,1 milliard USD. En revanche, l’embellie n’est toujours pas de mise chez l’Angolaise Isabel Dos Santos, la seule femme de ce très restreint club d’ultra riches, sortie du classement depuis 2021.