Il y a quelques jours, Emmanuel Nganou Djoumessi, le ministre des Travaux publics du Cameroun, faisait part de son exaspération par rapport à la durée des négociations avec les partenaires et avait instruit le démarrage des travaux cette année du projet de construction de la route Ebolowa-Akom 2-Kribi, avec des ressources internes. Cela est désormais possible.
Le Comité national de la dette publique (CNDP) vient de donner un avis favorable pour le financement de certains postes de dépenses complémentaires (aléas, UGP, et audit) sollicité par le ministère des Travaux publics, maitre d’ouvrage de ce projet pour un montant évalué à 14 milliards de FCFA. Le Comité recommande à cet effet, la prise en compte de ces dépenses, soit par le Budget d’Investissement Public (suivant la disponibilité des ressources), soit par le recours à un emprunt plus approprié de préférence libellé en FCFA, pour soutenir les dépenses locales.
Également, le CNDP indique que
considérant la signature des décrets d’indemnisation des personnes affectées par le projet et le visa de maturité accordé à titre exceptionnel et par anticipation au projet, il émet un avis favorable exceptionnel à la poursuite de son instruction, sous réserve de la régularisation par le maitre d’ouvrage des autres éléments de maturation découlant des travaux en cours dans les Services du Premier ministre,
peut-on lire dans ce document signé de Louis Paul Motaze, président dudit Comité, par ailleurs ministre des Finances.
Néanmoins, au terme de son analyse,
le Comité reconnait l’importance et l’impact socioéconomique de cette infrastructure sur l’accélération de la fluidité du transport des marchandises provenant du Port en eau profonde de Kribi et l’amélioration de la sécurité des biens et des personnes. Encourage ainsi le porteur de projet à poursuivre les diligences nécessaires pour la mise en œuvre effective dudit projet.
Les porteurs du projet en question sont le potentiel prêteur UKEF et l’entreprise italienne ICM à qui incombe la réalisation de ce projet. Avec l’avis favorable du CNDP donné au Mintp, ces deux partenaires extérieurs vont ainsi perdre le contrôle d’une partie de ce projet.
L’on se souvient que pour lever les financements nécessaires pour la mise en œuvre de ce projet, ces partenaires ont au préalable exigé la préservation de la diversité, ce qui, à leur avis, ne ressort pas du du tracé de l’infrastructure qui obéit au tracé existant. Ce qui n’a pas plu au Mintp qui, au terme d’une importante concertation, le 29 mars 2023, avait donné des instructions pour le démarrage des travaux sous financement du budget du Mintp.
Pour mettre cette mesure en œuvre, une équipe était même déjà sur le terrain, pour l’allotissement du projet en quatre lots ; la consultation dans le respect de la réglementation en vigueur, des entreprises et la contractualisation des meilleures pour le démarrage des travaux au courant de cette année 2023. Compte tenu de l’état de dégradation de certaines zones, le Mintp avait prescrit le démarrage des travaux dans les zones les plus dégradées. Des mesures également prises pour le payement des indemnisations là où le décret est disponible.